Chaque année, entre le 16 et le 26 avril, la Terre rencontre une traînée de débris laissée par la comète C/1861 G1. Lorsque ces débris entrent dans notre atmosphère, ils se consument et se dispersent, traçant dans le ciel des traînées visibles à l’œil nu pendant plusieurs secondes : l’occasion d’admirer une magnifique pluie de météores, les Lyrides. Le phénomène atteindra son apogée dès demain, jeudi 22 avril.
Les Lyrides sont l’une des plus anciennes pluies de météores connues : ils sont observés depuis 2700 ans (la première observation enregistrée remonte à 687 av. J.-C., en Chine). Ils ne sont pas aussi abondants que les Perséides du mois d’août, mais offrent tout de même un beau spectacle, notamment pour les habitants de l’hémisphère nord.
Au moment du pic des Lyrides, il est possible d’apercevoir entre 10 et 20 météores par heure. Par le passé, certaines pluies particulièrement intenses ont permis aux observateurs d’admirer près d’une centaine de météores par heure ! Selon la NASA, ces météores laissent souvent dans leur sillage « des stries enflammées et colorées » lors de leur désintégration.
Rendez-vous jeudi matin, avant l’aube
Les Lyrides sont mieux vus dans l’hémisphère nord, pendant les heures sombres (soit après le coucher de la Lune et avant le lever du Soleil). À noter que la Lune est plus qu’à moitié pleine cette semaine (pleine Lune prévue le mardi 27 avril), ce qui rendra plus difficile l’observation de ces étoiles filantes. Le meilleur moment pour les observer sera donc jeudi, au petit matin. Avant que la Lune ne se couche — vers 5h00, jeudi, pour le centre de la France —, il sera plus difficile de repérer les traînées lumineuses, qui seront éclipsées par la lueur de notre satellite naturel.
Comme pour toute observation nocturne, préférez si possible un endroit éloigné des villes et de leur pollution lumineuse. Inutile d’emporter un télescope ou des jumelles, car les pluies de météores se voient mieux à l’œil nu. N’oubliez pas d’apporter un sac de couchage ou une couverture, car les nuits sont encore fraîches ! « Allongez-vous sur le dos, les pieds orientés vers l’est, et levez les yeux, en observant la plus grande partie possible du ciel. Après environ 30 minutes dans l’obscurité, vos yeux s’adapteront et vous commencerez à voir les météores », indique le site web de la NASA.
Les étoiles filantes peuvent apparaître n’importe où dans le ciel, mais sachez que le radiant de cet essaim — soit le point d’où semblent provenir tous les météores — se situe dans la constellation de la Lyre (d’où le nom donné au phénomène). Cette constellation est reconnaissable à sa forme (une petite harpe pour certains ou la tête d’un club de golf pour d’autres), mais surtout à l’une de ces étoiles, Vega, particulièrement brillante.
Les Lyrides ont généralement une magnitude apparente de +2, ce qui est relativement faible. Cependant, certains de ces météores, baptisés « Lyrid fireballs », peuvent être bien plus brillants et laisser derrière eux un rémanent de traînée durant plusieurs minutes.
Bien d’autres observations à venir…
Les Lyrides proviennent de la comète C/1861 G1, baptisée Thatcher, du nom de l’astronome amateur américain Albert E. Thatcher, qui a été le premier à identifier cet objet en 1861. Il s’agit d’une comète à longue période : elle met près de 415 ans à tourner autour du Soleil (et elle ne sera pas de retour dans notre ciel avant l’an 2276). Lors de son voyage, elle laisse derrière elle une traînée de débris et de particules de comète ; un amas de débris que notre planète traverse chaque année au mois d’avril, alors qu’elle poursuit son orbite autour du Soleil. Ce qui nous permet d’admirer une pluie d’étoiles filantes pendant une dizaine de jours.
Sachez toutefois que si vous manquez le pic de météores de ce jeudi matin, vous pourrez retenter votre chance vendredi matin. Cette année, la pluie de Lyrides se poursuivra exceptionnellement jusqu’au 30 avril (elle se termine généralement vers le 25 avril), mais en dehors du pic du 22-23 avril, les observations se feront sans doute plus rares.
Après le passage des Lyrides, cette année nous réserve encore de nombreuses pluies d’étoiles filantes, parmi lesquelles les Êta Aquarides (en mai), les Orionides (en octobre), les Léonides (en novembre), les Géminides (en décembre). L’une des plus populaires, les Perséides, atteindra son apogée dans la nuit du 11 août.
Autre événement imminent à ne pas manquer : la prochaine pleine Lune, qui aura lieu le 27 avril, à partir de 3h30. Un événement un peu particulier, car il s’agira d’une « Super Lune » rose. Du fait que la Lune se trouvera au plus proche de notre planète (à moins de 358 000 kilomètres), elle nous apparaîtra plus grosse (d’environ 15%) et plus lumineuse (d’environ 30%) qu’à l’habitude. Mais elle ne sera pas réellement rose bien entendu : ce qualificatif provient simplement de la floraison de certaines plantes, qui survient à la même période.