Lancée le 20 août 1977, la sonde spatiale Voyager 2 évolue actuellement au-delà de l’héliopause, à plus de 18 milliards de km de la Terre. Le vaisseau continue de communiquer avec les scientifiques pour renvoyer des données concernant les environnements cosmiques qu’elle traverse. Cette communication passe par une antenne australienne spécifique, appelée DSS-43. Cependant, la NASA a récemment déclaré que l’antenne avait besoin d’être désactivée pour une maintenance qui devrait durer environ un an. Pendant cette période, aucune commande ne pourra être envoyée à la sonde.
La NASA a annoncé que la Deep Space Station 43 (DSS-43) — la seule antenne sur Terre capable d’envoyer des commandes à la sonde spatiale Voyager 2 — serait désactivée, et pour une période relativement longue. L’antenne géante, située en Australie, et qui fait à peu près la taille d’un immeuble de bureaux de 20 étages, nécessite des améliorations critiques, selon l’agence spatiale.
Lorsque la maintenance du DSS-43 sera terminée, les réparations et mises à niveau renforceront non seulement nos communications avec Voyager 2, mais permettront de pérenniser l’installation pour d’autres missions à venir, y compris les futures missions sur Mars.
Voyager 2 : la sonde sera placée dans un état de fonctionnement minimal
L’installation de Canberra est en service depuis près de 50 ans, il n’est donc pas surprenant que le matériel vieillissant ait besoin d’entretien. Pendant environ 11 mois — jusqu’à fin janvier 2021, date à laquelle les réparations devraient être terminées — Voyager 2 sera totalement seule, placée dans un mode de fonctionnement minimal conçu pour économiser l’énergie et maintenir la sonde en marche jusqu’à ce que l’antenne soit de nouveau opérationnelle.
« Nous mettons le vaisseau spatial dans un état où il sera en sécurité, en supposant que tout se déroulera comme prévu, pendant que l’antenne est en maintenance. Si les choses ne se passent pas bien — ce qui est toujours possible, en particulier avec un vaisseau spatial vieillissant, alors la protection intégrée contre les défaillances pourrait gérer la situation », explique Suzanne Dodd, chef de projet Voyager, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
Un fonctionnement autonome non sans risques
Au cours de cette période de presque un an de silence radio, l’arrêt des communications ne sera qu’à sens unique. D’autres antennes du Complexe de communication de l’espace profond de Canberra (CDSCC) seront configurées pour recevoir tout signal diffusé par Voyager 2 vers la Terre. Bien que la NASA ait fait tout ce qu’elle pouvait pour préparer le vaisseau à gérer la panne de communication, c’est toujours un défi (mais calculé). Sans compter qu’il s’agit également, apparemment, d’une situation sans précédent dans la longue durée de cette mission spatiale historique.
Selon l’agence spatiale, les plus grandes inconnues sont de savoir si les systèmes de contrôle de poussée automatisés de Voyager 2 — qui se déclenchent plusieurs fois par jour pour maintenir l’antenne de la sonde orientée vers la Terre — fonctionneront avec précision pendant une période aussi longue, et si les systèmes d’alimentation conçus pour garder les conduites de carburant de Voyager 2 suffisamment chauffées feront également leur travail.
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Anomalie de janvier : le passage en sauvegarde d’urgence
Le nouveau défi survient quelques jours seulement après que la NASA a confirmé que le vaisseau spatial avait repris ses activités normales, suite à une frayeur en janvier, lorsqu’une anomalie a déclenché les routines de protection contre les pannes autonomes de la sonde. Le dysfonctionnement a conduit le vaisseau à ne pas effectuer une manœuvre de vol prévue le 25 janvier.
Des évaluations minutieuses des ingénieurs de la NASA sur Terre ont finalement résolu le problème, les contrôleurs devant attendre 34 heures pour chaque réponse unique de Voyager 2, étant donné le temps de transmission de 17 heures pour que les signaux voyagent vers et depuis la sonde spatiale. Pour corriger le problème, il a fallu éteindre cinq instruments scientifiques clés et les redémarrer — ce qui n’avait jamais été fait auparavant. Fort heureusement, le redémarrage a été suffisant pour rétablir le fonctionnement normal.