Le chou frisé est maintenant l’un des légumes les plus contaminés par des pesticides

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| Anna Sulencka/Pixabay
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En moins de dix ans, le chou frisé est passé d’une garniture à un aliment très consommé, que ce soit dans les salades, des smoothies ou encore comme accompagnement. Ce dernier a également été transformé en chips, en poudre et ajouté à des aliments populaires tels que le maïs soufflé et le soda. Mais à présent, c’est également l’un des légumes les plus contaminés par les pesticides (du moins aux États-Unis).

Le Environmental Working Group (EWG, un groupe de travail environnemental) à but non lucratif, a répertorié le chou frisé dans son guide « Dirty Dozen » (douzaine sale) sur les produits alimentaires les plus contaminés au monde. Cette année, le chou frisé occupe la troisième place, derrière les fraises et les épinards.

Après avoir analysé des échantillons de chou frisé, l’EWG a constaté qu’en moyenne, les échantillons contenaient des traces de plus de cinq pesticides différents, malgré le fait qu’ils aient été soigneusement lavés. En effet, plus de 90% des échantillons présentaient des concentrations détectables d’au moins deux pesticides, et l’échantillon le plus contaminé contenait 18 résidus de pesticides différents.

À l’heure actuelle, les scientifiques sont toujours en train d’étudier les liens entre les pesticides et les maladies humaines, mais de nombreuses études ont établi un lien entre certains pesticides et, le cancer, le diabète l’autisme chez les nourrissons, ou encore le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants et les adolescents.

En ce qui concerne le chou frisé, l’EWG a constaté que 60% des échantillons étaient positifs quant à un herbicide appelé DCPA, commercialisé sous le nom de Dacthal. légumes, haricots et coton. Dans les années 1990, il était surtout utilisé pour éliminer les mauvaises herbes sur les terrains de golf et les pelouses résidentielles. En 2005, les fabricants américains du produit avaient suspendu la plupart des utilisations de Dacthal, craignant que celui-ci ne se dissolve dans les eaux souterraines.

Ce produit chimique a été introduit aux États-Unis à la fin des années 50 en tant que désherbant pour les fraises, les légumes, les haricots et le coton. Puis, dans les années 1990, il était généralement utilisé pour se débarrasser des mauvaises herbes sur les terrains de golf et les pelouses résidentielles. Ce n’est qu’en 2005 que les fabricants américains du produit avaient suspendu la plupart des utilisations de Dacthal, craignant que celui-ci ne se dissolve dans les eaux souterraines.

Quelques années plus tard, l’Union européenne a interdit toutes les utilisations de l’herbicide sur les cultures. Aujourd’hui, les seuls produits contenant du Dacthal aux États-Unis sont les patates douces, les aubergines, les navets et le chou frisé.

De plus, la United States Environmental Protection Agency (EPA, ou l’Agence américaine de protection de l’environnement) a découvert que le Dacthal pouvait causer le cancer. En effet, l’agence a classé cet herbicide en tant que possible cancérigène, selon une étude menée sur deux ans, associant le DCPA aux tumeurs de la thyroïde et du foie chez le rat. Le DCPA n’a cependant pas encore été testé sur les humains.

À l’heure actuelle, le California Office of Environmental Health Hazard (le Bureau d’évaluation des risques pour la santé liés à l’environnement, plus communément appelé OEHHA) a déterminé que même une exposition à vie au Dacthal dans de l’eau de boisson, ne présenterait pas d’effet néfaste sur la santé chez l’Homme.

Des études chez l’animal ont cependant montré que le Dacthal pouvait perturber les voies des hormones thyroïdiennes et avoir des effets neurologiques néfastes tels qu’une diminution de l’activité motrice. L’analyse d’EWG a également révélé que 30% des échantillons de chou frisé contenaient de la bifenthrine et de la cyperméthrine, deux insecticides classés par l’EPA comme cancérigènes potentiels pour l’Homme, sur la base d’études menées chez la souris. Une exposition excessive à ces produits chimiques causerait également des nausées, des maux de tête, des troubles neurologiques, tels que des fourmillements et des engourdissements.

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Bien que des légumes contaminés puissent se retrouver dans les restaurants et les épiceries, les agriculteurs sont systématiquement exposés à des quantités plus importantes de pesticides. De ce fait, les travailleurs qui cultivent le chou frisé courent le risque d’entrer en contact direct avec des herbicides comme le Dacthal.

Les personnes qui pulvérisent des pesticides sur les cultures de chou frisé peuvent également inhaler des produits chimiques susceptibles de mettre leur santé en péril. L’EPA a déclaré qu’un contact respiratoire et cutané avec le Dacthal est « attendu par les professionnels de l’agriculture et de l’horticulture » qui travaillent avec le produit chimique.

Une étude menée en 2017 a révélé que l’exposition à certains pesticides pouvait augmenter le risque de lymphome non hodgkinien, un cancer qui se développe dans le système lymphatique. Selon les propres estimations de l’EPA, environ 10’000 à 20’000 travailleurs agricoles sont diagnostiqués chaque année pour un empoisonnement par un pesticide.

Faut-il s’inquiéter quant à la consommation du chou frisé ?

À l’heure actuelle et selon les scientifiques, il n’y aurait pas vraiment de danger à consommer du chou frisé. Il existe de nombreuses preuves suggérant que ce légume est bon pour votre santé.

Rien qu’une petite quantité de chou frisé permet de vous procurer plus de 200% de votre apport quotidien en vitamine A, et environ 700% de votre apport quotidien en vitamine K. De plus, il est également riche en d’autres vitamines comme la B6 et la C, ainsi qu’en calcium et potassium. Des études suggèrent même que les légumes crucifères comme le chou frisé peuvent protéger contre certains types de cancer.

Sources : EPA, EPA (DCPA)

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