Le café fait partie du quotidien de nombreuses personnes. Que ce soit pour démarrer la journée, après le déjeuner ou pendant une réunion, cette boisson chaude est toujours la bienvenue pour rester concentré. Cependant, si le café est connu pour être énergisant, une nouvelle étude américaine révèle qu’il pourrait également considérablement réduire les risques liés aux maladies cardiovasculaires. Mais attention : ces bienfaits, qui incluent une réduction de 31 % du risque de décès par maladie cardiovasculaire, ne concernent que ceux qui en consomment le matin — selon l’étude.
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses études sur le café ont montré qu’il est bénéfique pour la santé lorsqu’il est consommé avec modération. Et bien qu’il contienne de l’acrylamide, une substance cancérigène présente dans certains aliments (notamment les chips), le café n’augmenterait pas le risque de cancer. En 2016, une recherche réalisée par le CIRC avait montré que cette boisson n’est cancérigène que lorsqu’elle est bue très chaude, à une température dépassant les 65 °C.
Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Université de Tulane, aux États-Unis, ont souhaité approfondir la question des effets bénéfiques du café sur la santé cardiovasculaire. Afin d’obtenir des résultats précis, ils ont étudié plusieurs paramètres, notamment les moments de la journée où cette boisson est consommée. « Ce n’est pas seulement la question de savoir si vous buvez du café ou la quantité que vous en buvez. C’est aussi le moment de la journée où vous le buvez qui est important », a expliqué dans un communiqué le professeur Lu Qi, expert en nutrition et en épidémiologie à l’Université de Tulane.
Un risque de décès réduit chez les buveurs de café du matin
Dans le cadre de l’étude, les scientifiques ont analysé les données de 40 725 participants, tous adultes, ayant participé à l’enquête nationale américaine « National Health and Nutrition Examination Survey », réalisée entre 1999 et 2018. Lors de cette enquête, il a été demandé à chaque participant de détailler ses habitudes alimentaires. Les buveurs de café devaient ainsi indiquer la quantité consommée quotidiennement, ainsi que les moments de la journée où ils en buvaient.
Sur l’ensemble des données étudiées, 36 % des participants buvaient leur café le matin, tandis que 16 % en consommaient tout au long de la journée. Les chercheurs ont ensuite suivi ces participants pendant une période de 9 à 10 ans afin d’examiner leurs dossiers médicaux. Durant cette période, 4 295 décès ont été enregistrés, dont 1 268 étaient liés à des maladies cardiovasculaires.
Les résultats, publiés dans l’European Heart Journal, montrent que les buveurs de café du matin – consommé avant le petit-déjeuner – étaient 16 % moins susceptibles de mourir toutes causes confondues que ceux qui n’en buvaient pas. En ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, leur risque de décès était réduit de 31 % chez ce même groupe.
Pour confirmer ces données, les chercheurs ont mené une seconde analyse auprès d’un échantillon plus restreint de 1 463 participants. Ces derniers ont complété un journal détaillant leurs habitudes alimentaires et leur consommation de café sur une semaine. Les conclusions de cette seconde étude confirment les premières : boire du café le matin, que ce soit en quantité modérée ou excessive, réduit le risque de décès. Toutefois, l’effet protecteur est plus marqué chez les personnes qui se limitent à une ou deux tasses par jour.
Les buveurs de café répartissant leur consommation tout au long de la journée ne bénéficient quant à eux d’aucun effet positif. Les perturbations du rythme circadien et de la mélatonine pourraient expliquer ce phénomène, avancent les chercheurs. « Nous ne donnons généralement pas de conseils sur le moment de la consommation dans nos recommandations diététiques, mais nous devrions peut-être y réfléchir à l’avenir », conclut le professeur Lu Qi.