94 % des travaux rédigés par ChatGPT ne sont pas détectés par les enseignants

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| Illustration par Jonathan Paiano pour Trust My Science (licence accessible ici)
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Les étudiants considèrent l’intelligence artificielle comme une aubaine inespérée. Certains l’exploitent à bon escient, par exemple pour synthétiser des cours, tandis que d’autres y voient un moyen de tricher, souvent avec succès. Récemment, une étude britannique a révélé que 94 % des travaux rédigés avec l’IA échappent à la vigilance des enseignants.

Autrefois, le plagiat était l’une des pratiques académiques frauduleuses les plus courantes. Aujourd’hui, avec l’avènement de l’IA, la situation a radicalement changé. Des technologies telles que ChatGPT sont de plus en plus utilisées par les étudiants pour réaliser leurs devoirs et passer leurs examens. Ces outils, toujours plus performants, permettent d’obtenir des réponses d’une qualité souvent supérieure. En effet, selon certaines études, l’usage de l’IA générative permet d’obtenir des notes plus élevées que celles que les étudiants auraient obtenues par leurs propres moyens.

Bien que ces technologies possèdent le potentiel de changer en partie positivement le secteur éducatif, elles commencent à poser un réel danger en raison de leur utilisation abusive. Avec de tels outils, les évaluations risquent de ne plus refléter la maîtrise réelle d’un sujet, ce qui pourrait diminuer la valeur des diplômes et autres qualifications académiques. Les enseignants semblent parfois désarmés face à cette technologie. Une étude récente menée à l’Université de Reading, au Royaume-Uni, montre que les professeurs peinent à identifier les travaux générés par l’IA, comme le détaillent les résultats publiés dans la revue Plos One.

Des notes bonifiées par l’IA

L’expérience s’est déroulée dans le cadre de cours de premier cycle en psychologie au sein de l’Université de Reading. Les chercheurs ont créé des profils fictifs d’étudiants, qui ont soumis des travaux entièrement rédigés par le modèle de langage GPT-4 d’OpenAI, sans en informer les enseignants. Lors de la correction, 94 % de ces devoirs ont échappé à la détection en tant que travaux produits par l’IA. Les 6 % restants ont été identifiés comme des cas de mauvaise pratique académique, sans que les correcteurs précisent l’origine logicielle de ces textes. En outre, la majorité des travaux ont reçu des notes supérieures. Plus précisément, dans 83,4 % des cas, les devoirs rédigés par l’IA ont obtenu de meilleures évaluations.

Selon les chercheurs, ces résultats élevés s’expliquent principalement par la performance de la technologie. L’IA a acquis des compétences fondamentales valorisées dans l’éducation, telles que l’intégration d’informations et l’analyse critique. Elle est désormais capable de fournir des réponses analytiques et de détailler le processus de réflexion sous-jacent à ses conclusions.

Examens en ligne : un terrain fertile pour la tricherie via l’IA

L’essor des sessions en ligne, particulièrement depuis les confinements de la pandémie de COVID-19, a significativement facilité l’usage de l’IA pour tricher lors des examens. En l’absence de surveillance directe, les étudiants disposent de davantage de liberté pour exploiter ces outils. L’IA, aisément accessible et souvent gratuite, est largement utilisée par les élèves.

Pour contrer cette menace croissante, les auteurs de l’étude préconisent un retour aux examens en présentiel. À défaut, ils recommandent une surveillance accrue des examens en ligne. Les chercheurs soulignent que les outils de détection de l’IA sont difficilement intégrables en raison de leur manque de fiabilité, d’autant plus que certains outils d’IA sont capables « d’humaniser » les contenus, c’est-à-dire de les ajuster pour qu’ils ressemblent à des textes écrits par des humains, afin de les rendre indétectables.

Source : Plos One

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