Aujourd’hui, les moteurs électriques utilisés dans les voitures sont constitués d’un aimant fabriqué à partir de métaux de terres rares. L’exploitation de ces derniers est généralement nocive pour l’environnement, ainsi que presque totalement dominée par la Chine qui en est le principal gestionnaire. Les constructeurs automobiles ont donc commencé à se tourner vers des solutions alternatives. C’est notamment le cas de l’entreprise Mahle, qui développe un moteur électrique sans aimant, mais également sans contact — et donc sans usure, grâce à l’utilisation d’une transmission par induction.
La société allemande de pièces automobiles Mahle a annoncé qu’elle était en train de développer un moteur électrique sans aimant qui ne nécessite pas d’éléments de terres rares. Les représentants de l’entreprise rapportent que le nouveau moteur est efficace et extrêmement durable. Alors que de nombreux constructeurs automobiles renommés commencent à passer des véhicules à essence aux électriques, la question des terres rares a pris une tournure d’urgence.
La Chine produit environ 90% des métaux de terres rares utilisés dans les moteurs électriques, et la Chine est le seul pays qui a actuellement la capacité de traitement pour les gérer en quantités massives. Cette situation a contraint les constructeurs automobiles du monde entier à se fier aux fournisseurs chinois uniquement.
En réponse, les constructeurs automobiles et d’autres entités ont commencé à se pencher sur le développement de moteurs électriques qui ne nécessitent pas d’aimants, ce qui signifie qu’ils n’auront pas besoin de métaux de terres rares. La plupart de ceux développés jusqu’à présent se sont appuyés sur des dispositifs de contact rotatifs qui transfèrent l’électricité aux bobines de cuivre dans un rotor.
Un moteur sans terres rares et sans contacts
Le nouveau moteur de l’équipe de Mahle supprime ces contacts, rendant le moteur à la fois plus efficace et plus durable puisqu’il supprime l’un des points de stress mécanique. Le nouveau moteur utilise à la place des bobines alimentées dans son rotor, transférant la puissance aux rotors par induction, ce qui signifie qu’ils n’ont jamais à se toucher et que le moteur n’a pas de surfaces qui s’useront.
Les responsables de Mahle notent que le moteur sera moins coûteux à produire sans les métaux de terres rares. Ils précisent également que la conception permet de régler et de modifier les paramètres du rotor, ce qui à son tour permet d’améliorer l’efficacité globale. Au cours des tests, ils ont constaté que la conception était efficace à 95%, ce qui, selon eux, n’a à ce jour été obtenu qu’avec des voitures de course de type Formule E.
Ils notent en outre que les gains d’efficacité peuvent être atteints à différentes vitesses, ce qui pourrait augmenter l’autonomie des batteries des véhicules. Ils s’attendent à ce que la production de masse du nouveau moteur commence dans environ deux ans et demi, ce qui suggère que la société a déjà noué un partenariat avec un constructeur automobile encore inconnu.