Les gens « détestent » les récits qu’ils pensent générés par l’IA, même quand ils sont en réalité écrits par un humain

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La rivalité entre intelligence artificielle et plume humaine se poursuit sans relâche. Une étude récente a comparé les compétences de la technologie à celles d’écrivains. Les conclusions montrent que les récits conçus par l’esprit humain captivent généralement davantage. Elles révèlent également une grande méfiance à l’égard de l’IA parmi les participants, notamment le fait qu’ils n’appréciaient nullement les textes qu’ils pensaient écrits par l’IA — même quand ils étaient en réalité écrits par un humain.

Malgré certaines imperfections, les aptitudes rédactionnelles des meilleurs modèles d’IA, dont GPT-4o, sont indéniables. Avec une simple consigne telle que « raconte une histoire à propos de (sujet X) », l’outil génère en quelques secondes un récit structuré et cohérent. Lorsque l’invite se fait plus précise — spécifiant le style, le public cible, ou le genre littéraire, le texte produit s’avère encore plus convaincant.

Une telle performance soulève naturellement une question gênante : l’IA surpasse-t-elle déjà les écrivains humains ? Afin d’éclairer cette interrogation, des chercheurs de l’Université de Floride ont orchestré une expérience où des participants ont été invités à évaluer divers récits. L’objectif était de comparer les productions littéraires humaines à celles générées par la dernière version de ChatGPT. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Journal of Communication.

Humains Vs ChatGPT

Les participants à l’expérience ont été confrontés à deux versions d’une même histoire : l’une rédigée par un humain, l’autre par ChatGPT. Ils devaient ensuite évaluer leur niveau d’engagement pour chaque récit. Les chercheurs indiquaient l’auteur de chaque texte, qu’il soit humain ou IA, mais inversaient parfois délibérément les sources des deux versions. Ainsi, les récits de l’IA étaient parfois présentés comme étant l’œuvre d’un humain, et inversement.

Pour analyser les réactions des lecteurs, les chercheurs ont focalisé leur attention sur deux aspects principaux. Le premier est la contre-argumentation, une tendance du lecteur à analyser et critiquer l’histoire. Cela peut se traduire par des remarques sur la cohérence, la logique narrative ou la plausibilité des situations. Cette disposition à la contre-argumentation reflète une certaine distance critique entre le lecteur et le récit, indiquant qu’il n’est pas pleinement absorbé. Le second aspect est le niveau d’immersion. Un lecteur totalement immergé se montre moins enclin à critiquer et accepte plus facilement le récit tel quel.

L’humain l’emporte sur l’IA… pour l’instant ?

Les résultats de l’étude ont montré que, malgré ses capacités impressionnantes, l’IA n’égale pas encore l’humain dans l’art de l’écriture narrative. La technologie doit encore progresser pour atteindre la profondeur des récits façonnés par les écrivains. « L’IA excelle à rédiger des textes cohérents, logiques et homogènes, mais elle reste en deçà des humains pour créer des histoires captivantes », souligne l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué. Toutefois, une étude antérieure a montré que ChatGPT possède un potentiel créatif supérieur à celui des humains.

Un autre aspect intéressant de cette étude réside dans la tendance des participants à évaluer négativement les histoires lorsqu’ils étaient informés qu’elles avaient été écrites par ChatGPT (même quand ce n’était pas le cas). Cette méfiance à l’égard de l’IA, qu’elle soit justifiée ou non, est palpable. « Les gens n’apprécient guère l’idée qu’une histoire puisse être écrite par une IA, qu’elle le soit réellement ou non », a déclaré l’un des chercheurs.

Dans un contexte où l’IA générative est en plein essor et menace les métiers créatifs, ces résultats pourraient temporairement rassurer les écrivains. Depuis plusieurs années maintenant, ces derniers luttent contre les impacts de l’IA, redoutant que leurs œuvres servent à entraîner ces technologies sans leur consentement. Malgré les démentis d’OpenAI et d’autres entreprises d’IA, les accusations persistent de la part de nombreux auteurs de renom.

Source : Journal of Communication

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