Pour beaucoup d’humoristes, auteurs et scénaristes, la pandémie a été une grande source d’inspiration. Dans le monde entier, des professionnels du cinéma et du petit écran s’emparent de l’événement pour lancer de nouveaux projets. C’est le cas de Michael Bay — réalisateur de Bad Boys, Armageddon et de la saga Transformers entre autres —, qui pendant le confinement a produit un nouveau film sur le sujet, Songbird. Dans ce récit dystopique, le monde est toujours confiné, quatre ans après l’apparition d’un virus mortel mutant…
Songbird est ainsi le tout premier long métrage tourné pendant la pandémie à Los Angeles. Écrit en quelques semaines au printemps par Simon Boyes et Adam Mason, il a ensuite été tourné au mois de juillet en un temps record de 17 jours, en suivant des mesures de sécurité strictes.
Le monde face à la COVID-23
C’est un scénario relativement sombre que l’on nous propose ici. Après l’apparition d’un virus mortel en 2019, les confinements/déconfinements se sont enchaînés, mais le virus a continué à muter et le monde a sombré dans le chaos. En 2024, les villes sont désormais divisées en deux camps, les nantis et les démunis, et chacun doit faire face à la maladie, la COVID-23, dont le taux de mortalité est très élevé ; le nombre de décès a atteint les 110 millions.
Quelques rares personnes — dont Nico, le personnage principal — sont immunisées et sont libres d’errer où bon leur semble, tandis que les individus non immunisés doivent rester enfermés chez eux et surveiller leur température. La bande annonce laisse entendre que les malades sont interpellés rapidement et sans ménagement par les autorités, puis emmenés de force dans des camps de quarantaine. Nico, livreur à vélo, doit traverser Los Angeles pour sauver sa petite amie cloîtrée dans son appartement et a priori infectée par le virus. Aucune date de sortie n’est annoncée pour le moment, mais la bande-annonce qui vient d’être livrée promet un film plutôt angoissant :
Au casting : K.J. Apa (Riverdale), Sofia Carson (Descendants, Pretty Little Liars), Craig Robinson (The Office, Brooklyn Nine-Nine) et Demi Moore. À noter que la scène où l’on voit une femme frapper désespérément à la porte de l’héroïne pour trouver un abri n’est pas sans rappeler le film American Nightmare, une autre production de Michael Bay, visiblement adepte des futurs apocalyptiques.
Contexte sanitaire oblige, le tournage ne s’est pas déroulé sans difficultés. Il a tout d’abord été interrompu par le SAG-AFTRA, puissant syndicat des acteurs américains, pour cause de non respect des normes sanitaires. Pour pallier le problème, l’équipe technique a mis en place un système pour éviter que les acteurs ne se croisent sur le tournage et des tests de dépistage étaient fréquemment réalisés. Les équipes étaient en outre limitées à une quarantaine de personnes. Les personnages du film étant eux-mêmes confinés selon le scénario, les comédiens n’étaient jamais réunis dans la même pièce et ne se trouvaient jamais face à face.
Une source d’inspiration très prolifique
Alors que plusieurs psychologues s’inquiètent des répercussions psychiques de la pandémie et des confinements, on peut s’interroger sur l’accueil d’un tel film par les spectateurs. Est-il conseillé à des personnes déjà ébranlées par la situation de regarder un film à l’issue si sombre, de les plonger dans cette dystopie particulièrement anxiogène ? « Même si c’est un thriller pandémique et qu’il est terrifiant, le cœur de l’histoire c’est l’espoir », souligne Sofia Carson, l’actrice principale du film, qui tâche de mettre l’accent sur l’aspect romantique du film.
À savoir que bien d’autres projets hollywoodiens inspirés de l’épidémie de coronavirus sont en préparation. Ridley Scott (Alien, Blade Runner, Seul sur Mars…) souhaite notamment adapter le roman The End of October, qui met en scène un épidémiologiste de l’OMS face à une pandémie. Le livre est paru au mois d’avril aux États-Unis ; l’auteur, Lawrence Wright, y raconte comment les instances mondiales se délitent peu à peu alors que la peur s’empare des individus. Parmi les autres films en préparation, Don’t log off, qui se déroule au début de la pandémie de COVID-19, alors que le confinement vient de commencer et qu’une jeune fille qui doit fêter virtuellement son anniversaire est soudain portée disparue. With/In est, quant à lui, un film d’anthologie mettant en scène des séquences de vie pendant la quarantaine.
Les séries TV font quant à elles la part belle aux soignants. La productrice de Grey’s Anatomy, Krista Vernoff, a annoncé que la saison 17 plongerait les téléspectateurs dans la vie des hôpitaux durant la pandémie de COVID-19 ; une décision qui fait suite à la demande de certains vrais médecins, qui voient comme une thérapie le fait de porter à l’écran le récit de leur vécu difficile. Idem du côté de la série Good Doctor, dont le double épisode d’ouverture de la saison 4 sera centré sur l’épidémie de coronavirus.
De son côté, HBO travaille sur une mini-série traitant de la course au vaccin. Développée par Adam McKay (Succession) et adaptée d’un livre écrit par le journaliste Brendan Borrell, la série abordera la façon dont les entreprises et les individus mettent tout en œuvre pour garantir l’accès au vaccin en toute sécurité.
Netflix a déjà mis en ligne sa série Social Distance, qui suit les vies de personnes en quarantaine pendant la pandémie : « La situation nous a inspiré une série anthologique racontant des histoires sur la période que nous traversons, des histoires uniques, personnelles et profondément humaines qui illustrent comment nous vivons cette crise ensemble », explique la créatrice de la série, Hilary Weisman Graham (Orange is the new black, Bones). Amazon Prime dévoilera de son côté Connectés, le 12 novembre prochain, le premier film français sur le confinement avec Michaël Youn, Audrey Fleurot et Frank Dubosc ; un apéro virtuel entre amis, qui se transforme en règlements de comptes à distance…
Et ce n’est qu’un aperçu des nombreux projets en cours ! Les virus ont toujours largement inspiré les scénaristes et ce, depuis des décennies. Maintenant qu’ils disposent d’une source d’inspiration bien réelle, le sujet va sans aucun doute susciter un regain d’intérêt et les amateurs du genre auront semble-t-il de quoi satisfaire largement leur appétit cinématographique dans les prochains mois.