La planète bleue, la Terre, notre maison… C’est seulement en l’espace de quelques décennies que l’homme a rompu un équilibre de près de 4 milliards d’années d’évolution de la Terre et met de ce fait son avenir en péril. Le prix à payer est lourd, cependant il ne faut pas être pessimiste, il est trop tard pour cela : il faut que l’humanité prenne conscience de son exploitation démesurée des ressources limitées de la Terre et change son mode de consommation.
Nous vous présentons par le biais de cet article, quelques sujets développés dans le film « Home » grâce auquel vous verrez des images inédites vues depuis le ciel (filmées dans plus de 50 pays) et pourrez partager l’émerveillement autant que l’inquiétude de Yann Arthus-Bertrand, qui pose avec ce film une pierre à l’édifice que nous devons reconstruire tous ensemble (notez également que toutes les émissions de gaz carboniques engendrées par le film sont calculées et compensées par des sommes d’argent qui servent à donner de l’énergie propre à ceux qui n’en ont pas. Cela fait plus de dix ans que l’ensemble du travail de Yann Arthus-Bertrand est compensé de la sorte).
« Home », est principalement un film documentaire sur l’état de notre planète, les causes et les conséquences de la surconsommation de ses ressources limitées, par l’homme et son inconscience. Nous espérons que la visualisation ou la re-visualisation de ce film pourra éveiller les consciences.
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L’équilibre de la planète rompu
C’est en quelques décennies seulement que l’homme a rompu un équilibre de près de 4 milliards d’années d’évolution de la Terre et met son avenir en danger. Le film évoque dans un premier temps la naissance de la vie sur la Terre et souligne l’importance de l’eau et des cyanobactéries qui parviennent à capter l’énergie solaire.
La Terre calcule le temps en milliards d’années et il lui en a fallu plus de 4 pour créer l’arbre ! L’arbre est le seul élément naturel en mouvement perpétuel vers le ciel et la cyanobactérie qu’il contient lui permet de capturer l’énergie lumineuse qu’il transforme en bois et en feuille, cette matière qui se décompose ensuite en un mélange d’eau, de minéral, de végétal et de vivant, pour lentement former les sols… Et c’est donc bien plus tard que l’homme invente l’agriculture (il y a moins de 10 000 ans), fonde les villes et bouleverse de ce fait très vite l’équilibre depuis longtemps maintenu avec notre planète. Dès ce moment-là, la Terre sera « domestiquée » pour nous nourrir et nous servir.
Malgré cela, c’est avec le charbon, le gaz et surtout le pétrole que l’homme s’offre finalement un confort inégalé auparavant. Tout s’accélère dès ce moment-là : la population de la Terre a doublé et a même dépassé les 7 milliards de personnes, dont plus de la moitié ont rejoint les grandes villes. L’agriculture et l’industrialisation est devenue intensive, on gaspille l’eau, on favorise les monocultures, et on transforme les paysages.
Dans les campagnes, les machines ont remplacé les hommes : un litre de pétrole va vite remplacer le travail de cent personnes pendant 24 heures. Pourtant seulement 3% des paysans dans le monde disposent d’un tracteur… Mais leur production domine la planète. Aux États-Unis, il ne reste plus que 3 millions de fermiers, qui pourraient nourrir plus de 2 milliards de personnes rien qu’avec leur production de céréales. Cependant (et comme dans tous les pays industrialisés) tout est d’abord transformé pour nourrir le bétail et transformé en agrocarburants.
Pesticides et engrais
Aucune source d’eau ne peut échapper à cette agriculture : plus de 70% de l’eau consommée par toute l’humanité est utilisée. C’est en partie à cause de l’extension extrême des surfaces cultivées et des monocultures qu’une réelle faune de parasites est engendrée et c’est là que la pétrochimie entre en jeu avec les pesticides, qui exterminent ces parasites. Il n’y a plus de risques de mauvaises récoltes ou de famine, l’agriculture produit tant qu’il faut désormais gérer les surplus. Pourtant, la majeure partie de ces produits toxiques, se disperse dans l’air, les rivières, les plantes, les sols, les animaux, les cours d’eau, les océans…
Et les engrais ? Encore nés de l’industrie pétrolière, ils apportent une fertilité sans pareille à n’importe quelle parcelle de terre. En un siècle, les ¾ des variétés que l’homme avait sélectionné pendant des millénaires, ont disparu pour laisser place aux variétés les plus productives et plus simples à transporter vers les supermarchés du monde entier.
En moins de 50 ans, nous avons modifié la Terre plus rapidement que tous les hommes qui nous ont précédés.
Le monde marin pillé
L’être humain est en train d’épuiser ce que la nature lui offre. Le monde marin est lui aussi pillé et la surpêche industrielle a vidé les océans, plongeant les pêcheurs traditionnels dans la misère. L’eau est également menacée par l’incroyable croissance de la demande, notamment dans les pays arides comme Israël ou l’Arabie Saoudite qui ont une agriculture irriguée plus que gloutonne.
