Une recherche suggère que ce n’est pas la conscience qui dirige l’esprit humain

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| MIT
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Tout le monde sait ce que c’est que d’avoir une conscience : ce sens évident de la conscience personnelle qui nous donne un sentiment de propriété et de contrôle sur les pensées, les émotions et les expériences que nous expérimentons tous les jours.

La plupart des experts dans le domaine, pensent que la conscience peut être divisée en deux parties : l’expérience de la conscience (ou la conscience personnelle) et le contenu de la conscience, incluant des éléments tels que les pensées, les croyances, les sensations, les perceptions, les intentions, les souvenirs et les émotions. Il est facile de supposer que les contenus de la conscience soient en quelque sorte choisis, provoqués ou contrôlés par notre conscience personnelle : après tout, nos pensées concernant un sujet n’existent pas tant que nous n’y pensons pas.

Mais une nouvelle recherche publiée dans Frontiers of Psychology soutient qu’il s’agit d’une erreur. L’étude suggère en effet que notre conscience personnelle ne crée pas réellement, qu’elle ne cause pas ou ne choisit pas nos croyances, nos sentiments ou nos perceptions. Au lieu de cela, les contenus de la conscience sont générés par des systèmes rapides, efficaces et non conscients de notre cerveau. Tout cela se passe sans aucune interférence de notre conscience personnelle, qui reste passive lors de ces processus.

En gros, nous ne choisissons pas consciemment nos pensées ou nos sentiments, nous en prenons conscience.

Si cela vous semble étrange, considérez comment nous nous réveillons chaque matin : nous reprenons conscience sans aucun effort chaque matin après l’avoir perdu la nuit précédente. Considérez également comment nos pensées et nos émotions (qu’elles soient bienvenues ou non) arrivent déjà formées dans notre esprit, comment les couleurs et les formes que nous voyons représentent des objets significatifs ou des visages mémorables, et tout cela sans aucun effort ou apport de notre esprit conscient.

Il faut également prendre en compte le fait que tous les processus neuropsychologiques responsables du déplacement de notre corps ou de l’utilisation des mots pour formuler des phrases ont lieu sans impliquer la conscience personnelle. Les chercheurs de l’étude suggèrent que les processus responsables de la génération du contenu de la conscience, font de même.

Notre réflexion dans le domaine a été influencée par la recherche sur les troubles neuropsychologiques et neuropsychiatriques, ainsi que par certaines études plus récentes sur les neurosciences cognitives, utilisant l’hypnose. En effet, les études exploitant l’hypnose démontrent que l’humeur, les pensées et les perceptions d’une personne, peuvent être profondément altérées par la suggestion. Lors de ces études, les participants passent par une procédure d’induction de l’hypnose, pour les aider à entrer dans un état mental concentré. Puis, des suggestions sont faites pour changer leurs perceptions et leurs expériences.

Par exemple, lors d’une étude, les chercheurs ont enregistré l’activité cérébrale des participants lorsqu’ils levaient leur bras de manière intentionnelle, quand il était soulevé par une poulie, ainsi que lorsqu’il bougeait en réponse à une suggestion hypnotique (qui suggérait qu’il était soulevé par une poulie).

Des zones similaires du cerveau étaient actives pendant le mouvement involontaire et le mouvement « étranger » suggéré, tandis que l’activité cérébrale était différente lors de l’action intentionnelle. Ainsi, la suggestion hypnotique peut être considérée comme un moyen de communiquer une idée ou une croyance qui, lorsqu’elle est acceptée, a le pouvoir de modifier les perceptions ou le comportement d’une personne.

Nous pouvons donc nous demander d’où proviennent nos pensées, nos émotions et nos perceptions. Les chercheurs soutiennent que le contenu de la conscience est un sous-ensemble des expériences, des émotions, des pensées et des croyances qui sont générées par des processus non-conscients dans le cerveau. Ce sous-ensemble prend la forme d’un récit personnel, qui est constamment mis à jour. En effet, le récit personnel existe parallèlement à notre conscience personnelle, mais celle-ci n’a aucune influence sur le premier.

Le récit personnel est important car il fournit des informations à stocker dans la mémoire autobiographique (l’histoire que nous nous racontons, à propos de nous) et nous donne à nous, êtres humains, un moyen de communiquer aux autres les choses que nous avons perçues et expérimentées. Puis ceci, à son tour, permet de générer des stratégies de survie : par exemple, en apprenant à analyser et à prédire le comportement des autres. Les compétences interpersonnelles comme celle-ci soutiennent le développement des structures sociales et culturelles, qui ont favorisé la survie du genre humain depuis des millénaires.

Ainsi, l’étude soutient le fait que c’est la capacité de communiquer le contenu de son récit personnel (et non la conscience personnelle) qui donne aux humains leur avantage évolutif unique.

Mais à quoi ça sert ?

Si l’expérience de la conscience ne confère aucun avantage particulier, son but n’est pas clair pour les scientifiques. Mais en tant qu’accompagnement passif des processus non conscients, les chercheurs ne pensent pas que les phénomènes de la conscience personnelle aient forcément un but. C’est un peu comme un arc-en-ciel : ils résultent simplement de la réflexion, de la réfraction et de la dispersion de la lumière du Soleil à travers les gouttelettes d’eau, mais aucune d’entre elles ne sert à quelque chose de particulier.

