Voici la photo la plus proche d’un petit satellite naturel caché dans les anneaux de Saturne

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| NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute
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Voici la photo la plus proche de Daphnis, l’un des satellites naturels de Saturne, caché dans ses anneaux.

Le 16 janvier 2017, la sonde spatiale Cassini a volé près de Daphnis, un minuscule satellite naturel de Saturne, plus petit que le Mont Everest, et a pris la photo la plus proche jamais réalisée de cet objet céleste. Daphnis, officiellement Saturne XXXC Daphnis, est le deuxième satellite naturel connu le plus proche de Saturne, son diamètre est d’environ 8 km. La petite lune orbite à l’intérieur de l’anneau A.

L’image, publiée mercredi dernier par la NASA est aussi splendide qu’incroyable : elle nous montre le satellite de 8 kilomètres, situé dans la division de Keeler, un espace à l’intérieur de l’anneau A de la planète Saturne. Cet espace possède une largeur de 42 kilomètres. L’angle de la prise de vue de Cassini fait apparaître cet écart plus étroit qu’il ne l’est réellement.

Une invitation à rêver, prête à être portée.
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La lune Daphnis, présentée dans cette vue prise par la sonde spatiale Cassini de la NASA, est passée près de Saturne, le 16 janvier 2017. Il s’agit de la vue la plus proche du satellite naturel obtenue à ce jour. L’image en haute résolution, ici. Crédits : NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute

La NASA surnomme Daphnis, la lune faiseuse de vagues, et il n’est pas compliqué de comprendre pourquoi : la gravité de la petite lune, passant près de Saturne, soulève des vagues de matériau dans les bords de l’espace situé entre la planète et l’anneau (horizontalement et verticalement). Si vous regardez bien, en bas à gauche du satellite, vous pouvez apercevoir une vague dans l’anneau.

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Crédits : NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute

Ci-dessous, les vagues photographiées par la sonde Cassini en 2009. Vous pouvez y voir le satellite Daphnis (le petit point blanc), éclaboussant l’anneau par sa gravitation, le tirant vers le haut et vers le bas.

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Des ombres ondulantes, provoquées par la petite lune Daphnis. L’image en haute résolution, ici. Crédits : NASA/JPL/Space Science Institute

La mission de la sonde Cassini a débuté en 1997 et après avoir passé 13 ans en orbite de la planète gazeuse, elle va se terminer cette année, en 2017. En réalité, la sonde Cassini a déjà débuté sa dernière phase, appelée « Grand Finale » en novembre 2016. Ces manœuvres la conduiront dans des zones encore jamais franchies auparavant : la sonde va littéralement plonger vers la planète gazeuse jusque dans les couches supérieures de son atmosphère, où elle finira par se consumer totalement.

C’est pour cette raison que la NASA va prendre un maximum de clichés, afin de pouvoir en tirer les plus d’informations possibles avant la destruction de la sonde. Il est prévu que cette dernière se situe entre Saturne et son anneau D (le plus interne) dès le 27 avril 2017. De plus, durant les dernières opérations de Cassini, les autres instruments embarqués pourront cartographier les champs magnétiques et gravimétriques de Saturne avec une précision sans pareille. Les astronomes espèrent également découvrir de nouvelles informations concernant la structure interne de la planète, et de pouvoir évaluer la masse totale de ses anneaux.

Ensuite, Cassini se préparera pour le grand saut, prévu pour le 15 septembre 2017. Elle se jettera littéralement dans l’atmosphère de Saturne et y analysera sa composition, un exploit jamais effectué auparavant. La sonde délivrera alors ses dernières données jusqu’à sa désintégration, sous l’effet de la vitesse et des forces de friction.

Nous pourrions nous demander pourquoi mettre fin à une mission de la sorte ? Au final, la sonde Cassini pourrait tout aussi continuer à errer dans l’espace à jamais, comme le vaisseau spatial Voyager I… Mais, la réponse est que deux lunes gelées de Saturne, Encelade et Titan, regorgent d’eau et la NASA souhaite éviter un impact possible avec la sonde Cassini, qui pourrait s’écraser sur l’une d’entre elle, et de ce fait contaminer ces mondes gelés avec des germes terrestres.

Dans tous les cas, nous pouvons encore nous attendre à découvrir de nombreuses autres vues extrêmement rapprochées de la planète ainsi que de ses anneaux, avant la destruction définitive de la sonde !

Plus sur la sonde Cassini de la NASA :

Sources : NASA, NASA JPL (12 & 3)

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