Hypnose : que dit la science à son sujet ?

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Lorsque l’on pense à l’hypnose, nous avons tendance à imaginer un thérapeute faisant osciller un pendule près de notre visage, ou nous demandant de nous relaxer, de fermer les yeux et de compter jusqu’à 10… Mais qu’en est-il vraiment de l’hypnose et de son efficacité ? Qu’en pense la science ?

L’hypnose est sans doute l’un des traitements psychologiques les plus incompris et les plus controversés. Les mythes et les fausses idées qui entourent l’hypnothérapie proviennent principalement de l’image véhiculée par le cinéma et par les médias au sens large. Mais la réalité de cette pratique est tout de même bien différente.

L’hypnose est un véritable phénomène psychologique ayant des utilisations valables dans la pratique clinique. Pour faire simple : l’hypnose est un état d’attention ou de concentration très élevé, souvent associé à la relaxation et à une suggestibilité accrue. Sous hypnose (transe hypnotique), il semble que de nombreuses personnes soient beaucoup plus ouvertes aux suggestions qu’elles ne le sont habituellement.

Les suggestions positives données aux patients sous hypnose sont appelées « suggestions post-hypnotiques », parce qu’elles sont destinées à prendre effet après que la personne soit sortie de son état de transe.

Ces suggestions semblent représenter une partie importante du mécanisme par lequel la procédure fonctionne. Tandis que beaucoup n’acceptent pas ou ne répondent pas à une suggestion directe, sous hypnose, les suggestions semblent être prises plus facilement en considération.

Contrairement à la croyance populaire, les personnes sous hypnose ont un contrôle total d’elles-mêmes, et elles ne feraient jamais rien d’insensé ou contre leur volonté. De plus, tout le monde n’est pas sensible à l’hypnose. Du moins pas de la même manière.

Certains individus semblent posséder un trait prononcé de ce que l’on appelle « l’hypnotisabilité », tandis que d’autres peuvent ne pas le montrer. Tout comme d’autres traits caractériels, il peut fortement varier d’un sujet à l’autre. Pour être hypnotisée avec succès, une personne doit vouloir subir le processus volontairement, et posséder au moins un degré modéré « d’hypnotisabilité ».

Même les personnes « très hypnotisables » peuvent ne pas bénéficier de l’hypnothérapie, et une seule séance d’hypnose ne produit généralement pas de résultats durables. Souvent, un sujet devra subir une série de procédures hypnotiques pour renforcer les suggestions constructives qui peuvent être données.

Les utilisations cliniques les plus fréquentes de l’hypnose sont les suivantes : casser les mauvaises habitudes, surmonter l’insomnie, se souvenir d’expériences oubliées, et comme « anesthésique » pour atténuer la douleur (par exemple les douleurs post-opératoires). Mais aussi, l’hypnose est une forme bien étudiée et légitime de traitement d’appoint pour des affections allant de l’obésité à l’apaisement de l’anxiété et du stress.

En ce qui concerne la perte de poids, certaines études ont montré que, comparativement aux personnes qui suivent une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) — l’un des traitements non médicamenteux les plus éprouvés pour la perte de poids, la dépression et de nombreuses autres conditions — celles qui suivent une TCC couplée à une hypnose perdent généralement plus de poids.

Dans le cadre de l’une des études en question, les individus qui avaient subi une TCC ainsi qu’une hypnose ont perdu plus de 9 kg en seulement 4 à 6 mois, tandis que ceux qui avaient uniquement subi une TCC ont perdu environ la moitié de ce même poids. Le groupe sous hypnose a également maintenu cette perte au cours d’une période de suivi de 18 mois, tandis que le groupe traité uniquement par la TCC avait tendance à reprendre un peu de poids quelques mois après déjà.

En plus d’aider à la perte de poids, il existe des « preuves de recherche substantielles » montrant que l’hypnose peut réduire efficacement la douleur physique. En effet, un article publié dans le Journal of Behavioral Medicine a révélé que l’hypnose pouvait aider à réduire la douleur post-opératoire chez l’enfant, ou encore la douleur liée à d’autres procédures médicales. Une autre étude a révélé que lorsqu’il s’agit de douleurs liées au travail et à l’accouchement, l’hypnose peut, dans certains cas, considérablement aider à améliorer l’efficacité des soins médicaux standard, y compris les épidurales et divers médicaments.

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L’hypnose peut aussi être très utile dans le traitement du stress, de l’anxiété et du SSPT (Trouble de stress post-traumatique). Une étude dans ce domaine a démontré que l’hypnose peut même altérer la fonction immunitaire d’un individu de façon à compenser le stress et à réduire la susceptibilité aux infections virales.

Mais en quoi consiste exactement l’hypnose et comment apporte-t-elle ces bienfaits ? C’est là que les choses deviennent un peu floues. Certains experts disent par exemple que si vous demandiez à 10 spécialistes de l’hypnose comment fonctionne l’hypnose, vous obtiendriez probablement 10 explications différentes.

En tout cas, presque tout le monde sur le terrain s’accorde à dire que la pratique de l’hypnose comporte deux étapes, que l’on appelle généralement « induction » et « suggestion ». L’induction consiste à amener le sujet dans l’état de transe désiré (et il en existe différents niveaux). La suggestion est quant à elle la phase (déjà introduite plus haut) qui consiste à « suggérer » différents éléments positifs au patient.

L’auto-hypnose ? Est-ce possible ?

Oui, mais cela a ses limites. Il s’agit d’un état de « transe » léger que vous pouvez facilement atteindre avec de la volonté et de la concentration. Mais cet état permet déjà de se faire une idée de ses bienfaits.

Pour ce faire, il suffit de s’asseoir ou de s’allonger, en étant à l’aise dans un endroit calme. Ensuite, fermez les yeux et inspirez profondément, lentement. Expulsez l’air lentement en allant chercher profondément, en utilisant au mieux votre diaphragme (respiration avec le ventre). Maintenez cette respiration tout en vous concentrant à apaiser vos pensées. Cela place beaucoup de gens dans une « transe douce », et un état de détente confortable [phase d’induction].

Dans cet état, dites-vous des choses optimistes [phase de suggestion] (p. ex., « Je peux facilement affronter ce discours en public demain »), et imaginez des événements agréables (par exemple, essayez de visualiser la réussite qui en résulte). Même une séance de cinq minutes peut s’avérer très utile pour certaines personnes et dans certains cas.

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