23andMe est une entreprise de biotechnologie américaine basée à Mountain View, en Californie. Cette dernière a récemment vendu les droits sur un médicament développé à partir de sa base de données génétiques (à noter que 23andMe propose une analyse du code génétique aux particuliers). À présent, c’est l’entreprise pharmaceutique espagnole Almirall qui testera le médicament, qui cible le psoriasis.
Après le commerce de vos données personnelles, voici celui de vos données génétiques ? La société de biotechnologie américaine 23andMe a concédé les droits d’un médicament développé en interne à partir de sa base de données génétiques, à une société pharmaceutique espagnole connue sous le nom de Almirall. Il s’agit de la première fois que 23andMe vend directement un produit créé en utilisant les informations génétiques recueillies auprès de ses clients.
Par le passé, 23andMe a déjà partagé des données génétiques avec des sociétés pharmaceutiques. Par exemple GlaxoSmithKline (la multinationale britannique qui fait partie de l’un des dix géants de l’industrie pharmaceutique) a les droits exclusifs d’utiliser ses données pour le développement de médicaments, et a acheté une action de 300 millions de dollars de la société en 2018.
Cependant, jusqu’à présent, ces entreprises pharmaceutiques utilisaient uniquement les données de 23andMe pour créer leurs propres médicaments, par leurs propres moyens.
Un médicament développé en interne puis revendu avant les essais cliniques
Mais dans ce cas précis, 23andMe a identifié un médicament potentiel et a déjà mené des études animales en interne pour ce dernier, avant de le vendre à Almirall. C’est ensuite l’entreprise espagnole qui effectuera les essais cliniques sur les êtres humains. « Nous sommes passés de la base de données, à la découverte, jusqu’au développement d’un médicament », a déclaré Emily Drabant Conley, vice-présidente du développement commercial chez 23andMe.
À noter que le référentiel des données génétiques et de santé que possède 23andMe est une véritable mine d’or quant au développement de nouveaux médicaments. En effet, grâce à ces données, les chercheurs peuvent rechercher des relations entre des gènes particuliers et certains problèmes de santé, puis les cibler de manière précise.
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À l’heure actuelle, l’entreprise 23andMe dispose des données génétiques d’environ 10 millions de personnes, et environ 80% de ces individus ont accepté de rendre leurs données anonymes afin qu’elles puissent être utilisées à des fins de recherche (y compris la recherche dans le domaine pharmaceutique).
À noter que les conditions d’utilisation indiquent que les clients qui acceptent que leurs données soient utilisées ne verront aucun avantage financier, à aucun moment, même si leurs données aideront au développement d’un médicament à succès.
Quant au médicament que 23andMe a vendu à Almirall, il s’agit d’une molécule qui bloque les signaux provenant de petites protéines impliquées dans les maladies auto-immunes. À savoir que 23andMe ciblait ce composé dans le but de traiter le psoriasis, une maladie auto-immune qui provoque des plaques cutanées rouges et squameuses.
L’entreprise prévoit de continuer à développer des médicaments et à les revendre avant les essais cliniques. Une stratégie sûrement prometteuse pour l’entreprise.