La NASA est en train de déterminer comment utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour construire des sondes spatiales autonomes.
Ajouter de l’intelligence artificielle aux engins qui sont envoyés dans l’espace pour l’explorer est une idée que la NASA étudie en ce moment. En effet, cela signifie que les sondes spatiales dotées d’IA pourraient prendre des décisions sans forcément attendre des instructions en provenance de la Terre.
Tandis qu’il y a de plus en plus de sondes qui sont envoyées dans l’espace, certaines d’entre elles doivent pouvoir fonctionner de manière totalement autonome et réagir face à des scénarios inconnus lorsqu’elles arrivent à destination. C’est là qu’entre en jeu l’IA.
Steve Chien et Kiri Wagstaff du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, pensent que ces machines devront également pouvoir apprendre par elles-mêmes, au fur et à mesure qu’elles avanceront à travers l’espace, s’adaptant à ce qu’elles découvriront au-delà des rayons de nos télescopes les plus puissants : « En prenant leurs propres décisions d’exploration, les engins spatiaux robotisés peuvent mener des enquêtes scientifiques traditionnelles plus efficacement et même effectuer des observations autrement impossibles, telles que s’adapter à un panache de courte durée sur une comète située à des millions de kilomètres de la Terre », expliquent les chercheurs.
Tout comme Google utilise l’IA pour reconnaître des chiens ou des chats sur des photos (et pleins d’autres éléments), les sondes spatiales pourraient apprendre à distinguer la neige de la glace, ou l’eau froide de l’eau chaude. Un autre exemple que les chercheurs donnent, c’est une AI qui puisse faire la distinction entre une tempête et des conditions météorologiques normales sur des planètes éloignées, ce qui rendrait les données collectées bien plus précises et utiles pour les scientifiques.
Les chercheurs suggèrent que les sondes possédant une IA active, pourraient réussir à atteindre Alpha Centauri, située à quelques 4,24 années-lumière de la Terre. En effet, selon eux, la prochaine génération de robots dotés d’une IA devrait être en mesure de détecter les « caractéristiques d’intérêt » et les caractéristiques imprévues, également de traiter et d’analyser les données, ainsi qu’adapter les plans d’origine si nécessaire. De plus, lorsque des sondes intelligentes auront la chance de travailler ensemble, les effets de l’IA seront encore plus puissants, car ces véritables « esprits » artificiels seront en mesure de s’allier pour relever des défis communs.
De nos jours, il y a déjà de l’intelligence artificielle et de l’autonomie dans l’espace : le rover Curiosity de la NASA dispose en effet d’un logiciel à son bord qui l’aide à choisir des objectifs intéressants et prometteurs pour son ChemCam, un dispositif qui étudie les roches ainsi que d’autres caractéristiques géologiques sur la planète rouge, Mars.
Selon les chercheurs de la NASA, c’est le fait de pouvoir prendre ses propres décisions, au lieu de toujours attendre des instructions en provenance de la Terre, qui a rendu le rover Curiosity bien plus efficace pour détecter des cibles importantes, et recueillir un plus grand nombre de données. Il est également prévu que le prochain rover qui sera envoyé sur Mars en 2020, sera en mesure d’ajuster ses processus de collecte des données en fonction des ressources disponibles.
D’ici là, toujours selon les scientifiques, l’IA possédera une place encore plus importante dans le domaine des voyages spatiaux. Et comme la technologie des IA ne cesse de progresser, elle jouera sans doute un rôle essentiel sur la manière dont nous explorerons l’Univers à l’avenir.