Déjeuner au sommet d’un gratte-ciel : les 7 secrets d’une photographie culte

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"Lunch atop a skyscraper" a été prise en septembre 1932 à New York. | Auteur: inconnu
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Cette célèbre photographie n’est pas un fake, elle a maintenant 85 ans et comporte 7 petites particularités qui valent la peine d’être racontées. Lunch atop a Skyscraper, signifiant littéralement « déjeuner au sommet d’un gratte-ciel » (en anglais), est un cliché pris pendant la construction du RCA Building (maintenant appelé Comcast building) à New York, en septembre 1932.

Onze ouvriers qui prennent leur déjeuner assis sur une poutre suspendue à 250 mètres de haut : cette photo devenue aujourd’hui « culte » avait été imprimée, en 1932, sur les pages du Sunday Supplement du New York Herald Tribune. Elle devient ainsi une image emblématique d’une époque (la Grande Dépression de 1930 ou « crise économique des années 1930 ») des États-Unis, mais elle montre aussi l’extraordinaire capacité de ces hommes, dont aucun ne montre le moindre signe d’inconfort.

Comme beaucoup d’images symboliques, même celle d’un déjeuner insolite au sommet d’un gratte-ciel a une histoire qui mérite d’être racontée, avec ses petits « secrets » que nous allons maintenant vous révéler.

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1. Un auteur inconnu

Jusque dans les années 50, il n’était pas rare qu’un photographe ne voit pas son nom affiché sur les photos qu’il avait réalisées. Même aujourd’hui, les historiens ne savent pas si le véritable photographe était bien Charles C. Ebbets (le plus accrédité) comme le disent certaines sources, ou un autre des photographes également présents ce jour-là, tel que William Leftwich ou Thomas Kelley.

2. Nous savons par contre où elle a été prise

Pendant longtemps, beaucoup ont cru que le cliché avait été pris sur l’Empire State Building, mais ce n’est bien entendu pas le cas. La photo a été réalisée sur un échafaudage du Comcast building, au Rockefeller Center à New York. Plus précisément au niveau du 69ème étage, pendant les dernières semaines de la construction (le gratte-ciel comporte 70 étages au total).

3. C’est une image « positive »

En pleine période de Grande Dépression, qui a littéralement mis les États-Unis à genoux, avec un nombre-record (pour l’époque) de 15 millions de chômeurs, cette image est venue montrer une ville de New York en pleine expansion. Elle a donc dégagé un certain optimisme, mis en évidence par plusieurs journaux locaux.

4. Il ne s’agit pas d’une photo « one shot »

Il existe plusieurs plans et perspectives différents de ce même déjeuner (ou des moments qui l’ont précédé ou suivi) au sommet du gratte-ciel. Sur une de ces photos, on peut même y voir 4 travailleurs utilisant la poutre pour leur repos quotidien, suspendus dans les airs :

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Crédits : Getty Images/Bettmann

5. Le négatif existe toujours

De nos jours, la reproduction numérique des images a fait de grands pas en avant. Mais « au cas où », il existe toujours le négatif de la photographie, bien qu’il ne soit pas en très bon état. Ce dernier est stocké dans la Iron Mountain, une sorte de bunker souterrain fermé au public, juste à l’extérieur de Pittsburgh (Pennsylvanie). L’image de bonne qualité que vous voyez aujourd’hui a été reproduite quant à elle à partir d’une série d’impressions de haute qualité.

6. Journalisme ? Non, il s’agissait en fait de publicité

La célèbre photo avait avant tout une fonction marketing : montrer au monde entier la construction impérieuse du Rockefeller Center, qui reste l’un des complexes commerciaux symboliques de la ville de New York.

C’est pour cela que plusieurs photographes étaient présents sur place ce jour-là, dans le cadre d’un « événement » organisé. Les travailleurs et leurs activités par contre sont bien réels, tout comme la hauteur à laquelle ils se trouvent.

La poutre en acier sert ici de banc de fortune, au niveau du 69ème étage (à environ 250 mètres au-dessus du sol). Mais il faut savoir qu’il y a quelques années, un article paru dans le New York Times a émis l’hypothèse que sous la poutre, il y avait en réalité un plancher déjà construit, non visible sur le plan. Est-ce vrai ? Seuls ceux qui étaient présents ce jour-là connaissent la vérité…

7. On ne connaît le nom que de deux ouvriers

Le directeur Seán Ó Cualáin avait essayé de reconstituer, en 2012, l’histoire de cette image pour le documentaire Men at Lunch, mais n’a pu trouver les noms de seulement deux des travailleurs : Joseph Eckner (le troisième depuis gauche) et Joe Curtis (le troisième depuis la droite). Les noms des autres travailleurs sont malheureusement restés inconnus. La construction du Rockefeller Center a nécessité environ 40’000 personnes, mais les dossiers des différents employés ont disparu.

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