Il faut savoir que depuis 1950, les prises de pêche sont passées 18 à 100 millions de tonnes par an (donc 5 fois plus). Ce sont là des milliers et des milliers de bateaux-usines qui vident les océans. Aujourd’hui, plus des trois quarts des zones de pêche sont épuisées ou à la limite de l’être.
La disparition des eaux fossiles
Quelques 500 millions d’hommes habitent dans les régions désertiques de notre planète (soit plus que toute la population européenne réunie), ils utilisent l’eau avec économie car ils savent que c’est une ressource rare.
Cette eau fossile a permis d’étendre les cultures dans les déserts. Pourtant, le prix à payer pour ces champs est lourd : cette eau fossile ne se renouvelle pas ou très peu.
L’eau est une ressource rare, nous le savons mais pourtant la demande et la consommation de l’eau ne fait qu’augmenter, notamment pour la production et l’exportation de plus en plus de produits en destination des supermarchés du monde entier.
Le sort de cette rivière n’est pas unique, les fleuves se portent très mal : dans le monde, un grand fleuve sur dix n’atteint plus la mer pendant plusieurs mois par an.
Et encore une fois, c’est en moins de 50 ans, que plus de 21 millions de puits ont été creusés, rien qu’en Inde. Pourtant ceux-ci s’épuisent et les puits se creusent de plus en plus profondément, asséchant de ce fait les nappes d’eau souterraines.
Conclusion optimiste : vers l’éveil des consciences
Dans la lignée du film « Une vérité qui dérange », Yann Arthus-Bertrand s’attarde également sur les signes du réchauffement climatique, particulièrement perceptibles en Arctique où la banquise a perdu plus de 40% de son épaisseur et 30% de sa surface (à l’époque de la sortie du film, soit en 2009). Sa disparition totale attendue vers 2030 pourrait intervenir encore plus tôt. Les calottes glaciaires suscitent aussi de l’inquiétude, notamment celle du Groenland dont la fonte est déjà fortement engagée et pourrait faire monter le niveau des mers de plusieurs mètres. Ce réchauffement menace directement les états insulaires et toutes les régions côtières. Le mouvement pourrait encore s’accélérer avec la fonte du permafrost de Sibérie, véritable bombe climatique avec tout le méthane qu’il contient.
Le documentaire souligne également l’importance écologique des zones humides, des mangroves et bien sûr des forêts tropicales, de plus en plus menacées par le succès du bétail, du soja, de l’huile de palme, des biocarburants ou de l’eucalyptus. La plupart des villes des pays pauvres subissent d’ailleurs une croissance explosive et accueillent l’essentiel de leurs nouveaux habitants dans des bidonvilles, soit plus d’un milliard de personnes actuellement. Une pauvreté soulignée par la crise alimentaire et par ce fait, un nombre toujours croissant de personnes souffrant de la faim.
La situation de notre planète semble accablante, mais heureusement la fin du film se veut plus optimiste. Le côté anxiogène est heureusement compensé par l’éveil actuel des consciences qu’il met en avant tout en mettant l’accent sur la nécessité d’agir face à cette emprise croissante de l’homme sur l’environnement. Pas de solutions miracles, mais quelques pistes abordées comme le rôle de la banque aux pauvres du Bangladesh, du succès des zones protégées, l’importance du commerce équitable ou des éco-quartiers et du développement des énergies renouvelables…
À présent, nous laissons place au film Home (visionnage gratuit du film depuis youtube).
Quelques articles sur l’environnement :
– La différence entre le bon et le mauvais
ozone
– La glace de Groenland, noircie, fonds de plus en
plus vite
– 2015, l’année la plus chaude jamais
enregistrée
Source : Home, de Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson
Image de titre : La Grande Barrière de corail, par Yann Arthus-Bertrand
Crédits de toutes les autres photographies et images utilisés dans l’article : Yann Arthus-Bertrand
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L’information de la fin : concernant la Grande Barrière de corail, saviez-vous que…
Inscrit en 1981 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande Barrière de corail couvre moins de 1% de la surface des océans. Ce riche sanctuaire de vie sous-marine est le refuge de plus de 1 500 espèces de poissons et de 4 000 espèces de mollusques, du dugong (un mammifère marin menacé d’extinction) et de 6 espèces de tortues marines sur les 7 que compte la planète. Au total, on dénombre plus de 800 espèces de coraux dans le monde, servant d’habitat à 4 000 espèces de poissons ! Mais aujourd’hui en danger, les coraux se décolorent et meurent… Cet écosystème est pourtant essentiel à la protection des côtes et pour la survie de la faune océanique, il est si important que l’équilibre de tous les océans en dépends.