Des astronautes expliquent pourquoi l’Homme n’est toujours pas retourné sur la Lune

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| Neil Armstrong/NASA
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Depuis le programme Apollo qui a signé l’apogée de la conquête spatiale, l’Homme n’est pas retourné sur la Lune. Le satellite naturel de la Terre reste pourtant une mine d’informations précieuses pour les scientifiques selon de nombreux astronautes. Ces derniers reviennent sur les raisons qui paralysent le retour de l’Homme sur la Lune, ainsi que sur les perspectives d’un potentiel nouveau voyage lunaire.

Entre 1961 et 1972, le programme Apollo de la NASA a permis de poser douze astronautes sur le sol lunaire (Apollo 11, 1969). Ces derniers ont collecté des échantillons, pris des photos et réalisé des expériences scientifiques. Après le succès d’Apollo 17 en 1972, la dernière mission du programme, plus de 45 ans se sont écoulés jusqu’aujourd’hui, sans que l’Homme ne repose le pied sur la Lune. Pourtant, nombre de scientifiques estiment que les raisons de retourner sur notre satellite naturel ne manquent pas.

Les chercheurs avancent en premier l’intérêt qu’aurait la construction d’une base lunaire permanente qui pourrait comporter un spatioport et des réservoirs de carburant pour les missions spatiales. Le satellite pourrait également abriter un puissant télescope lunaire en ouvrant une fenêtre d’observation inestimable sur l’Univers.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

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Ce serait aussi un lieu idéal pour mener des expériences scientifiques préparant au voyage sur Mars et pour en apprendre plus sur l’origine de la formation de la Lune. Enfin, le tourisme lunaire présente d’importantes perspectives économiques non-négligeables.

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Pour de nombreux scientifiques, la construction d’une base lunaire permanente est la prochaine étape logique de l’exploration spatiale. Crédits : SpaceConcept/BBC

« Une station permanente de recherche sur la Lune est la prochaine étape logique. Ce n’est qu’à trois jours de voyage. Cela nous laisse une marge pour nous tromper sans tuer tout le monde » explique Chris Hadfield. « Et il nous reste de nombreuses choses à inventer et tester avant de tenter d’aller plus loin dans l’espace ». En effet, de nombreux astronautes et scientifiques rappellent que les raisons qui ont empêché l’Homme de retourner sur la Lune depuis 1972 sont majoritairement triviales.

Voyage sur la Lune : un coût très élevé mais pas totalement inabordable

Le premier obstacle généralement avancé concernant les vols spatiaux, notamment les vols habités, est l’important coût engendré. En mars 2017, la Maison Blanche a accordé un budget annuel de 19.5 milliards de dollars à la NASA ; celui-ci pourrait augmenter jusqu’à 19.9 milliards en 2019.

Si ces montants semblent élevés, il faut rappeler qu’ils sont répartis entre différents projets de grande envergure : le télescope spatial James Webb, le Système de Lancement Spatial (SLS, un projet de fusée géante), ainsi que différentes missions d’exploration du Soleil, de Mars, de Jupiter, de la ceinture de Kuiper, etc.

Par comparaison, le budget annuel de l’armée américaine est de 600 milliards de dollars. En outre, le budget de la NASA a été diminué par rapport aux années précédentes. « La fraction du budget fédéral alloué à la NASA est montée à 4% en 1965. Dans les dernières 40 années elle est restée en dessous des 1%, et sur les 15 dernières années à environ 0.4% » expliquait en 2015 Walter Cunningham, astronaute d’Apollo 7.

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En 1965, la fraction du budget fédéral alloué à la NASA a dépassé les 4%. Depuis, il a drastiquement diminué, passant fréquemment sous la barre des 0.5%. Crédits : NASA

Le budget alloué à la NASA par Trump pousse à un retour sur la Lune, puis, plus tard, à un voyage sur Mars. Mais au regard des coûts importants et des nombreux retards du SLS, les fonds risquent de manquer pour l’une et l’autre de ces destinations, quand bien même des fonds seraient soustraits à l’ISS dans le futur.

Un rapport de 2005 rédigé par la NASA estimait qu’un retour sur la Lune coûterait environ 104 milliards de dollars répartis sur une période de 13 ans. Par comparaison, le programme Apollo a coûté 120 milliards de dollars avec les conversions actuelles.

« L’exploration spatiale humaine est la plus coûteuse en matière d’aventure spatiale, il est donc très difficile d’en obtenir un soutien politique. À moins que les autorités décident d’injecter plus d’argent dedans, nous ne pouvons faire qu’en parler, rien de plus » indique Cunningham. « Le budget de la NASA est bien trop bas pour espérer voyager vers la Lune ou Mars » conclut-il.

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