L’Organisation Mondiale de la Santé a déclaré un état d’urgence de santé mondiale concernant le coronavirus. En effet, l’OMS a décidé jeudi soir à Genève de lui attribuer ce statut, après la réunion d’un comité d’urgence d’une quinzaine d’experts. À l’heure actuelle, le bilan de l’épidémie a atteint les 213 victimes en Chine.
Devant la presse, le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a expliqué valider la recommandation du groupe d’experts non pas comme « un vote de défiance à l’égard de la Chine », mais plutôt car il est « très inquiet » par une extension potentielle à des pays qui auraient un système de santé insuffisant.
« Notre plus grande préoccupation est la possibilité que le virus se propage dans les pays aux systèmes de santé plus faibles », a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, tandis qu’il déclarait une « urgence de santé publique de portée internationale ».
Ce dernier a souligné à plusieurs reprises que la mesure visait à aider d’autres pays moins capables de faire face au virus, en félicitant le gouvernement chinois d’avoir pris des mesures rapides pour lutter contre l’épidémie. « Nous devons tous agir ensemble maintenant pour limiter la propagation… Nous ne pouvons l’arrêter qu’ensemble », a ajouté Tedros, qui s’est rendu en Chine cette semaine et a rencontré le président Xi Jinping.
Tedros a également déclaré qu’il n’y avait « aucune raison » pour des restrictions de voyage ou de commerce international annoncées ces derniers jours, telles que les suspensions de vols, les fermetures de frontières et la mise en quarantaine de voyageurs apparemment en bonne santé.
À savoir que les principales compagnies aériennes, dont Air France, British Airways et Lufthansa, ont suspendu ou réduit leurs services vers la Chine.
À présent, le Comité d’urgence de l’OMS, un organe consultatif d’experts internationaux, a déclaré dans un communiqué que les preuves avaient démontré que restreindre la circulation des personnes et des biens lors des urgences de santé publique peut être inefficace et peut détourner des ressources d’autres interventions : « De plus, les restrictions peuvent interrompre l’aide et le soutien technique nécessaires, perturber les entreprises et avoir des effets négatifs sur l’économie des pays touchés par les urgences », a déclaré le comité.
Cependant, le comité a ajouté que « dans certaines circonstances spécifiques, des mesures qui restreignent la circulation des personnes peuvent s’avérer temporairement utiles », une référence possible aux blocages en Chine, qui ont touché des millions de personnes.
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L’OMS n’a déclaré un état d’urgence de santé publique de portée internationale seulement cinq fois depuis l’entrée en vigueur de la législation pertinente en 2007 : pour la grippe porcine, la polio, le Zika et deux fois pour les épidémies d’Ebola en Afrique. Cette désignation, qui est réexaminée tous les trois mois, permet à l’OMS d’émettre des recommandations mondiales que la communauté internationale devrait suivre.
Les gouvernements, les entreprises et les individus du monde entier ont déjà intensifié leurs efforts pour contenir cette maladie, qui aurait émergé d’un marché aux animaux dans la ville centrale de Wuhan, en Chine. De nombreux pays ont également exhorté leurs citoyens à ne pas visiter la Chine, d’autres ont interdit l’entrée aux voyageurs en provenance de Wuhan, et la Russie a déclaré fermer sa frontière extrême-orientale avec la Chine à cause de l’épidémie.
À présent, voici le bilan, selon les dernières données relayées jeudi soir : plus de 9700 personnes ont été infectées par le virus en Chine continentale et 213 personnes sont décédées à cause du virus. L’OMS a déclaré qu’il y avait également 82 cas confirmés dans 18 autres pays, y compris des cas de transmission ultérieure en Allemagne, au Japon, aux États-Unis et au Vietnam.