De la terre utilisée pour d’anciens rituels druidiques contient une souche très efficace contre les superbactéries d’aujourd’hui

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Face à la menace croissante des agents pathogènes résistants aux antibiotiques (et autres médicaments), les chercheurs perdent peu à peu l’espoir que de nouveaux traitements puissent être facilement préparés en laboratoire. Cependant, une découverte récente nous montre que des nouveaux antibiotiques sont en réalité plus faciles à trouver que nous le pensions. De plus, il est possible que ces propriétés curatives aient déjà été reconnues des siècles auparavant.

Une équipe internationale de chercheurs basée à la faculté de médecine de l’Université de Swansea, dans le sud-ouest du pays de Galles (Royaume-Uni), a récemment identifié une nouvelle souche de bactérie dans de la « terre curative » prélevée sur un site associé à d’anciens rituels druidiques en Irlande du Nord.

La bactérie découverte appartient au genre Streptomyces (des bactéries filamenteuses non pathogènes), un genre déjà bien connu pour être une véritable fabrique de médicaments microscopiques, qui a déjà fourni un large éventail de produits pharmaceutiques.

En effet, Streptomyces sp. myrophorea, comme l’ont surnommée les chercheurs, a déjà démontré son talent pour entraver la croissance de certaines des bactéries les plus nuisibles au monde, et contient une variété de groupes de gènes associés à un véritable arsenal d’armes et de boucliers microbiens. « Cette nouvelle souche de bactérie est efficace contre quatre des six principaux agents pathogènes résistants aux antibiotiques, notamment le SARM [Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline] », a déclaré le biologiste moléculaire Paul Dyson.

Étonnamment, non seulement la souche inhibe la croissance des bactéries dites à Gram positif (qui ont une paroi rigide et épaisse), mais elle est également efficace contre de nombreuses bactéries à Gram négatif (qui ont une paroi fine) et qui sont plus difficiles à éliminer. Bien entendu, les composés responsables exacts doivent encore être identifiés et purifiés, puis testés cliniquement.

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Ce que nous savons jusqu’à présent, c’est que cette souche provenait d’une parcelle de sol particulièrement alcaline, située en Irlande du Nord et associée depuis longtemps à des utilisations curatives. La parcelle de terre dans laquelle a été découverte la nouvelle souche de bactérie se trouve dans l’enceinte de l’église du Sacré-Cœur, dans les Highlands de Boho, également connue sous le nom de Fermanagh.

Selon les chercheurs, des druides utilisent la terre de cette région pour traiter diverses infections (notamment des maux de dents). Apparemment, la terre serait prélevée du site, enveloppée dans un chiffon et placée contre l’infection durant 9 jours, avant d’être replacée sur le site d’où elle a été prélevée. D’autres rumeurs suggèrent que cela fonctionne également si l’on place simplement cette terre sous l’oreiller.

Il n’existe pas beaucoup de preuves à l’appui concernant cette pratique, et les chercheurs notent que « la spécificité exacte et les origines de ce remède sont obscurcis par le manque de documentation ».

Ce qu’il faut retenir ici, c’est que les « résultats démontrent que le folklore et les médecines traditionnelles méritent d’être explorés dans le domaine de la recherche de nouveaux antibiotiques. Les scientifiques, les historiens et les archéologues peuvent tous contribuer à cette tâche », déclare Dyson.

Dans notre monde actuel qui se veut toujours « super-propre », la terre n’est pas forcément le premier élément auquel nous penserions pour nous soigner. Pourtant, la géophagie (le fait de consommer des minéraux) et l’utilisation de la terre en médecine ne sont pas aussi rares que nous pourrions le penser.

À l’heure actuelle, le bilan des décès dus à une résistance aux antibiotiques est en constante augmentation. Certaines des prévisions les plus alarmantes, chiffrent ce nombre à plusieurs millions de personnes d’ici 2050. C’est pour cette raison que nous ne pouvons tout simplement pas omettre une quelconque piste pouvant nous aider à trouver de nouvelles alternatives aux antibiotiques actuels.

Source : Frontiers in Microbiology

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