C’est un chiffre qui donne le vertige. En France, on compte aujourd’hui un peu plus de 10 000 startups dans des secteurs divers et variés. Ce nombre augmente d’environ 20% chaque année et cette croissance exponentielle ne semble pas faiblir malgré la crise sanitaire liée à la COVID-19. Mieux encore, ces entreprises ont levé, au cours de l’année 2019, plus de 4,5 milliards d’euros. Parmi elles, on retrouve notamment les startups technologiques, qui ont la particularité de demander des fonds beaucoup plus importants que d’autres. En effet, ces dernières ont besoin d’ingénierie, de machines ou encore de frais de développement très élevés. De nombreuses questions économiques se posent donc, notamment autour de leur financement.
Au fil du temps, les startups prennent une place de plus en plus importante dans l’Hexagone. Ces entreprises ne cessent d’innover et de surprendre les consommateurs. Des sociétés, pas comme les autres, se caractérisent par un énorme potentiel de croissance et misent énormément sur leur valeur à long terme. Ce schéma de développement implique de passer d’abord par plusieurs phases, avec notamment des questions financières très importantes. Pour les startups technologiques, le défi est de taille : de par leur modèle économique, ces entreprises ont besoin de fonds très importants pour supporter de lourdes charges notamment en termes de recherche et développement ou tout simplement d’équipements techniques.
On retrouve ces « startups tech » dans des domaines divers et variés. Blockchain, Deep Tech, Big Data, Intelligence artificielle, Clean Tech : une liste de noms qui peuvent paraître barbares et qui recouvrent des univers très vastes tels que la santé, l’environnement, la gestion de données ou encore les transactions de monnaies comme le Bitcoin. Pour avoir un ordre d’idée, la French Tech, un label officiel distribué par les autorités françaises, estimait que les startups technologiques les plus prometteuses en 2020 étaient dans les secteurs de l’industrie (27%) ou encore de la santé (23%).
Startups technologiques : un modèle économique atypique et exigeant
À l’inverse des entreprises traditionnelles, les startups technologiques reposent donc sur un modèle très particulier. Elles misent énormément sur leur potentiel, avec une vision à très long terme, et une connaissance du marché qui reste incertaine. Lorsqu’une technologie ou une innovation débouche sur la création d’une entreprise, il convient ensuite de définir un business model suffisamment fiable pour la valoriser. L’économiste David John Teece résume très simplement : « L’innovation technologique seule ne garantit pas le succès économique… L’innovation, la bonne implémentation et l’analyse stratégique sont nécessaires pour que l’innovation technologique réussisse commercialement ».
C’est ce modèle qui fait d’une startup technologique ce qu’elle est, et qui la contraint à investir en amont pour prendre son envol. Steve Blank, grand entrepreneur de la Silicon Valley, estime qu’une startup est « une organisation temporaire, à la recherche d’un modèle économique industriable, rentable, permettant la croissance exponentielle, répétable et évolutive ». C’est alors qu’il faut trouver le bon équilibre pour pouvoir lancer son entreprise, généralement en partant de rien.
En effet, un tel projet ne rapporte littéralement aucun revenu durant la phase de recherche. Le ou les fondateurs peuvent alors éventuellement compter sur les allocations chômage ou d’autres activités rémunératrices en parallèle. Bien souvent, suite à cette période, l’heure est à la recherche de financements externes en tout genre. Cependant, les investisseurs sont difficiles à convaincre étant donné que la startup n’a pas fait ses preuves et n’a pas grand-chose de concret à donner dans un premier temps. Il faut se montrer suffisamment convaincant pour que l’éventuel investisseur juge le potentiel de l’entreprise et envisage un avenir dans lequel il s’inscrit.
Quelles sont les diverses solutions de financement pour les « startups tech » ?
Bien que cette quête de financement semble compliquée, de nombreuses solutions existent. Piocher dans ses fonds propres, faire appel à des offres bancaires pros, profiter de subventions, remporter des concours ou encore faire parler de soi sur des plateformes de financement participatif sont des possibilités. Se tourner vers les acteurs locaux semble indispensable : des incubateurs, des aides ou autres plateformes d’initiatives locales peuvent permettre d’obtenir des financements afin de créer son entreprise. Dans tous les cas, la startup technologique, qui a besoin généralement de fonds plus élevés qu’une société lambda, va multiplier les pistes pour obtenir le capital nécessaire.
Les banques et néobanques ne sont évidemment pas à ignorer. Ces dernières, conscientes de l’enjeu, ont mis en place au fil des années de nombreuses solutions pour accompagner les entrepreneurs aux idées ambitieuses. Ainsi, pour mettre sa startup technologique sur le bon chemin, le fondateur peut quantifier ses besoins financiers et se tourner vers ces établissements. Bien souvent, les banques effectuent leur analyse en prenant en compte les perspectives de développement de la startup, la qualité du management et le plan de trésorerie afin d’évaluer le risque. À terme, ces structures financières aident même l’entreprise à entrer en bourse, si cela s’avère nécessaire. Les formules sont diverses et variées en fonction des phases de développement et des besoins : crédits dédiés aux projets d’innovation, prêts à la création d’entreprise, fonds liés à une opération de crowdfunding…
Les solutions ne manquent donc pas pour les startups technologiques. Reste alors à prendre le risque pour les investisseurs, quand on sait que près de 90% de ces entreprises d’un nouveau genre font faillite dans les cinq ans qui suivent leur création…