La COVID-19 se présente avec une grande diversité de symptômes de différentes sévérités selon les individus. Depuis quelques mois, les médecins savent également que des formes persistantes, appelées COVID long, s’installent chez de nombreux patients et laissent parfois de sérieuses séquelles. Récemment, une équipe de chercheurs a montré que la maladie peut également affecter durablement l’état des artères chez les jeunes adultes ayant contracté l’infection.
Les jeunes adultes qui ne présentent que des symptômes mineurs de COVID-19 peuvent tout de même souffrir de modifications persistantes de leurs vaisseaux sanguins, selon une nouvelle étude de petite ampleur.
Alors que le SARS-CoV-2 affecte principalement les poumons et est particulièrement dangereux pour les personnes âgées, des recherches de plus en plus nombreuses suggèrent qu’il laisse également une marque durable sur le système cardiovasculaire, même chez les jeunes et ceux qui ne présentent que des symptômes bénins.
Une importante modification de l’état des artères
Dans l’étude la plus récente, les chercheurs ont comparé l’état vasculaire de 30 jeunes adultes, dont la moitié avaient été testés positifs à la COVID-19 environ un mois auparavant et la moitié étaient en bonne santé. En analysant les enregistrements échographiques de leurs artères, l’équipe a trouvé une différence significative entre les deux groupes. Même si personne n’avait été hospitalisé, les artères de ceux qui avaient contracté la COVID-19 il y a trois à quatre semaines étaient plus rigides et moins élastiques que celles du groupe en bonne santé.
L’artère carotide, qui transporte le sang vers le cerveau, était 27% moins capable de gonfler et 22% moins élastique en moyenne. L’artère aortique, qui transporte le sang hors du cœur, était également touchée. On ne sait pas à quoi ressemblaient ces vaisseaux sanguins avant que les participants ne contractent la COVID-19, ce qui est une limitation, mais étant donné que les chercheurs n’auraient pas pu prédire le début d’une pandémie mondiale, ils ont remplacé ces comparaisons par des données d’individus en bonne santé.
La taille de l’échantillon est petite, mais les résultats initiaux renforcent l’idée que la COVID-19 n’est pas une maladie à prendre à la légère. L’impact sur la santé cardiovasculaire pourrait durer longtemps après la disparition des symptômes les plus bénins. Les modifications de la rigidité et de la structure des artères augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, telles que les lésions myocardiques, les arythmies, le syndrome coronarien aigu ou les caillots sanguins.
Des symptômes durables dans les cas de COVID long
Ces résultats sont particulièrement préoccupants pour les jeunes qui ont également d’autres problèmes de santé sous-jacents qui mettent leur système vasculaire à risque, comme le diabète ou l’hypertension.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin que nous puissions déterminer qui est le plus à risque et pendant combien de temps cette raideur artérielle persiste, mais les résultats correspondent largement à d’autres études à long terme qui rapportent des changements vasculaires pouvant durer jusqu’à trois mois et ne sont pas associés avec la gravité des symptômes de la COVID-19.
En fait, de nombreuses personnes souffrant actuellement de symptômes persistants de COVID-19 — connus sous le nom de COVID long — n’ont initialement signalé que des formes bénignes. Néanmoins, des semaines voire des mois après un test positif, beaucoup disent que leur corps a encore du mal à respirer ou à réguler la tension artérielle, ce qui suggère des dommages à long terme au cœur et aux poumons.