Curieuse découverte : deux équipes indépendantes de chercheurs ont annoncé ce lundi la découverte d’un nouveau spécimen d’araignée datant de 100 millions d’années, piégée dans de l’ambre en Birmanie et possédant une queue couverte de poils.
Quatre fossiles d’araignées ayant été piégées dans de
l’ambre il y a 100 millions d’années en Birmanie, ont été
découverts par des chercheurs. Très bien conservés, les spécimens
font l’objet de deux publications différentes dans la
revue Nature Ecology & Evolution. Chaque fossile
mesure environ 7 à 8 millimètres de long, en comptant 5 millimètres
pour la queue.
Introducing Chimerachne yingi, a tailed, 100 million year old spider relative preserved in Burmese amber https://t.co/rDmrWGyvV8
— NatureEcoEvo (@NatureEcoEvo) 5 février 2018
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En plus des caractéristiques habituelles des araignées, ces spécimens possèdent une queue couverte de poils courts. Cet appendice rappelle celui des scorpions : selon Paul Selden de l’Institut de paléontologie et du Département de géologie de l’Université du Kansas, coauteur de l’une des études, il aurait permis aux araignées de « détecter l’environnement » dans lequel elles se trouvaient.
L’espèce nouvellement découverte a été nommée Chimerarachne yingi (araignée chimère, en latin). Pour Paul Selden, Chimerarachne yingi se situerait entre les araignées modernes, dotées de filières mais sans queue, et les très anciennes Uraraneida (un ordre d’arachnides éteint, les cousines des araignées) qui vivaient il y a 380 à 250 millions d’années et possédaient aussi une queue, mais pas de filières.
Le chercheur suggère qu’il serait peut être possible que certaines de ses descendantes à queue, soient encore présentes dans les profondeurs des forêts birmanes. Mais pour l’équipe de Gonzalo Giridet, de l’Université d’Harvard, à l’origine de l’autre étude, Chimerarachne yingi serait elle-même une Uraraneida et se serait donc éteinte sans laisser de descendance.
À savoir que les araignées sont apparues il y a plus de 300 millions d’années et qu’elles sont maintenant présentes sur l’ensemble du globe, divisées en de nombreuses espèces différentes (pas moins de 47’000 !).
Les analyses des araignées piégées dans l’ambre ont permis aux scientifiques d’avoir une vision vraiment claire de l’anatomie de l’organisme. Comme rapporté dans Nature Ecology and Evolution : « Le degré de conservation est excellent, et l’anatomie des fossiles est facile à interpréter », expliquent les chercheurs.