Une pleine Lune le soir d’Halloween, ce n’est vraiment pas fréquent. Cependant, celle qui se produira ce soir, appelée désormais « pleine lune bleue », est encore bien plus rare… Visuellement (navré de vous décevoir), il n’y aura pourtant aucune différence notable, tant au niveau de sa couleur que de sa taille. En d’autres termes : non, la Lune ne sera pas bleue. Mais attendez, cela ne signifie pas que l’événement en soi n’est pas rare. En effet, les circonstances sont exceptionnelles (au grand plaisir des morts et des démons d’Halloween ?), et voici pourquoi.
Une pleine lune d’Halloween visible pour tous les fuseaux horaires de la Terre, c’est déjà très peu fréquent. En fait, cela n’a pas eu lieu depuis 1944, et ne se reproduira pas avant 2039. Il s’agit d’un croisement rare et fascinant entre astronomie et fantaisie. Malheureusement, la situation liée à la pandémie actuelle gâche un peu le plaisir, surtout pour les enfants qui n’auront pas l’occasion de sortir pour sonner aux portes.
Mais ce qui rend cette pleine lune du 31 octobre exceptionnelle est le fait qu’il s’agisse d’une « lune bleue ». La lune bleue n’est autre que la deuxième pleine lune se produisant au cours d’un même mois, ou la 13e pleine Lune de l’année. Les lunes bleues sont relativement rares, se montrant en moyenne une fois tous les 2,5 ans environ. La dernière date de 2018. Il ne s’agit donc pas d’un terme scientifique, mais d’une transcription d’une expression populaire en anglais.
Une mauvaise interprétation de la définition d’origine
La définition actuelle de « lune bleue » (Blue Moon) est en réalité une mauvaise interprétation de celle d’origine. Le terme faisait autrefois référence à la troisième pleine lune d’une saison (hiver, printemps, été ou automne) qui arborait quatre pleines lunes au lieu des trois habituelles, une définition énoncée par le Maine Farmers’ Almanac dans les années 1930.
Mais en 1946, l’astronome amateur et contributeur fréquent de Sky & Telescope James Hugh Pruett (1886–1955), a mal interprété la description du Farmers’ Almanac, et son utilisation pour décrire la deuxième pleine lune au cours du même mois est née, explique le site Sky & Telescope.
Bien que le terme « lune bleue » n’a rien à voir avec sa couleur, notre satellite naturel peut parfois apparaître bleuâtre, et ce en raison de la diffusion de la lumière par la poussière ou les particules de fumée dans l’atmosphère terrestre. Ce phénomène n’est cependant aucunement lié aux phases de la Lune ni a des dates précises.
Cette pleine lune est plus communément appelée « Lune du chasseur » : la première pleine lune après celle des moissons. La Lune des moissons est quant à elle celle qui se rapproche le plus de l’équinoxe d’automne de l’hémisphère nord — cette année, elle a eu lieu le 22 septembre. En 2020, cette distinction (Lune du chasseur) concernait la pleine lune du 1er octobre. Par le passé, selon les écrits, cette période de l’automne permettait aux fermiers d’initier les récoltes même après le coucher du Soleil, d’où le nom attribué à cette pleine lune.
La pleine lune d’Halloween 2020 est également qualifiée de « micro-lune », car elle se produira lorsque l’astre sera proche de son point le plus éloigné de la Terre sur son orbite elliptique. Au 30 octobre, la Lune se situait à 406’394 kilomètres de nous — plus loin que sa distance moyenne d’environ 384’500 km. Cependant, vous ne remarquerez probablement pas la différence à l’oeil nu. Visuellement parlant, cet événement n’a donc rien de particulier, mais historiquement, il est exceptionnel.