La recherche contre le cancer est un domaine vaste, dont les axes d’étude sont variés, le but étant d’explorer différentes méthodes de lutte contre cette maladie. Dans ce cadre, des chercheurs on découvert un nouveau mécanisme d’activation du système immunitaire contre les cellules cancéreuses. Ce dernier permettrait aux cellules immunitaires de détecter et détruire les cellules cancéreuses avec une efficacité accrue.
L’étude a été menée par le professeur Nick Haining de la Harvard Medical School, et co-écrite par le professeur Erez Levanon. Ont participé également Ilana Buchumansky, doctorante au Mina & Everard Goodman Faculty of Life Sciences de l’Université Bar-Ilan (Israël), ainsi qu’une équipe internationale de chercheurs.
Les recherches portent sur un mécanisme qui sert systématiquement aux cellules au marquage des gènes ressemblant aux virus humains, afin d’éviter de les identifier en tant que virus. Le professeur Levanon, en collaboration avec l’équipe de Harvard, a découvert que lorsque le mécanisme est inhibé, le système immunitaire peut être exploité afin de lutter contre les cellules cancéreuses, et ce de façon particulièrement efficace. Cette efficacité est d’autant plus importante lorsqu’il s’agit de lutter contre un cancer du poumon ou un mélanome (cancer de la peau).
« Nous avons constaté que si le mécanisme est bloqué, le système immunitaire est beaucoup plus sensible. Lorsque le mécanisme est désactivé, le système immunitaire devient beaucoup plus agressif contre les cellules tumorales », déclare Levanon.
La plupart des patients atteints d’un cancer ne répondent pas au blocage du point de contrôle immunitaire ou ne développent pas de résistance à celui-ci, souvent en raison de mutations altérant la présentation d’antigène.
La présentation d’antigène est un processus du système immunitaire par lequel les macrophages, les cellules dendritiques et d’autres types de cellules capturent des antigènes, puis activent leur reconnaissance. Cette capacité des cellules du système immunitaire à faire la distinction entre les propres cellules du corps et les agents pathogènes infectieux, est la base de l’immunité adaptative.
Les chercheurs montrent dans leur étude que la fonction de l’enzyme d’édition d’ARN ADAR1 dans les cellules tumorales, sensibilise profondément les tumeurs à l’immunothérapie, et surmonte la résistance au blocage des points de contrôle.
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Ces dernières années, une nouvelle génération de médicaments anticancéreux a été mise au point pour bloquer les protéines qui inhibent l’activité immunitaire contre les tumeurs malignes. Ces médicaments ont eu un succès remarquable pour plusieurs types de tumeurs. D’ailleurs, cette année, le prix Nobel de médecine a été attribué à James Allison et Tasuku Honjo, qui ont découvert les gènes clés de ce mécanisme.
Malgré ces résultats prometteurs, la génération actuelle de médicaments ne permet d’aider qu’un petit nombre de patients, car la plupart de ces traitements échouent à activer ce mécanisme d’attaque immunitaire contre les tumeurs.
L’espoir est donc que ces résultats puissent permettre de mettre en place une activité d’attaque accrue du système immunitaire contre les cellules cancéreuses. Un certain nombre de sociétés ont déjà débuté des recherches visant à développer des médicaments fonctionnant sur la base de cette découverte.