Le lancement récent de la fusée Falcon Heavy par l’entreprise SpaceX emportant la voiture Telsa d’Elon Musk a bénéficié d’une couverture médiatique hors-norme. Véritable prouesse technologique, le roadster poursuit actuellement sa trajectoire vers Mars, embarquant un mannequin doté de la toute nouvelle combinaison spatiale anti-radiations développée par SpaceX. Cependant, ce mannequin n’est pas le seul objet se trouvant à bord de cette voiture spatiale.
En route vers la planète rouge, le roadster Tesla lancé par la fusée Falcon Heavy de SpaceX s’est imposée comme une brillante démonstration de l’avancée technologique réalisée par l’entreprise de Monsieur Musk. Bien que le mannequin installé au volant du véhicule ait captivé tous les regards, un objet bien plus petit est passé totalement inaperçu. Pourtant, ce dernier, véritable condensé de technologie, est amené à remplir une mission d’une grande importance.
Ce petit passager se prénomme « Arch » et est un dispositif de stockage de données à très long terme. Il embarque plusieurs bibliothèques d’informations encodées dans un minuscule disque de cristal de quartz de la taille d’une pièce de monnaie. Au-delà de ses dimensions microscopiques, c’est sa capacité de stockage qui s’avère tout bonnement impressionnante. En effet, grâce à la technologie développée par le physicien Peter Kazansky, Arch est capable de stocker 360 téraoctets de données, soit la capacité d’environ 7000 disques Blue-Ray.
De plus, Arch est actuellement considéré comme le dispositif de stockage possédant la durée de vie la plus longue jamais créé par l’Homme. Les deux premiers dispositifs fabriqués, Arch 1.1 et Arch 1.2, sont théoriquement censés conserver leur intégrité pendant au moins 14 milliards d’années. Cela est rendu possible grâce à la technologie de stockage de données 5D, via l’encodage par laser nano-structurant dans les verres de quartz de silicate.
C’est Arch 1.2 que les scientifiques de SpaceX ont décidé d’installer à bord du roadster Tesla. Pour son premier voyage spatial, l’objet a été encodé avec l’ensemble de la trilogie « Fondation » de l’auteur de science-fiction Isaac Asimov. Cet oeuvre est axée sur la préservation et la transmission des connaissances humaines dans l’univers. Cela correspond tout à fait à l’objectif de l’Arch Mission Fondation (l’entreprise derrière le développement d’Arch), qui a conçu le petit dispositif dans le but de « préserver et disséminer la connaissance humaine à travers le temps et l’espace, pour le bénéfice des futures générations ».
Surnommé « Librairie Solaire », Nova Spivack, co-fondateur de l’Arch Mission Fondation, explique qu’Arch 1.2 « orbitera le Soleil durant des milliards d’années. Pensez à ceci comme un anneau de connaissance autour du Soleil. Il s’agit seulement de la première étape d’un projet humain épique pour conserver, encoder et distribuer nos données dans le système solaire et au-delà ».
De futurs lancements vers la Lune et Mars sont prévus pour 2020 et 2030 dans le but d’envoyer des données technologiques et scientifiques vers ces milieux extraterrestres. En envoyant un Arch sur Mars, l’Arch Mission Fondation espère que les données contenues dans l’objet permettront aux futurs colons martiens d’établir un réseau Internet sur l’ensemble de la planète rouge.
Toutefois, l’ambition des scientifiques ne s’arrête pas ici. Comme l’explique Spivack, « en connectant les bibliothèques d’Arch et les périphériques de stockage Arch, via un réseau décentralisé de partage de données en lecture-écriture s’étendant à l’ensemble du système solaire, nous pouvons commencer à développer et partager une bibliothèque décentralisée collective de tout ce que l’humanité apprend, sur chaque planète de notre système solaire, et même au-delà ».