Un plongeur canadien aurait trouvé un objet pour le moins inhabituel dans l’océan : il s’agirait de la bombe nucléaire « perdue » qui a disparu dans les années 1950.
En effet, la bombe perdue a été larguée d’un bombardier américain B-36 lors d’un exercice de simulation en 1950. L’avion possédait des moteurs défectueux, causant sa perte. L’épave de l’avion a été retrouvée en Colombie-Britannique en 1953, mais la bombe n’a jamais été retrouvée.
Le plongeur canadien Sean Smyrichinsky, cherchait à observer des concombres de mer le mois dernier au large de Pitt Island, près de Haida Gwaii, quand il a fait cette étrange découverte : « J’étais un peu loin de mon bateau et j’ai trouvé quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant (…) Ça ressemblait à un bagel, coupé en deux, et puis autour du bagel, il y avait comme des cols moulés », a-t-il expliqué à CBC News.
Au départ, Smyrichinsky ne savait pas quoi faire de cette découverte mais il était convaincu qu’il avait trouvé quelque chose de spécial. « Je suis remonté (sur le bateau) et j’ai commencé à dire à mon équipe : mon dieu, j’ai trouvé un OVNI, j’ai trouvé la chose la plus étrange que j’ai jamais vu ! ». Après plusieurs questionnements et réflexions, le plongeur s’est dit qu’il pourrait s’agir de la bombe nucléaire perdue. « Personne n’avait rien découvert ici, car personne ne plonge jamais à cet endroit », s’est exclamé Smyrichinsky.
La bombe était embarquée sur le vol 44-92075 de l’US Air Force, qui devait simuler un bombardement sur la Californie le 13 février 1950 avant d’atterrir au Texas. Pour cette simulation, la bombe nucléaire appellée Mark 4, n’était apparement pas chargée de plutonium, mais contenait un mélange de plomb, d’uranium naturel et de TNT. Si elle explosait, elle causerait une explosion dite conventionnelle de TNT, mais pas une réelle détonation nucléaire. Cette charge aurait tout de même, et surtout, pu représenter un énorme risque si la bombe était retombée à la surface de la Terre.
Dès que l’équipage du B-36 a constaté des problèmes de moteurs après le décollage depuis l’Alaska, ils ont décidé de se séparer de la bombe et l’ont fait exploser (en l’air). L’équipage a ensuite abandonné l’avion après l’avoir mis en mode pilote automatique : ce dernier s’est alors écrasé sur le Mont Kologet, à environ 300 kilomètres de là où la bombe avait été larguée. Cinq membres de l’équipage sont décédés, mais les 12 autres ont pu être secourus.
À l’heure actuelle, il n’y a encore aucune confirmation officielle que cette découverte présente bel et bien le vestige de cette bombe célèbre. Mais Smyrichinsky est convaincu qu’il s’agit de la bombe Mark 4 : « Les photos que j’ai trouvé (sur internet) concernant la bombe, la montre en sections (…) au milieu, il y cette grande chose qui ressemble totalement à ce que j’ai trouvé », s’exclame Smyrichinsky. « La bombe Mark 4 possède ces éléments appelés « fosses ». Les explosifs se trouvent dans ces fosses et celles-ci sont assez grandes, plus grandes qu’un ballon de basket. Donc je pense que ce que j’ai trouvé n’était autre que le logement des explosifs dans ces fosses », ajoute-t-il. C’est ensuite que Smyrichinsky a contacté le ministère canadien de la défense nationale, pour leur faire part de la découverte. Ces derniers ont répondu que la découverte avait « toute leur attention », et qu’ils « l’examineraient avec un vif intérêt ».
Jusque-là, nous ne savons donc pas avec certitude s’il s’agit vraiment de la découverte de la bombe nucléaire perdue dans les années 1950, mais il semblerait que ce soit fort probable. Un navire de la marine royale du Canada se rend sur place pour enquêter et devrait nous apporter plus d’informations d’ici quelques semaines. Selon le major Steve Neta des forces armées canadiennes, le site où a eu lieu la découverte de Smyrichinsky, s’accorde parfaitement avec la trajectoire de vol du bombardier à l’époque : « Nous voulons en être sûrs et désirons donc poursuivre l’enquête », a-t-il annoncé.