Vantant une conception extérieure « capable de résister aux balles », Tesla veut véhiculer une image de robustesse pour son Cybertruck en acier inoxydable. Pourtant, selon certains propriétaires, le matériau se montre particulièrement vulnérable à la corrosion, faisant apparaître des taches de rouille peu de temps après la livraison des véhicules.
En choisissant l’acier inoxydable pour la carrosserie du Cybertruck, Tesla n’a pas seulement défini un design futuriste pour son pick-up électrique, mais a également réintroduit un matériau non utilisé dans l’automobile depuis plus de quarante ans. L’objectif était clair : augmenter la robustesse du véhicule en faisant un pari sur la durabilité et la résistance. Cependant, ce choix rencontre de sérieux obstacles, allant d’un coût significativement plus élevé à des défis techniques de fabrication liés à sa manipulation plus complexe comparée à celle des matériaux traditionnels.
La décision de privilégier l’acier inoxydable a également soulevé des inquiétudes quant à l’entretien du véhicule, de la part des futurs propriétaires. Alors que le Cybertruck n’était pas encore disponible sur le marché, fin 2023, une certaine appréhension quant à la nécessité d’un entretien plus rigoureux de la carrosserie préoccupait déjà les acheteurs potentiels. Actuellement, quelques mois après les premières livraisons, les craintes se sont peut-être avérées fondées, car certains propriétaires rapportent déjà l’apparition de rouille sur la carrosserie de leur véhicule.
De « petites taches oranges »
Récemment, des propriétaires de Cybertruck ont observé de « petites taches oranges » sur la carrosserie de leur véhicule, suite à de brèves expositions à la pluie. « Tout au long de la pluie de Los Angeles, j’ai remarqué que la corrosion se formait sur le métal, comme d’autres personnes l’ont noté », rapporte un utilisateur sur le forum dédié Cybertruckownersclub.com. Les témoignages ont été appuyés par des photographies.
Certains membres de la communauté ont suggéré que ces marques de décoloration pourraient ne pas être dues à un défaut de l’acier inoxydable ou de conception du véhicule. Ils avancent l’idée que ces taches pourraient être le résultat de facteurs externes tels que la présence de poussière de carbone, de limaille métallique (débris ferreux provenant de l’environnement) ou d’autres contaminants qui se seraient déposés sur la surface du véhicule et auraient réagi avec l’humidité ou des éléments chimiques présents dans l’environnement. Or, selon le rapport d’un propriétaire, un conseiller de Tesla l’aurait averti que le Cybertruck peut développer des marques de rouille oranges après avoir été exposé à la pluie. Il lui aurait également recommandé de polir régulièrement le véhicule pour éviter ce problème.
Un Cybertruck trop vulnérable à la corrosion ?
La réaction de masse à ces incidents n’a pas tardé, certains rappelant que Tesla admet la vulnérabilité du Cybertruck à la corrosion dans son manuel du propriétaire. « Une fois que la barrière d’oxyde est compromise, la corrosion commence », écrit un utilisateur sur X (anciennement Twitter) en partageant un extrait du document.
Cybertruck exterior will corrode and Tesla readily admits this in the manual. It's what I've been saying all along. Once that oxide barrier is compromised – corrosion begins.
".. immediately remove corrosive substances… Do not wait until Cybertruck is due for a complete wash." pic.twitter.com/soKbxYfJsM
— Beer Muncher (@solarbrewer) January 14, 2024
La barrière d’oxyde est, pour précision, une couche protectrice qui se forme naturellement à la surface de l’acier inoxydable lorsque ce dernier est exposé à l’oxygène de l’air. Elle empêche le métal de réagir davantage avec l’oxygène et d’autres éléments, ce qui pourrait entraîner de la corrosion ou de la rouille. Le manuel indique explicitement que pour éviter tout dommage à l’extérieur du véhicule, il est important « d’éliminer immédiatement les substances corrosives » et de « ne pas attendre que la voiture ait besoin d’un lavage ».