C’est officiel : un nouvel organe humain a été classé

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| J. Calvin Coffey/D. Peter O’Leary/Henry Vandyke Carter
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Des chercheurs ont classé un nouvel organe au sein de notre corps : celui-ci était caché par notre système digestif. Bien que nous connaissons à présent sa structure, sa fonction reste quant à elle encore mal comprise. L’étude de ce nouvel organe pourrait être la clé pour mieux comprendre et traiter les maladies abdominales et digestives.

Connu sous le nom de « mésentère », il se situe dans notre système digestif. Pendant longtemps, nous pensions qu’il était composé de structures fragmentées et séparées, mais des recherches récentes ont su démontrer qu’il s’agit en fait d’un organe continu. Les preuves de la re-classification de l’organe sont maintenant publiées dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology.

« Dans le document de la recherche, qui a été examiné par les pairs et évalué, nous expliquons que nous avons un organe dans le corps qui n’a pas été reconnu comme tel à ce jour », a déclaré J. Calvin Coffey, un chercheur de l’hôpital universitaire Limerick en Irlande, qui a découvert en premier que le mésentère était un organe. « La description anatomique qui reposait sur plus de 100 ans d’anatomie, était incorrecte. Cet organe est loin d’être fragmenté et complexe. Il s’agit simplement d’une structure continue », ajoute-t-il.

Grâce à cette nouvelle recherche, les étudiants en médecine du monde entier ont commencé à se faire enseigner que le mésentère est bel et bien un organe distinct. Même la série de livres d’anatomie Gray’s Anatomy, a été mise à jour pour inclure la nouvelle définition.

Mais alors, qu’est-ce que le mésentère ?

Il s’agit d’un double pli de péritoine (la paroi de la cavité abdominale), qui attache notre intestin à la paroi de notre abdomen, et fait en sorte que tout reste en place (notamment les viscères). L’une des premières descriptions du mésentère a été faite par Léonard de Vinci et pendant des siècles durant, il a généralement été ignoré et pris pour un type d’attachement insignifiant. Puis, au cours du siècle dernier, des médecins ayant étudié le mésentère ont supposé qu’il s’agissait en fait d’une structure fragmentée et composée de sections distinctes, ce qui la rendrait assez peu importante.

Mais en 2012, Coffey et ses collègues ont démontré, grâce à des examens microscopiques détaillés, que le mésentère est en réalité une structure continue, un organe à part entière. Au cours des quatre dernières années, ils ont recueilli d’autres preuves que le mésentère devrait être classé comme un organe distinct, et le dernier document publié, rend cela officiel.

Vous pouvez découvrir le nouvel organe sur l’illustration ci-dessous :

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Crédits : J. Calvin Coffey/D. Peter O’Leary/Henry Vandyke Carter

Bien que cette découverte ne change pas la structure présente depuis toujours au sein de notre corps, grâce à ce reclassement, surgit un tout nouveau élément en science médicale, qui pourrait améliorer notre connaissance de l’anatomie et nous permettre de meilleurs résultats quant aux traitements de certaines maladies.

« Lorsque nous l’abordons comme tous les autres organes… nous pouvons catégoriser les maladies abdominales en termes de cet organe », explique Coffey. Ce qui signifie que les étudiants en médecine et les chercheurs devront maintenant enquêter sur le rôle que le mésentère pourrait jouer sur certaines maladies abdominales, pour en avoir une meilleure compréhension, qui nous l’espérons, mènera à de meilleurs résultats pour les patients.

« Maintenant que nous avons établi l’anatomie et la structure, l’étape suivante concernera la fonction (de cet organe). Si vous comprenez la fonction, vous pouvez identifier une fonction anormale, et ensuite identifier la maladie. Mettez tous ces éléments ensemble et vous obtenez le domaine de la science mésentérique… La base pour un tout nouveau domaine de la science », a déclaré Coffey. « Ceci est pertinent universellement car cela nous concerne tous », ajoute-t-il.

Une preuve de plus qui démontre bien que peu importe le domaine que nous étudions, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre et à découvrir.

Sources : The Lancet Gastroenterology & Hepatology, University of Limerick, The Lancet

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