Voici une rare et bonne nouvelle concernant l’environnement : le trou géant dans la couche d’ozone protectrice de la Terre rétrécit. Les scientifiques de la NASA affirment que ce dernier s’est réduit depuis 1988.
Cette année, c’est en septembre que le trou a été le plus grand, faisant en tout 19.7 millions de kilomètres carrés (soit environ deux fois et demi la taille des États-Unis). Mais selon les scientifiques, même avec une telle étendue, le trou était tout de même inférieur de 3.4 millions de kilomètres carrés par rapport à l’année dernière, et il a continué à rétrécir depuis le mois de septembre.
Les conditions météorologiques plus chaudes que d’habitude dans la stratosphère sont à remercier concernant ce rétrécissement depuis 2016. En effet, le fait que l’air soit plus chaud a aidé à repousser les produits chimiques comme le chlore et le brome, qui rongent littéralement la couche d’ozone.
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Mais cette réduction globale du trou peut être attribuée aux efforts mondiaux, commencés vers le milieu des années 1980 afin de réduire les émissions de produits chimiques appauvrissant la couche d’ozone. « Les conditions météorologiques ont conduit à des températures plus chaudes, ce qui a ralenti la perte d’ozone », a déclaré Paul A. Newman, scientifique en chef du Goddard Space Flight Center de la NASA. « C’est comme les ouragans. Certaines années, il y a moins d’ouragans sur terre… il s’agit là d’une année où les conditions météorologiques ont conduit à une meilleure formation d’ozone », a-t-il ajouté.
Cette information arrive juste après le 30e anniversaire de la découverte du trou dans la couche d’ozone, qui a conduit au Protocole de Montréal, datant de 1987 : un accord international historique qui a mené à des efforts mondiaux majeurs pour éliminer l’utilisation de produits chimiques néfastes pour la couche d’ozone.
La détérioration de la couche d’ozone se produit principalement au-dessus de l’Antarctique, et est devenue une source de préoccupation particulière pour tous ceux qui vivent dans l’hémisphère sud de la planète. En effet, l’ozone (un gaz incolore), protège la Terre contre les rayons ultraviolets nocifs, ce qui pourrait provoquer des taux plus élevés de cancer de la peau et de la maladie de la cataracte, ainsi que perturber la croissance des plantes, selon les scientifiques.
C’est dans les années 1970 que des chercheurs ont réalisé que les chlorofluorocarbones (CFC) usaient la fine couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Puis, depuis le milieu des années 1980 et les années 1990, le trou d’ozone est devenu une préoccupation mondiale, avec des connotations effrayantes qui ont conduit le public à soutenir la bataille des scientifiques contre la croissance du trou.
À partir de ce moment-là, les craintes du public n’ont fait que s’accentuer, encourageant 24 nations à signer le Protocole de Montréal lors de sa création. Ce nombre est finalement passé à 197. Selon les scientifiques, l’accord du Protocole de Montréal a permis de faire exactement ce qu’il était censé provoquer : débuter des actions concrètes visant à permettre la régénération la couche d’ozone.
Les résultats publiés jeudi dernier montrent que nous sommes sur la bonne voie. « C’est extrêmement gratifiant, car il s’agissait à l’origine d’un effort scientifique uniquement, et nous avons ensuite réussi à convaincre la société que c’était un réel problème », a déclaré le chimiste Mario Molina, qui a joué un rôle dans la découverte du trou dans la couche d’ozone, et qui a reçu un prix Nobel pour ses recherches en 1995.
En 2014, des scientifiques des Nations Unies ont reconnu le rétablissement de la couche d’ozone grâce à l’élimination progressive de certains produits chimiques (notamment utilisés dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les aérosols), dans les années 1980. Cependant, les chlorofluorocarbures ont une longue durée de vie et pourraient bien flotter dans l’atmosphère durant plus de 100 ans encore, a déclaré Newman. Les scientifiques de la NASA estiment que la couche d’ozone pourrait revenir à sa forme d’avant 1980, que vers 2070.
En juin dernier, les scientifiques ont également identifié une menace potentielle quant à la récupération de la couche d’ozone : le dichlorométhane (un produit chimique industriel connu pour sa capacité à détruire l’ozone) a doublé dans l’atmosphère au cours des 10 dernières années. Si ses concentrations ne cessent de croître, cela pourrait retarder le retour à la normale de la couche d’ozone jusqu’à 30 ans de plus, selon l’étude publiée dans la revue Nature Communications.
Selon la NASA, c’était en 2000 que le trou dans la couche d’ozone était à son paroxysme : il faisait alors 29.8 millions de kilomètres carrés.