Tandis que la pandémie de COVID-19 poursuit son œuvre dans de nombreux pays, les scientifiques continuent d’étudier le virus, sa dynamique et ses effets sur la physiologie humaine. Au cours des derniers mois, plusieurs recherches ont émis l’hypothèse que le groupe sanguin avait un impact sur le risque de contracter le virus ainsi que sur la sévérité des symptômes. Deux nouvelles études viennent conforter ces hypothèses en montrant que les personnes dotées d’un groupe sanguin de type O et B sont moins susceptibles d’être infectées et développent des symptômes moins graves que les autres groupes sanguins.
Deux études publiées cette semaine suggèrent que les personnes possédant un groupe sanguin de type O ont un risque plus faible de contracter le coronavirus, ainsi qu’une probabilité réduite de tomber gravement malades si elles sont infectées. L’une des nouvelles études a spécifiquement révélé que les patients atteints de COVID-19 avec du sang de type O ou B passaient moins de temps dans une unité de soins intensifs que leurs homologues de type A ou AB.
Ils étaient également moins susceptibles de nécessiter une respiration mécanique et de souffrir d’insuffisance rénale. Ces nouvelles découvertes font écho à des résultats similaires concernant le sang de type O obtenus dans le cadre de recherches précédentes, précisant certaines hypothèses sur le groupe sanguin comme facteur de risque.
Groupes sanguins O et B : des symptômes moins sévères en cas d’infection
Les deux nouvelles études ont été publiées dans la revue Blood Advances. L’une a examiné 95 patients gravement malades de la COVID-19 dans des hôpitaux de Vancouver, au Canada, entre février et avril. Ils ont constaté que les patients avec du sang de type O ou B passaient en moyenne 4.5 jours de moins dans l’unité de soins intensifs que ceux avec du sang de type A ou AB.
Ce dernier groupe est resté, en moyenne, 13.5 jours dans l’unité de soins intensifs. Les chercheurs n’ont cependant pas vu de lien entre le groupe sanguin et la durée totale du séjour hospitalier de chaque patient. Ils ont cependant constaté que seulement 61% des patients possédant un sang de type O ou B avaient besoin d’un respirateur, contre 84% des patients de type A ou AB.
Les patients de type A ou AB, quant à eux, étaient également plus susceptibles d’avoir besoin de dialyse, une procédure qui aide les reins à filtrer les toxines du sang. « Les patients de ces deux groupes sanguins peuvent présenter un risque accru de dysfonctionnement ou d’atteinte des organes en raison de la COVID-19 que les personnes de groupe sanguin O ou B », écrivent les auteurs de l’étude.
Groupe sanguin O : un risque plus faible d’infection
Une étude de juin a révélé un lien similaire: les patients en Italie et en Espagne avec du sang de type O présentaient un risque réduit de 50% d’infection grave à coronavirus (ce qui signifie qu’ils avaient besoin d’une intubation ou d’un supplément d’oxygène) par rapport aux patients d’autres groupes sanguins.
La deuxième étude a révélé que les personnes de type O peuvent présenter moins de risques de contracter le coronavirus en premier lieu, par rapport aux personnes ayant d’autres groupes sanguins. L’équipe a examiné près d’un demi-million de personnes aux Pays-Bas qui ont été testées pour la COVID-19 entre fin février et fin juillet. Sur les quelque 4600 personnes qui ont été testées positives et ont déclaré leur groupe sanguin, 38.4% avaient du sang de type O.
C’est inférieur à la prévalence du type O dans une population de 2.2 millions de Danois, 41.7%, de sorte que les chercheurs ont déterminé que les personnes de type O avaient évité l’infection de manière disproportionnée. « Le groupe sanguin O est significativement associé à une sensibilité réduite », écrivent les auteurs.
Des résultats en adéquation avec les recherches antérieures
En général, le groupe sanguin dépend de la présence ou de l’absence de protéines appelées antigènes A et B à la surface des globules rouges — un trait génétique hérité des parents. Les personnes ayant du sang de type O n’ont aucun de ces antigènes. C’est le groupe sanguin le plus courant : environ 43% des français ont du sang de type O.
Les nouvelles études sur le groupe sanguin et le risque de coronavirus s’alignent sur les recherches antérieures sur le sujet. Une étude publiée en juillet a révélé que les personnes de type O étaient moins susceptibles d’être testées positives à la COVID-19 que celles d’autres groupes sanguins. Une étude d’avril également (bien qu’elle n’ait pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs) a révélé que parmi 1559 patients atteints de coronavirus à New York, une proportion de personnes inférieure à celle attendue avait du sang de type O.
Et en mars, une étude portant sur plus de 2100 patients atteints de coronavirus dans les villes chinoises de Wuhan et Shenzhen a également révélé que les personnes de type O avaient un risque plus faible d’infection. Des recherches antérieures ont également suggéré que les personnes de type O étaient moins sensibles au SRAS, qui partage 80% de son code génétique avec le nouveau coronavirus. Une étude de 2005 à Hong Kong a révélé que la plupart des personnes infectées par le SRAS avaient des groupes sanguins non-O.