Une nouvelle étude montre qu’en ciblant les centrales électriques « hyperémettrices », il serait possible d’entraîner des réductions drastiques et jusqu’ici inespérées des émissions de carbone résultant de la production mondiale d’électricité. Limiter leur production ou pollution en attendant de les remplacer entièrement pourrait donc s’avérer être une stratégie ultra-efficace et rapide pour réduire considérablement les émissions de CO2 du secteur. En effet, toujours selon l’étude, 5% des centrales électriques mondiales sont responsables de près de 75% des émissions de CO2 dues à la production d’électricité.
Don Grant et ses collègues de l’université du Colorado à Boulder, ont passé au peigne fin un inventaire de plus de 29 000 centrales électriques à combustibles fossiles réparties dans 221 pays pour identifier les plus gros pollueurs du monde en 2018. Ils ont ensuite calculé les réductions d’émissions potentielles qui pourraient être atteintes si les pires centrales augmentaient leur efficacité, passaient à des combustibles à plus faible teneur en carbone ou mettaient en œuvre des technologies de capture du carbone.
Une réduction des émissions de carbone de 25% en améliorant l’efficacité de façon ciblée
Les chercheurs ont notamment constaté que les « émetteurs extrêmes » de CO2 — les centrales électriques qui se classent parmi les 5% les plus polluantes pour le climat — étaient responsables de 73% des émissions mondiales dues à la production d’électricité, et avaient tendance à être moins efficaces que les centrales électriques moyennes de leur pays d’origine. Selon les calculs de l’équipe, les émissions diminueraient d’environ 25% si ces pollueurs amélioraient leur efficacité pour atteindre la moyenne mondiale.
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Les cartes ci-dessous, produites dans le cadre de la nouvelle étude, révèlent sans surprise que les centrales qui ont causé le plus de dommages absolus à l’atmosphère étaient alimentées au charbon (en bleu).
La plupart de ces centrales étaient regroupées aux États-Unis, en Europe, en Inde et en Asie de l’Est. Comme le montrent les cartes de l’Europe et des États-Unis, les installations présentant les niveaux d’émission les plus élevés étaient généralement alimentées au charbon.
Des solutions de transition simples : gaz naturel et capture du carbone
Selon les chercheurs, en remplaçant le charbon ou le pétrole par le gaz naturel comme source de combustible, il est possible de réduire les émissions mondiales de près de 30%, et la mise en œuvre de technologies de capture du carbone pourrait quant à elle réduire les émissions de près de 50%.
Les scientifiques révèlent ainsi que 17% à 49% des émissions mondiales de CO2 dues à la production d’électricité pourraient donc être éliminées en fonction des normes d’intensité, des combustibles ou des technologies de capture du carbone adoptés par les centrales hyperémettrices.
Cela suggère que les politiques visant à améliorer la performance environnementale des « super pollueurs » sont des stratégies efficaces pour la transition vers des systèmes énergétiques décarbonés. Cibler les super pollueurs du monde entier pourrait apporter des avantages nationaux et mondiaux considérables et plus rapides que précédemment estimé.
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