Les conclusions de l’étude soulèvent également des questions sur les notions de libre arbitre et de responsabilité personnelle. Car si notre conscience personnelle ne contrôle pas le contenu du récit personnel qui reflète nos pensées, nos sentiments, nos émotions, nos actions et nos décisions, alors à quel point sommes-nous réellement responsables de ces éléments ?

En réponse à cela, les chercheurs suggèrent que le libre arbitre et la responsabilité personnelle sont des notions qui ont été construites par la société. En tant que tels, ces éléments sont construits dans la manière dont nous voyons et nous nous comprenons nous-mêmes en tant qu’individus, et en tant qu’espèce. C’est pour cette raison qu’ils sont représentés dans les processus non-conscients qui donnent naissance à nos récits personnels, et dans la manière dont nous communiquons ces récits aux autres.

Mais ce n’est pas pour autant que nous devons nous passer des notions quotidiennes importantes telles que le libre arbitre et la responsabilité personnelle. En fait, ils sont intégrés dans le fonctionnement de nos systèmes cérébraux non conscients, gardent un but puissant dans la société et ont un impact profond sur la façon dont nous nous comprenons nous-mêmes.

Source : Frontiers of Psychology

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  1. Cette étude manque surtout d’imagination. La conscience est une dimension comme le sont toutes les dimensions dans les théories des cordes. Donc non générée vraiment par le cerveau mais en intime relation, connexion. Je vous donnerai les preuves de ce que j’ affirme quand ces scientifiques passeront les leurs dans Nature et autres publications de hauts niveaux. Une chose m’est certaine comme croyance, les scientifiques et la science sont deux choses bien différentes.

    1. Oui, la conscience ne serait pas expliquée par des formules scientifiques actuelles. Les phénomènes quantiques cérébraux liés au canaux optiques et l’atemporalite quantique permet de voir dans sa conscience le présent le passé et envisager l’avenir. Les hologrammes produits par ces milliards de connections neuronales cérébrales sont le résultat de ces intriquations quantiques. Etc…

  2. Donc en gros, les criminels va avoir la conscience tranquille.  » Je n’ai pas ma faute, c’est mon cerveau qui me fait agir ainsi. » Devant le tribunal, les criminels vont être sois libérer ou leur cerveau va être enfermer.

    1. Bonjour, donc si je vous comprends bien, lorsque je pense que ce vous dites (et je le pense) est ridicule vous croyez aussi que je pense que vous êtes ridicule. Et bien non. Ce n’est pas « votre faute » si vous manquez de compréhension et si vous êtes peut être trop sujet à l’emportement. Finalement, j’éviterais de discuter avec vous non pas parce que je vous trouve con mais parce que votre idée du libre arbitre ne me satisfait pas. De la même façon je serais rassuré de savoir quelqu’un isolé du reste de la société non pas parce que je le trouve odieux mais parce qu’il est dangereux. L’imputation de responsabilité n’a à mon sens rien à voir avec la notion de dangerosité. La foudre est mortelle.
      J’ai pas compris « leur cerveau va être enfermer » ?

  3. Les « récits personnels » dont il est question, ne sont-ils pas ce que les psychanalystes appellent l’inconscient ? Ou n’ai-je pas tout compris ?

  4. Votre article est très intéressant mais il manque une information qui va changer beaucoup de choses, en particulier en matière de responsabilité.
    En résumé, l’article explique que nos activité et nos pensées sont gérées et générées par notre inconscient (ou subconscient), alors que notre « conscient » n’a qu’une petite part dans nos décisions.
    Mais cette excellente analyse est incomplète : elle oublie de préciser comment se forme cet inconscient, et comment l’influencer pour orienter notre conscient de façon volontaire.
    Pendant l’enfance, nous sommes dépendants des adultes qui nous entourent (parents, enseignants …) et ce sont eux qui décident du contenu de notre subconscient. Mais il arrive un moment de notre vie où nous pouvons décider (grâce à la petite partie de notre cerveau conscient) quelles influences nous allons accepter : choix de nos lectures, de nos fréquentations, de nos vidéos, de nos programmes télé …
    Nous pouvons ainsi devenir responsables d’une grande partie de notre inconscient, et donc responsables de l’influence qu’il aura sur nos pensées et notre comportement.

  5. La recherche c’est passionnant ! Ce qui est en revanche regrettable, c’est la réaction que cela engendre chez certains primates. Des qu’un article ou qu’un début de piste ne correspond pas à l’idée qu’ils s’en font, cela engendre une litanie de reproches, des jugements définitifs, parfois même de l’agressivité. Bien peu de tolérance donc pour des idées novatrices, la recherche évolue sans cesse et ne s’affirme jamais comme une vérité absolue. Mes chers frères primates, pourquoi exigez vous donc ce respect délirant pour chacune de vos croyances personnelle ?. Si d’aventure vous envisagez de de vous intéresser vraiment à différents domaines de recherches, ‘inspirant des démarches scientifiques, teintez vos critiques d’une touche de politesse, de considération et soyons fous, d’une curiosité constructive…

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