Tandis que le monde entier lutte contre une crise sanitaire sans précédent, il est important de souligner le seul effet bénéfique qui en résulte : une importante diminution de la pollution atmosphérique, due au confinement des populations, notamment dans les grandes métropoles. Le phénomène a tout d’abord été observé en Chine. Aujourd’hui, les regards se tournent vers Venise, où l’eau est devenue d’une incroyable propreté. Si limpide que la nature y a repris ses droits…
La mise en quarantaine de plusieurs villes dans le monde a en effet provoqué un effet inattendu sur l’environnement : les émissions de dioxyde d’azote – émis par les véhicules et certaines industries – ont largement diminué depuis le début de l’année, notamment en Chine. Compte tenu du fait que la pollution de l’air est un facteur de mort prématurée, cette baisse a sans doute indirectement sauvé des vies. Marshall Burke, spécialiste en économie des ressources environnementales de l’Université de Stanford, estime ainsi que deux mois de réduction de la pollution ont « sauvé la vie de 4000 enfants de moins de 5 ans et 73’000 adultes de plus de 70 ans en Chine ».
Un air plus sain, une eau plus propre
En Italie, la situation est dramatique. Le bilan s’élève à plus de 35’700 cas de COVID-19 et près de 3000 décès au 19 mars, soit le bilan le plus lourd après la Chine. Tout le pays est en quarantaine stricte depuis le 9 mars. Comme bien d’autres pays du monde, l’Italie tourne actuellement au ralenti et affiche des rues désertes et un calme olympien. À Venise, l’eau des canaux n’a jamais été aussi limpide, à tel point que l’on peut y observer les poissons.
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— Venezia Pulita / Clean Venice (@VeneziaPulita) March 1, 2020
Avec près de 30 millions de visiteurs chaque année, Venise fait habituellement l’objet d’un tourisme de masse ; en septembre 2019, elle a d’ailleurs mis en place une taxe à l’entrée de la ville pour endiguer le phénomène. Le passage incessant des bateaux et gondoles remuent les sédiments et les eaux des canaux se troublent. Ce n’est plus le cas. Les eaux sont redevenues claires et calmes. Poissons, cygnes et autres oiseaux aquatiques en profitent largement.
À Cagliari, en Sardaigne, l’un des plus grands ports maritimes de la Méditerranée, c’est un dauphin qui a pu être observé le long des quais. Si la présence des dauphins n’est pas exceptionnelle en Méditerranée, il est en revanche plutôt rare de les trouver si près des rives d’une ville portuaire… Ici encore, la mise à l’arrêt des activités humaines permet à la nature de reprendre possession des lieux.
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Vers une prise de conscience internationale ?
Claus Zehner, chef de la mission Copernicus Sentinel-5P à l’Agence spatiale européenne, confirme : « La baisse des émissions de dioxyde d’azote dans la vallée du Pô, dans le nord de l’Italie, est particulièrement évidente ». Les experts sont convaincus que la réduction des émissions coïncide avec le confinement en Italie, qui a entraîné une baisse du trafic et des activités industrielles.
Rappelons que le dioxyde d’azote (NO2) est un gaz polluant généré par le trafic automobile et marin, les centrales électriques et les installations industrielles. À forte concentration, il peut provoquer des inflammations au niveau de l’appareil respiratoire. À Milan, les concentrations de NO2 relevées par le Copernicus Atmosphere Monitoring Service s’élevaient à 65 μg/m3 au mois de janvier, 50 μg/m3 en février, puis 40 μg/m3 à la mi-mars.
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Le constat est clair : le monde entier devra se relever de cette crise, à la fois sanitaire et économique. La situation nous amène à réfléchir et à repenser notre façon de vivre, de consommer, de travailler… Retour du ciel bleu à Wuhan – généralement plongée dans le « smog », baisse des émissions de dioxyde d’azote dans toute la Chine et dans la vallée du Pô (données satellites à l’appui), une eau devenue translucide à Venise, jamais l’impact environnemental de l’humanité n’a été à ce point mis en lumière.