Une analyse des données a montré que les femmes enceintes ayant subi des infections ont davantage de risques d’accoucher d’un enfant souffrant d’autisme.
Alors que des personnes suggèrent que la vaccination des femmes enceintes serait la cause de troubles neurologiques comme l’autisme chez l’enfant, de nombreuses études tendent à montrer le contraire.
L’une d’entre elles, publiée la semaine dernière, révélerait que les mères ayant été hospitalisées pour une infection durant leur grossesse auraient plus de chances de voir leur enfant souffrir de dépression ou d’autisme.
Cela fait plusieurs années que des scientifiques s’intéressent à un possible lien entre les infections maternelles et des troubles psychiques apparaissant plus tard dans la vie de l’enfant, tels que l’autisme, la dépression ou la schizophrénie.
On aurait tendance à penser que cela serait dû à de graves infections durant la grossesse, causées par des agents infectieux spécifiques (la méningite ou la pneumonie par exemple), mais cette dernière étude montre que les risques sont identiques avec des infections moins dangereuses, sans même qu’elles atteignent le cerveau du fœtus.
« Les résultats indiquent que, dans la mesure du possible, l’on peut prévenir les infections pendant la grossesse, notamment en suivant les recommandations de vaccination contre la grippe », explique Verena Sengpiel, spécialiste en obstétrique et gynécologie de l’Université Göteborg.
Les chercheurs ont analysé des données de plus de 1.8 million de personnes nées en Suède entre 1973 et 2014, et ont compté le nombre de mères hospitalisées durant leurs grossesses. Ils ont ensuite regardé dans des données allant jusqu’en 2014, lesquelles d’entre elles avaient des enfants ayant des troubles mentaux.
Ils ont découvert après des analyses statistiques, un lien entre le système immunitaire de la mère et la santé mentale de l’enfant, et que ces derniers montraient une augmentation de 75% du risque d’autisme et de 24% pour la dépression si la mère avait contracté une infection durant la grossesse.
« Dans l’ensemble, nous avons trouvé des preuves que l’exposition à une infection maternelle pendant la vie fœtale augmentait le risque d’autisme et éventuellement de dépression chez l’enfant », expliquent les auteurs de la recherche. « Bien que le risque individuel semble être faible, les effets sur la population sont potentiellement importants ».
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Il est difficile pour l’instant d’interpréter comment une infection maternelle peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau de l’enfant, mais d’autres recherches émettent l’hypothèse qu’il y aurait des réactions inflammatoires du système nerveux, ce qui modifierait l’expression des gènes dans le cerveau du fœtus et changerait la structure de ce dernier.
Mais de nombreux autres facteurs doivent également être pris en compte, compliquant ainsi la compréhension du mécanisme, comme de possibles prédispositions génétiques rendant le fœtus plus vulnérable aux infections.
De plus, il est important de préciser que les résultats des analyses statistiques ne sont pas les mêmes pour tous les troubles psychiques. En effet, aucun lien entre les infections maternelles et la schizophrénie ou les troubles bipolaires n’a été démontré.
De plus amples recherches qui ne seront pas uniquement basées sur des observations de données seront nécessaires. Les chercheurs ne peuvent pour l’instant que suggérer de suivre les conseils de leur médecin, et envisager la vaccination pour éviter les fortes réactions inflammatoires pouvant affecter le fœtus.