Impossibles à réprimer, les ruminations mentales — ces pensées qui tournent en boucle dans l’esprit — hantent, perturbent parfois le sommeil et empêchent de se concentrer sur des tâches quotidiennes. Mais elles sont surtout difficiles à gérer et poussent parfois à voir tout en noir. Dans un article, une psychologue clinicienne conseille sur les moyens de s’en défaire en travaillant sur ses émotions et en adoptant une nouvelle perspective sur les situations problématiques.
La rumination mentale est décrite comme le fait d’avoir des pensées répétitives, souvent concernant des souvenirs douloureux ou des inquiétudes. Les individus affectés rejouent sans cesse les mêmes scénarios et ressentent les mêmes préoccupations. Dans un article publié sur The Conversation, la psychologue clinicienne Kirsty Ross de Massey University explique que ce processus peut conduire à une réflexion excessive très néfaste. Selon elle, tout le monde peut se retrouver à ruminer mentalement, mais certains groupes d’individus en particulier sont plus vulnérables, notamment les personnes ayant subi des traumatismes, celles souffrant d’anxiété et de dépression, les personnes hypersensibles, souvent stressées ou en mauvaise santé.
Identifier ses émotions et analyser les problèmes
Pour lutter contre la rumination mentale, la psychologue recommande dans un premier temps de mettre un mot sur ses émotions. L’introspection et l’acceptation de ses sentiments facilitent le partage avec d’autres (amis, famille, collègues, etc.) afin de bénéficier de conseils et de soutien. Selon l’experte, il est aussi important de travailler sur une réponse émotionnelle saine par le biais de techniques d’autothérapie telles que la méditation ou l’écriture journalière.
Ross conseille également d’analyser les problèmes, surtout lorsqu’on rumine sur des événements passés, et d’apprendre à tirer des leçons pour mieux faire face à des situations similaires dans le futur. Cela implique de réfléchir à des stratégies concrètes pour gérer ces situations si elles devaient se reproduire. Toutefois, dans cette démarche, elle souligne l’importance de toujours se rappeler et accepter qu’on ne peut pas tout prévoir, et que certaines situations auxquelles nous n’avons pas pensé pourraient se produire.
Améliorer sa façon de penser et lâcher prise
Concernant les pensées excessives liées à des inquiétudes quant à un ou plusieurs événements futurs, l’experte encourage de ne considérer que les scénarios les plus réalistes. « Les pensées excessives ont tendance à amener votre cerveau à imaginer des résultats catastrophiques », écrit-elle dans son article. L’objectif est donc « d’éliminer » les idées les plus improbables pour arrêter la boucle.
Une part essentielle de la gestion des pensées excessives est aussi de reconnaître que dans la vie, beaucoup d’événements sont hors de notre contrôle. Nous pouvons uniquement planifier et fixer des objectifs. L’avenir, quant à lui, est incertain, et des situations imprévisibles viennent souvent perturber nos plans. La psychologue suggère ainsi de se focaliser sur les éléments « contrôlables », à savoir : la réaction aux événements, le comportement global et surtout la réponse émotionnelle aux situations.
Kirsty précise également l’importance de lâcher prise sur le besoin de prévoir avec précision chaque détail de l’avenir. Elle recommande d’avoir confiance en sa propre capacité à gérer les situations qui se présenteront dans le futur. « Rappelez-vous que vous avez réussi à 100 % à surmonter les difficultés jusqu’à présent ; vous auriez pu vouloir faire les choses différemment, mais vous avez néanmoins réussi à faire face et à vous en sortir », écrit-elle pour encourager ses lecteurs à se libérer de la rumination mentale.
Outre ces conseils, la psychologue recommande de ne jamais négliger le bien-être mental et physique en adoptant une bonne hygiène de vie. Avoir une nutrition équilibrée, privilégier un sommeil de qualité, faire de l’activité physique et conserver de bonnes relations sociales sont des éléments essentiels pour réduire le stress et le risque de rumination mentale.