Les individus plus intelligents ont tendance à être bienveillants et plus autonomes, selon une étude

Ils sont également moins sujets aux comportements conformistes et traditionalistes.

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Une enquête incluant plus de 15 000 adultes révèle que ceux présentant des scores d’intelligence générale supérieurs sont plus susceptibles d’adhérer aux valeurs d’autonomie, de bienveillance et de tolérance. En revanche, ces personnes semblent moins susceptibles d’adopter des comportements conformistes et traditionalistes. Ces valeurs personnelles étaient en outre plus fortement associées à l’intelligence qu’aux traits de personnalité des individus.

Les valeurs personnelles ou fondamentales sont des croyances et des principes guidant nos comportements et notre attitude générale. Elles représentent ce qu’on considère comme les aspects importants à prendre en compte dans chacune de nos décisions, tels que l’honnêteté, l’empathie et la réussite. Ces aspects influencent la manière dont nous interagissons avec les autres et dont on hiérarchise nos objectifs.

La théorie des valeurs humaines de Shalom Schwartz constitue l’une des plus influentes en psychologie. Elle identifie 10 valeurs universelles reconnues dans toutes les cultures, notamment l’autonomie (indépendance et créativité), la stimulation (nouveauté et excitation), l’hédonisme (plaisir et jouissance), la réussite (succès et compétence), le pouvoir (statut et contrôle), la sécurité (sûreté et stabilité), la conformité (obéissance et adhésion aux normes), la tradition (respect des coutumes), la bienveillance et l’universalisme (compréhension et tolérance). Ces valeurs peuvent à leur tour être regroupées en 2 volets plus larges : ouverture au changement vs. conservatisme et valorisation de soi vs. dépassement de soi.

D’un autre côté, les capacités cognitives constituent des différences individuelles pouvant influencer de nombreux aspects du comportement des individus, tels que les croyances, les attitudes politiques, etc. Les psychologues estiment qu’il est essentiel de comprendre les liens entre les capacités cognitives et les valeurs personnelles afin d’aborder les défis sociaux, tels que les préjugés, les orientations politiques, la tendance à la violence, etc.

Cependant, cette relation a jusqu’à présent été peu étudiée. La nouvelle étude de l’Université Deakin, en Australie, vise à explorer la relation entre les valeurs personnelles, la personnalité et l’intelligence. « Plus largement, la compréhension des liens entre les valeurs, la personnalité et les capacités cognitives constitue la base empirique de la théorisation du développement personnel, moral et intellectuel », explique l’équipe dans son document publié dans la revue Social Psychological and Personality Science.

Intelligence plus élevée = moins de conformisme et de traditionalisme ?

L’équipe de l’étude a émis l’hypothèse selon laquelle certaines valeurs personnelles seraient faiblement associées à l’intelligence, tandis que d’autres non. Par exemple, ils sont partis de l’hypothèse que les faibles scores d’intelligence seraient associés à des niveaux élevés de valeurs conservatrices (conformité aux normes sociales et aux traditions, recherche de stabilité, etc.) et à des niveaux inférieurs d’autonomie et d’universalisme.

Pour étayer leur hypothèse, les chercheurs ont recruté 15 522 participants âgés de 18 à 66 ans (60 % de femmes) par l’intermédiaire d’un prestataire de services de tests psychométriques australien. Les volontaires devaient remplir les questionnaires d’une version révisée du Portrait Values ​​de Schwartz (PVQ-RR) sur les valeurs humaines (57 questions). Les traits de personnalité ont été évalués à l’aide d’une version révisée de l’inventaire de personnalité HEXACO (200 questions), tandis que l’intelligence a été mesurée par le biais de tests standardisés du Conseil australien pour la recherche en éducation.

En particulier, les tests d’intelligence évaluaient à la fois l’intelligence cristallisée et fluide. La première fait référence à la capacité à utiliser ses connaissances antérieures et ses compétences acquises par l’expérience et l’éducation, telles que le vocabulaire et la culture générale. À noter que bien qu’elle repose sur les informations de la mémoire à long terme, elle est distincte de la mémoire. La seconde, en revanche, correspond à la capacité à raisonner de manière logique et de résoudre des problèmes dans des situations nouvelles, indépendamment des connaissances antérieures. Cette forme d’intelligence culmine généralement au début de l’âge adulte.

Les résultats de l’enquête ont révélé que les individus présentant un score d’intelligence générale plus élevé avaient tendance à accorder plus d’importance à l’autonomie, à la bienveillance et à l’universalisme. En revanche, ces personnes étaient moins susceptibles d’adopter des valeurs telles que la sécurité, la tradition et la conformité aux normes. Contrairement aux attentes initiales des chercheurs, ces associations étaient davantage liées à l’intelligence cristallisée qu’à l’intelligence fluide. Toutefois, les personnes présentant un score d’intelligence fluide plus faible avaient davantage tendance à adopter des valeurs conformistes.

En ce qui concerne les traits de personnalité, l’ouverture à de nouvelles expériences (un trait de personnalité caractérisé par la curiosité, la créativité, la sensibilité esthétique, l’exploration intellectuelle, etc.) était positivement corrélée à l’intelligence cristallisée. Cependant, les valeurs personnelles étaient plus fortement associées à l’intelligence que les traits de personnalité. « Les modèles détaillés pour les valeurs personnelles et la personnalité montraient une prédiction différentielle significative de l’intelligence », a écrit l’équipe.

Il est toutefois important de noter que toutes les associations observées sont relativement faibles et ne permettraient donc pas de tirer de conclusions définitives. De plus, la conception de l’étude ne permet pas de déduire de relations de cause à effet. Néanmoins, « les résultats soutiennent l’affinement des théories sur le développement des valeurs, de la personnalité et des capacités cognitives », concluent les chercheurs.

Source : Social Psychological and Personality Science

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