Des chercheurs ont découvert que certains champignons qui prospèrent à Tchernobyl et qui absorbent les radiations, pourraient aider à protéger les astronautes des rayons cosmiques, agissant comme de véritables boucliers dans l’espace.
À l’heure actuelle, l’un des plus grands défis auxquels sont confrontées les missions spatiales avec équipage dans l’espace, est de trouver comment protéger les membres d’équipage des rayons cosmiques mortels. En effet, il faut savoir que le rayonnement cosmique est le flux de noyaux atomiques et de particules de haute énergie qui circulent dans le milieu interstellaire. La source de ce rayonnement se situe selon les cas dans le Soleil, à l’intérieur ou à l’extérieur de notre galaxie. Le rayonnement cosmique est principalement constitué de particules chargées : protons (88%), noyaux d’hélium (9%), antiprotons, électrons, positrons et particules neutres (rayons gamma, neutrinos et neutrons).
Les scientifiques d’un certain nombre d’universités affirment qu’il existe de plus en plus de preuves qu’une solution inhabituelle pourrait être efficace dans ce domaine : élaborer des boucliers à partir d’un champignon absorbant les radiations, qui pousse près de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl.
Des chercheurs de l’Université Johns-Hopkins et de Stanford, après avoir effectué des essais sur la Station spatiale internationale (ISS), ont prouvé que le champignon en question pouvait bloquer certains rayons cosmiques, ce qui constitue un grand pas en avant pour la sécurité de l’exploration spatiale.
Les résultats de l’équipe de scientifiques ont été partagés en ligne la semaine dernière et révèlent effectivement qu’un minuscule échantillon du champignon Cryptococcus sphaerospermum était capable de bloquer et d’absorber 2% des rayons cosmiques qui le frappaient, tandis qu’il se trouvait sur l’ISS.
Bien entendu, cela ne sera très certainement pas suffisant pour protéger totalement les astronautes, mais l’échantillon en question n’avait que 2 millimètres d’épaisseur. Et selon les scientifiques, une couche de seulement 21 centimètres d’épaisseur serait par exemple suffisante pour protéger les futurs colons sur Mars.
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Les chercheurs ont également spéculé sur le tissage d’une partie du matériau dans le tissu de la combinaison spatiale. Cependant, l’élément principal de leur découverte reste que ces boucliers fongiques, lorsqu’ils sont endommagés, pourraient se régénérer. « Ce qui rend les champignons géniaux, c’est que vous n’avez besoin que de quelques grammes pour commencer », a déclaré Nils Averesch, chercheur et co-auteur de l’étude de Stanford. « Il s’autoréplique et s’autoguérit, donc même s’il y a une éruption solaire qui endommage considérablement le bouclier antiradiation, il pourra repousser en quelques jours », a ajouté Averesch.