La Planète Neuf est une planète hypothétique située au-delà de l’orbite de Neptune, qui compterait donc comme la neuvième planète du Système solaire. Son existence a été avancée pour expliquer de nombreux phénomènes observés, notamment des anomalies orbitales concernant des objets transneptuniens. Mais jusqu’à présent, sa présence n’a jamais pu être confirmée. Récemment, des astrophysiciens ont proposé de nouvelles caractéristiques pour cette planète hypothétique.
Le nouveau modèle a été publié dans la revue Physics Reports. Les chercheurs à l’origine de l’hypothèse de la Planète Neuf, Mike Brown et Konstantin Batygin, du Caltech, ainsi que Fred Adams et Juliette Becker de l’Université du Michigan, ont ainsi présenté une mise à jour sur le statut de cette hypothétique neuvième planète. Ils s’attendent maintenant à ce que sa masse soit environ cinq fois supérieure à celle de la Terre, avec une orbite dont le demi-grand axe correspond à environ 400 fois la distance Terre-Soleil.
L’idée de l’existence de cette planète a été avancée pour expliquer le regroupement orbital de petits objets au-delà de l’orbite de Neptune, ainsi que les anomalies orbitales de certains objets transneptuniens. Depuis lors, la présence de cette planète invisible a été avancée pour expliquer plusieurs phénomènes différents. Les campagnes d’observation ont tenté de découvrir l’objet, mais jusqu’à présent, elles n’ont pas abouti.
« La présence d’une neuvième planète répondrait de manière cohérente à plusieurs questions ouvertes apparemment sans rapport sur le Système solaire » déclare Becker. « J’attends avec impatience le jour où nous pourrons confirmer ou infirmer son existence, et que nous pourrons répondre de manière concluante à ces questions ».
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Brown et Batygin ont récemment publié une autre étude sur les groupements orbitaux et la Planète Neuf. Ils ont élaboré un moyen de quantifier les biais potentiels dans les observations individuelles. L’idée est que le regroupement que nous voyons est peut-être lié à d’autres facteurs. Ils estiment que la probabilité que cette neuvième planète n’existe pas est d’environ 1 sur 500.
Grâce à l’amélioration de la sensibilité des télescopes et à l’augmentation du nombre de missions d’observation du ciel, les chercheurs estiment que, dans les 10 à 15 prochaines années, nous pourrons enfin observer la Planète Neuf ou disposer de suffisamment de données pour l’exclure.
« La Planète Neuf est sur le point d’être observable. Mais c’est un objet très sombre dans un très grand ciel. Comme nous ne savons pas exactement où il se trouve, nous devons explorer tout le ciel, ou du moins une grande partie de celui-ci, afin de trouver la planète » conclut Adam.