Une « prison à baleines » découverte en Russie témoigne de la réalité du commerce illégal des cétacés

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| Masha Netrebenko
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Plus d’une centaine de cétacés sont détenus dans de petites enceintes surpeuplées constituant une « prison à baleines » au large des côtes de la Russie, où elles attendent d’être vendues à des parcs à thèmes chinois. À l’heure où la plupart des mammifères marins subissent les affres du trafic illégal partout à travers le monde, cette situation est l’un des nombreux exemples du danger permanent auquel doivent faire face ces animaux. 

Des procureurs russes enquêtent sur la découverte de l’installation de confinement maritime près de la ville de Nakhodka, dans le sud-est de la Russie, afin de déterminer si la détention est à des fins commerciales illégales. Ce type de commerce se développe de plus en plus, car les baleines, les orques et les autres mammifères marins, valent une fortune sur le marché noir.

Selon le média d’informations russe VL.ru — qui a obtenu un certain nombre de photos des enclos de détention de la baie de Srednyaya — la prison est surveillée par des hommes armés qui patrouillent le périmètre de l’installation, tandis que les animaux sont détenus dans des cages sous-marines formées par des filets.

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Le journal indépendant russe Novaya Gazeta rapporte une capture démesurée — 11 orques et 90 bélugas, un record pour les quatre entreprises responsables : LLC Oceanarium DV, LLC, Bely Kit et Sphinh Dolphinarium. Selon le rapport, l’activité pratiquement non réglementée de ces quatre sociétés est dominante sur le marché de la capture et de l’exportation d’animaux marins. Certaines des baleines étant confinées depuis le mois de juillet.

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Des vidéos aériennes capturées par des drones montrent à quel point les animaux sont entassés dans leurs enclos sous-marins. Crédits : Masha Netrebenko

En vertu du droit international, les orques peuvent être capturées à des fins scientifiques, éducatives et culturelles, mais l’exportation commerciale — dans ce cas, prétendument pour la vente à des aquariums et des parcs de loisirs chinois — est strictement interdite. Une orque peut atteindre 6 millions de dollars sur le marché noir chinois, et la demande de spécimens est grande. Alors que la Chine compte déjà une soixantaine de parcs marins, une dizaine d’autres seraient en construction.

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Pendant que les procureurs enquêtent, la manière dont les animaux sont gardés et transportés suscite également des préoccupations. Une vidéo publiée sur Youtube montre les animaux déplacés d’un réservoir à l’autre, tandis que des images aériennes capturées par des drones révèlent à quel point les conditions de captivité des cétacés sont drastiques.

Cette vidéo montre le transfert des animaux d’un réservoir à l’autre :

« En continuant de les capturer à ce rythme, nous risquons de perdre la totalité de notre population d’orques » déclare Oganes Targulyan, coordinateur de recherche à Greenpeace Russie. « Le quota de capture est actuellement de 13 animaux par an, mais personne ne tient compte du fait qu’au moins une orque est tuée pour chaque animal capturé ».

Bien que les allégations actuelles fassent toujours l’objet d’une enquête, de nouveaux détails sont apparus à la suite d’un précédent scandale de trafic de baleines, qui aurait impliqué l’exportation illégale de 15 orques de Russie en Chine, entre 2013 et 2017.

Source : The Telegraph

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