Entre vendredi dernier et demain, 10 astéroïdes seront passés près de la Terre au total, selon la NASA. Mesurant environ 25 mètres de long, le plus imposant (2023 RU) des 5 derniers a atteint son point le plus proche vers la fin de cet après-midi — précisément à 16h07 (heure française). Selon l’analyse de leurs trajectoires, ils ne représentent heureusement aucun danger pour notre planète et sont minutieusement observés, dans l’objectif d’améliorer notre système de défense planétaire.
Après le très proche passage de C9FMVU2 le 9 septembre dernier, l’astéroïde 2023 RG de 12 mètres de long est passé près de la Terre à une distance de 1,6 million de kilomètres, le jour suivant. Dans la même journée, 2023 RH (27 mètres de long), 2023 QC5 (25 mètres) et GE 2020 (8 mètres) se sont approchés à environ 1 million, 4 millions et 5,7 millions de kilomètres de la Terre, respectivement. 2023 RL, mesurant environ 7 mètres de long, est passé à 755 000 kilomètres le samedi 9 septembre. Ces longueurs équivalent à celle d’un avion pour les plus imposants et à celle d’un autobus pour les plus petits.
Aujourd’hui, 2023 RU (25 mètres) et 2023 RC (23 mètres) passent respectivement à 4,06 et 6,1 millions de kilomètres de la Terre. Demain, 2023 RC1 (6 mètres), RO1 2023 (21 mètres) et 2020 RT2 (8 mètres) s’approcheront à 1,2 million, 2,5 millions et 4,2 millions de kilomètres, selon le tableau de bord Asteroid Watch de la NASA. À savoir qu’un géocroiseur est considéré comme étant potentiellement dangereux quand il passe à moins de 7,5 millions de kilomètres de notre planète. Mais heureusement, la NASA estime qu’étant donné leur trajectoire, les prochains astéroïdes de passage ne risquent pas d’entrer en collision avec la Terre et ne représentent ainsi pas une menace.
Anticiper les trajectoires des astéroïdes : un défi de taille
La NASA effectue des suivis réguliers des positions et des orbites de plus de 30 000 géocroiseurs, par le biais de l’Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System (ATLAS). Il s’agit d’un réseau de 4 télescopes analysant la voûte céleste toutes les 24 heures. Il est important de savoir qu’anticiper la trajectoire de ces objets est un défi de taille pour les astronomes, principalement en raison de l’effet Yarkovsky. Ce phénomène se traduit par la manière dont les astéroïdes accumulent et réfléchissent suffisamment des rayonnement thermique sur de longues périodes, pouvant subtilement modifier leur orbite.
Par ailleurs, bien que les objets dernièrement détectés soient de taille relativement modeste, ils peuvent tout de même s’avérer dangereux en entrant en collision avec la Terre. L’énergie d’impact d’un petit météore d’environ un mètre de diamètre équivaudrait à celle de la bombe d’Hiroshima, soit 15 kilotonnes de TNT. De tels astéroïdes pénètrent notre atmosphère environ toutes les deux semaines, mais sont heureusement généralement désintégrés avant de parvenir à la surface de la Terre. Mesurant une dizaine de mètres de diamètre, la puissance de l’astéroïde de Tcheliabinsk de 2013 était nettement supérieure (26 à 33 fois Hiroshima), causant d’importants dommages.
La puissance d’impact d’un astéroïde d’environ 100 mètres de diamètre équivaut à la bombe Tsar (50 mégatonnes de TNT). Celle d’un objet tel qu’Apophis (370 mètres de diamètre) équivaudrait à 750 mégatonnes de TNT, tandis que celle de Chicxulub (qui a exterminé les dinosaures) aurait été de 100 millions de mégatonnes.
Fort heureusement, nous ne risquons pas d’entrer en collision avec Apophis avant au moins un siècle. À savoir qu’après sa découverte en 2004, les chercheurs pensaient qu’il pourrait entrer en collision avec la Terre en 2068. Cependant, des observations radar ont finalement permis d’écarter le risque.
Pour anticiper les impacts potentiels, les agences spatiales redoublent de vigilance et effectuent régulièrement des exercices de déviation en simulation ou in situ, par le biais de missions telles que le récent Double Asteroid Redirection Test (DART) — qui a dévié avec succès Dimorphos de sa trajectoire. La Chine prévoit également une mission similaire en projetant de lancer 23 fusées Long March 5 sur l’astéroïde Bennu, dont le passage rapproché (à moins de 7,4 millions de kilomètres de la Terre) est estimé entre 2175 et 2199. Par ailleurs, la mission NEOMIR permettra d’affiner nos systèmes de détection, en éliminant « l’angle mort » au sein duquel de nombreux objets sont pour l’instant indétectables.