Jusqu’ici, l’inquiétude se faisait ressentir à travers le monde quant à l’efficacité des vaccins actuels contre le variant indien, plus contagieux que ses prédécesseurs. Enfin, une récente étude portant sur plusieurs milliers d’individus a permis d’obtenir les premiers résultats officiels de terrain, et ils sont très encourageants. Le vaccin Pfizer serait efficace à 88% pour prévenir la maladie symptomatique provoquée par le variant indien, conservant une haute efficacité. Quant au vaccin d’AstraZeneca, également inclus dans l’étude, son efficacité reste stable, avec une protection de 60% contre la maladie symptomatique.
Selon une étude du Public Health England (PHE), deux injections de l’un ou l’autre vaccin confèrent un niveau de protection similaire (respectivement) contre la maladie symptomatique provoquée par le variant indien du SARS-CoV-2 et contre le variant britannique B.1.1.7. Cependant, les deux vaccins n’étaient efficaces qu’à 33% contre la souche indienne (B.1.617.2) trois semaines après la première dose. L’efficacité contre la variante britannique était de 50% après une dose également.
L’analyse, réalisée entre le 5 avril et le 16 mai et portant sur environ 1000 personnes infectées par le variant indien, a révélé que le vaccin Pfizerr-BioNTech (BNT162b2) était efficace à 88% contre la maladie symptomatique deux semaines après l’administration d’une deuxième dose, contre 93% contre la souche britannique. Pour sa part, le vaccin d’AstraZeneca (ChAdOx1) était efficace à 60%, contre 66% contre la variante britannique au cours de la même période.
Concernant le vaccin Moderna, les données n’ont pas été suffisantes pour établir un résultat statistiquement acceptable. Néanmoins, étant donné sa similarité avec le vaccin Pfizer (technologie ARNm), l’on pourrait s’attendre à une efficacité similaire.
Vaccin AstraZeneca : une efficacité qui peut être améliorée
Selon le PHE, qui s’est exprimé publiquement samedi au sujet des résultats de l’étude — publiée sur Knowledge Hub, la différence d’efficacité entre les deux vaccins pourrait être due au fait que le déploiement des deuxièmes doses d’AstraZeneca a eu lieu plus tard que celui du vaccin Pfizer. En effet, les données suggèrent que le vaccin d’AstraZeneca met plus de temps à atteindre son efficacité maximale, de sorte que la protection qu’il offre pourrait être supérieure à ce qui est rapporté ici.
En plus de la protection offerte contre la COVID-19 symptomatique, le PHE a déclaré qu’il s’attend à des niveaux d’efficacité encore plus élevés contre les admissions à l’hôpital et les décès. « Cette étude confirme que deux doses de l’un ou l’autre des vaccins offrent des niveaux élevés de protection contre la maladie symptomatique de la variante B.1.617.2 [Inde], et nous nous attendons à ce que les vaccins soient encore plus efficaces pour prévenir les hospitalisations et les décès », a déclaré Mary Ramsay, responsable de la vaccination au PHE.
D’ailleurs, ce dernier point a été soutenu par la Dr Susan Hopkins, directrice de la réponse stratégique contre la COVID-19 au PHE : « Nous avons maintenant les premières preuves que le vaccin protège [contre la variante indienne]. […] C’est une très bonne nouvelle. Ce que nous disons maintenant, c’est de pousser la deuxième dose et de faire vacciner autant de personnes que possible », a-t-elle déclaré.
L’analyse a été effectuée sur des personnes de tous les groupes d’âge à partir du 5 avril pour couvrir la période d’apparition de la variante indienne et a inclus exactement 1054 personnes dont le séquençage génomique a confirmé la présence de la variante.