Découverte d’une protéine extraterrestre dans une météorite

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Une météorite découverte en Sibérie. | H. Raab/Wikimedia Commons
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Pour la toute première fois, des scientifiques ont trouvé une molécule de protéine complète dans une météorite. Après analyses approfondies, son origine extraterrestre a pu être confirmée.

Après avoir analysé des échantillons de la météorite Acfer 086, une équipe de chercheurs de l’Université Harvard, des sociétés de biotechnologie PLEX Corporation et de Bruker Scientific, a constaté que les éléments constitutifs de la protéine, nommée « Hemolithin », différaient chimiquement des protéines terrestres connues.

Comme ils l’expliquent dans leur document, « il s’agit du premier rapport d’une protéine provenant d’une source extraterrestre ».

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Il faut savoir qu’une protéine est une molécule organique composée de blocs de construction appelés acides aminés. C’est une source de carburant à haute énergie et elle constitue également la plupart des mécanismes des cellules biologiques.

Les polymères d’acides aminés observés dans la météorite Acfer 086 ont été caractérisés par spectrométrie de masse et ont ainsi pu révéler une structure de chaînes de résidus de glycine et d’hydroxy-glycine, terminée par des atomes de fer, avec des atomes supplémentaires d’oxygène et de lithium.

molecule proteine extraterrestre
Modèle de la molécule extraterrestre découverte par les chercheurs sur la météorite Acfer 086. En haut : illustration avec un mode dit de remplissage d’espace. Au centre : balles et bâtons. En bas : vue agrandie du fer ainsi que des terminaisons (oxygène et lithium). En blanc = H (hydrogène), en orange = Li (lithium), en gris = C (carbone), en bleu = N (azote), en rouge = O (oxygène) et en vert = Fe (fer). Les liaisons hydrogène sont représentées par des lignes pointillées. Crédits : Malcolm. W. McGeoch/ Sergei Dikler/Julie E. M. McGeoch/ arXiv

La molécule comporte un groupement fer-oxygène-fer qui, dans d’autres contextes terrestres, aurait permis d’absorber les photons et de diviser l’eau en fragments hydroxyle et hydrogène.

D’autres chercheurs ont, il y a quelques années, découvert pour la première fois des acides aminés (ou du moins des molécules similaires à des acides aminés) dans l’espace, et d’autres molécules importantes pour la vie biologique ont depuis également été mises en avant.

L’équipe de la nouvelle étude affirme que depuis lors, de réelles chaînes d’acides aminés ont également été repérées, mais jusqu’à présent, aucune n’était suffisamment grande ou organisée pour être considérée comme une protéine complète.

L’article, qui n’a pas encore été examiné par des pairs et publié sur arXiv, renforce donc l’hypothèse selon laquelle les impacts des météorites auraient pu contribuer au développement de la vie sur Terre. En effet, il est possible que certaines des molécules ou des composés nécessaires à l’émergence et au développement de la vie aient été délivrés par un bombardement de roches spatiales.

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Une origine extraterrestre confirmée

L’analyse du spectre complet des isotopes associés à chaque fragment moléculaire a permis de confirmer l’origine extraterrestre de la protéine, et donc l’existence de cette molécule dans un corps parent de l’astéroïde.

Les chercheurs sont donc à présent certains que la protéine est bien d’origine extraterrestre. Cependant, l’étude ne détermine pas (du moins pas pour l’instant) d’où elle provient exactement, ni comment elle s’est formée. D’autres recherches et analyses devront être menées afin de lever le voile sur ce mystère.

Source : arXiv

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