Un groupe d’étudiants a conçu un habitacle Hyperloop mesurant 4,2 mètres de long et qui a, pour la toute première fois, réussi à se maintenir en sustentation. La nacelle sera testée en janvier 2017 à l’intérieur d’une piste d’essai mesurant 1,6 kilomètre. Cette réussite a forgé l’espoir que la conception puisse être couronnée de succès.
L’Hyperloop consiste en un tube surélevé dans lequel se déplacent des capsules en sustentation, transportant des voyageurs à grande vitesse. L’intérieur du tube est maintenu sous basse pression afin de limiter la friction de l’air : les capsules se déplacent alors sur un coussin d’air généré à travers de multiples ouvertures situées à la base de celles-ci, ce qui réduit encore les frottements. Les capsules sont propulsées par un champ magnétique généré par des moteurs à induction linéaire, placés à intervalles réguliers à l’intérieur des tubes.
L’équipe ayant réussi à réaliser cet exploit est composée de plus de 60 étudiants de l’Université de Cincinnati. En effet, ils ont réussi à faire léviter magnétiquement l’habitacle en question, à environ 0,63 centimètres au-dessus du sol.
« Nous sommes très fiers du design que nous avons créé », annonce le chef de l’équipe, Dhaval Shiyani. « Il correspond à tous les points optimaux concernant la performance, la sécurité et l’évolutivité… Nous sommes confiants (concernant les tests à venir) au mois de janvier », ajoute-t-il.
Le projet de l’Hyperloop a été lancé en 2013 par Elon Musk, le directeur de SpaceX. Ce dernier a rendu accessible les plans pour que plusieurs équipes puissent se concurrencer à travers le monde, afin de créer le meilleur design possible. À présent, il y a plus de 1200 équipes travaillant sur le projet à travers le monde.
Il faut savoir que si un prototype venait à fonctionner, cela pourrait changer la manière dont nous voyageons sur de longues distances. En effet, ces habitacles sont destinés à voyager à une vitesse d’environ 1126 km/h, ce qui est assez rapide pour rivaliser avec les avions. À cette vitesse, une personne pourrait se rendre de New York à Los Angeles (la distance en voiture fait 4465 kilomètres, ce qui représente à peu près 40 heures au volant), en environ 4 heures, cela dépendant du trajet.
Grâce à cette dernière démonstration couronnée de succès, l’équipe de l’Université de Cincinnati s’est vue propulsée dans le top 30 des équipes en compétition. « C’est un énorme mariage entre innovation, universitaires et recherche », a déclaré un intérimaire de l’Université de Cincinnati, Peter Landgren. « Hyperloop est un projet mondial, et Elon Musk doit savoir ce qui se passe à Cincinnati », ajoute-t-il.
La prochaine étape de l’équipe sera de concourir en janvier prochain, lors du test dans le tube faisant 1,6 kilomètre de long, contre 29 autres équipes travaillant sur le sujet. « Il s’agit d’ingénieurs, de designers et d’étudiants en économie, travaillant tous côte à côte, comme ils le feraient en « vrai ». Ils ont tous leur vision propre, et ensemble ils en font une réalité », explique Dean Teik Lim de la section ingénierie et science appliquée de l’Université de Cincinnati.
Bien qu’il y ait encore de nombreux obstacles à surmonter pour le projet Hyperloop, notamment en ce qui concerne la construction des systèmes de tubes, l’acquisition du capital nécessaire pour le réaliser, ainsi que les nombreux défis techniques et de sécurité, il est intéressant de constater que l’idée progresse de manière concrète.