Une nouvelle étude remet en question ce que nous pensons savoir sur la formation de la Lune

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| NASA/JPL-Caltech/Wikimedia
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Actuellement, l’hypothèse principale concernant la création de la Lune, est qu’elle se serait formée à partir d’un impact violent entre notre jeune Terre et une autre planète de la taille de Mars.

Pourtant, de nouvelles recherches de l’Institut des sciences Weizmann en Israël, ont mis en avant une nouvelle hypothèse, stipulant que la Lune se serait en fait formée à partir d’une série de grands impacts, plutôt que d’un seul. L’étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, explique pourquoi la Lune semble s’être principalement formée à partir de matériaux semblables à ceux de la Terre, plutôt que d’un mélange entre les matériaux terrestres et ceux d’une autre planète rocheuse.

L’auteur principal de l’étude, le Dr. Raluca Rufu et ses collègues, ont mené quelques simulations mathématiques, pour projeter ce à quoi cela ressemblerait, si des grands corps planétaires entraient en collision avec la Terre, lorsque cette dernière était fraîchement formée il y a de cela 4,5 milliards d’années. Dans ces tests, les impacts ont produit des disques qui ont été tirés hors de la Terre ainsi que de l’autre corps céleste, mais étaient principalement composés de matériaux provenant de la Terre. Selon ces résultats, il aurait fallu une vingtaine de collisions de ce type pour assembler et finalement créer la Lune.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Rufu a déclaré qu’il est bien plus probable que la Lune se soit formée à partir de nombreuses collisions plus petites, car il s’agit d’un processus plus organique : « Le scénario à impact multiple est un moyen plus « naturel » d’expliquer la formation de la Lune. Dans les premiers stades du système solaire, les impacts étaient très abondants, il est donc plus naturel que plusieurs impacts communs aient formé la Lune, plutôt qu’un seul », a-t-elle expliqué. « Si plusieurs corps ont contribué à la composition finale de la Lune, leurs signatures chimiques ont même pu s’égaliser, donc les traces de ces différents impacts seront masqués. De plus, des impacts ayant une vitesse plus élevée peuvent creuser plus de matériel terrestre », a ajouté Rufu. En gros, cette dernière pense que la théorie actuelle n’explique pas vraiment pourquoi la Lune est si semblable aux roches sur Terre.

Dans leur étude, l’équipe suggère que les impacts ayant formé la Lune et qui se sont produits entre la proto-Terre (la Terre, avant l’impact) et d’autres grands corps flottants autour de cette dernière, étaient très communs durant les premiers jours du Système solaire. Par conséquent, cette série d’événements peut probablement être appliquée à d’autres planètes et lunes. « Nous constatons des preuves d’impacts passés sur toutes les planètes rocheuses. Cette étude montre que les lunes peuvent être communément formées, donc l’absence de lunes autour de Vénus est une question intéressante sur la manière dont les planètes peuvent parfois perdre ces dernières », explique Rufu.

La preuve de cette nouvelle théorie pourrait se situer au coeur de la Lune elle-même. S’il y a bien eu plusieurs impacts, cela implique que la Lune s’est formée sur plusieurs millions d’années, plutôt qu’à la suite d’un seul accident massif. Cela signifierait que l’intérieur de la Terre et de la Lune pourraient être moins mélangés que ce que l’on pense, et en avoir gardé une trace.

Pour l’instant cette recherche est au stade d’hypothèse, et nous aurons besoin de plus amples analyses et d’études pour confirmer ou non, sa validité.

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