Détecté le 2 octobre par le National Hurricane Center (NHC) comme une perturbation dépressionnaire instable et devenu un ouragan tropical le 8 octobre, Michael est désormais un ouragan de catégorie 4, à la limite de la catégorie 5. Il est classé, par sa pression, comme le troisième ouragan de l’Atlantique le plus intense à avoir jamais touché terre aux États-Unis, plus puissant encore que l’ouragan Katrina ayant dévasté la Côte du Golfe en 2005.
Lorsque les météorologues décrivent la puissance des ouragans, ils expriment cette dernière en matière de pression barométrique, et non de vitesse des vents. Un ouragan est un système à basse pression, et l’ampleur de la chute de pression atmosphérique dans la tempête est le meilleur indicateur météorologique de la force et de l’intensité globales de la tempête. Ainsi, plus la pression d’un ouragan est basse, plus la puissance de celui-ci est élevée.
L’ouragan Katrina a touché terre en 2005 avec une pression de 920 hectopascals (environ 8% plus basse que la pression moyenne de l’air, qui est de 1013 hPa au niveau de la mer). Le dernier enregistrement depuis l’intérieur de l’ouragan Michael, juste avant que celui-ci touche terre, indiquait une pression de 919 hPa. Dans l’histoire, deux autres ouragans avec des pressions inférieures ont touché les États-Unis : Camille, avec une pression de 900 hPa, qui a dévasté la côte du Mississippi en 1969, et la tempête du Labor Day, avec une pression de 892 hPa, ayant frappé la Floride du sud en 1935.
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Cependant, la pression légèrement inférieure de Michael par rapport à Katrina ne signifie pas que le premier sera plus dévastateur que le second. Katrina a entraîné la mort de 1836 personnes, majoritairement à cause de la défaillance des infrastructures et de la mauvaise gestion des ressources d’urgence et des secours, et non à cause de ses caractéristiques record. De la même manière, l’ouragan Maria (914 hPa) a tué environ 3000 personnes à Puerto Rico en 2017, à cause de l’instabilité des infrastructures.
La situation de l’ouragan Michael est particulièrement préoccupante car la tempête frappe une région de la Floride très peu habituée à ce genre de catastrophe, où de nombreuses personnes vivent dans des mobile-homes. En outre, l’ouragan s’est renforcé très rapidement durant la nuit, laissant peu de temps aux habitants pour se renseigner sur son intensité et, au besoin, évacuer la région.
Des ouragans à très basse pression semblent être devenus communs au cours du 21ème siècle. Les tempêtes Rita et Wilma ont toutes les deux été enregistrées en 2005 (comme Katrina), alors qu’elles n’avaient pas encore touché terre, avec des pressions les classant dans le top 5 des ouragans avec les plus basses pressions jamais enregistrés. En 2015, l’ouragan Patricia a frappé Mexico avec une pression record de 879 hPa.
Selon le dernier rapport publié par l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) le 8 octobre, le nombre total de cyclones tropicaux est amené à diminuer avec le réchauffement climatique, tandis que les plus puissants cyclones (catégories 4 et 5) sont amenés à se produire plus fréquemment.