Les astronomes amateurs peuvent se réjouir : les Perséides ont commencé à illuminer le ciel nocturne il y a quelques jours et devraient atteindre leur maximum d’ici peu, dans la nuit du 12 au 13 août très exactement. Ce pic surviendra quatre jours après la nouvelle lune, donc le ciel sera suffisamment sombre pour offrir des conditions d’observation idéales.
Les Perséides — ainsi nommées du fait que leur radiant se trouve dans la constellation de Persée — sont un essaim de météores composés des débris laissés par la comète Swift-Tuttle. Ces restes de comète traversent notre atmosphère chaque année aux alentours du 20 juillet, et jusqu’au 25 août environ. Le pic d’étoiles filantes observées pendant cette période se situe généralement entre le 9 et le 14 août. Cette année, elles seront particulièrement nombreuses du 12 au 14 août.
Dans la soirée du 12 août, la lune se couchera vers 23h13, heure de Paris. Les tracés lumineux des météores devraient culminer plus tard dans la nuit pour tous les observateurs de l’hémisphère nord, en particulier au début du crépuscule. Selon le calendrier 2021 des pluies de météores établi par l’International Meteor Organization, les Perséides devraient culminer pendant environ 12 heures, centrées sur le moment où la longitude écliptique du soleil est de 140,0° à 140,1°, soit le 12 août entre 19h et 22h GMT.
L’essaim de météores le plus populaire de l’année
Parce qu’elle est observable depuis l’hémisphère nord et qu’elle se déroule en période estivale, la pluie des Perséides est sans aucun doute la plus populaire de l’année. C’est également l’une des pluies les plus abondantes. Cette année, les observateurs situés en Europe de l’Est seront idéalement positionnés pour admirer le pic d’étoiles filantes, mais tous les autres devraient également profiter du spectacle, y compris en France (du moins, si les conditions météorologiques s’améliorent…).
Les Perséides se déplacent à environ 210 000 km/h. En théorie, au moment du pic, un observateur loin de toute pollution lumineuse et sous un ciel bien sombre, peut apercevoir jusqu’à une soixantaine d’étoiles filantes par heure, voire davantage dans des conditions vraiment idéales. Comme pour toute observation nocturne, tâchez d’habituer vos yeux à l’obscurité quelques minutes avant l’heure dite. Si vous utilisez une lampe de poche pour vous repérer dans le noir, couvrez-la d’un filtre rouge, dont la lumière affectera moins votre vision que la lumière blanche.
Ces météores sont bien entendu visibles à l’œil nu, aucun équipement n’est nécessaire. Leur radiant — soit le point du ciel d’où semblent provenir les étoiles filantes — se situe au nord-est, dans le prolongement de la ligne formée par Algol et Mirfak, les deux étoiles les plus brillantes de la constellation de Persée. Ce radiant montera progressivement dans le ciel, à mesure que passeront les heures, jusqu’à ce que le lever du Soleil empêche toute autre observation. À noter que dans l’Hexagone, c’est d’ailleurs juste avant l’aube que l’on aura plus de chances d’observer ces météores.
Des débris cométaires pas plus gros qu’un grain de sable
Cette pluie de météores provient de la comète Swift-Tuttle, qui orbite autour du Soleil tous les 130 ans environ (prochain passage prévu pour 2126). À chacun de ses passages près du Soleil, elle libère une traînée de minuscules particules sur son orbite ; et chaque année, à la mi-août, la Terre croise l’orbite de la comète et les débris qu’elle a laissés derrière elle. À savoir que la plupart de ces particules cométaires ne sont pas plus grosses que des grains de sable, mais la force de friction suffit à transformer l’énergie cinétique de ces particules en intenses éclairs lumineux.
Les Perséides apparaissent blanches ou jaunâtres et sont également connues pour présenter des « boules de feu », des débris de comète plus gros que les météores classiques et qui laissent dans le ciel des traînées de lumière plus vives et plus persistantes. Ces météoroïdes particuliers, de la taille d’une bille, peuvent traverser le ciel avec un éclat proche de celui de la pleine Lune ! De telles observations sont plutôt rares, mais justifient à elles seules de veiller toute une nuit pour avoir la chance de les apercevoir.
Si le pic n’est pas attendu avant la semaine prochaine, vous pouvez toutefois entamer vos observations dès cette nuit, afin de célébrer avec toute la communauté des astronomes amateurs les 30 ans de la Nuit des étoiles, qui durera tout le week-end. Cela peut être l’occasion d’observer également Jupiter et Saturne : une fois le Soleil couché, il est possible d’assister au levé des deux planètes, en regardant à l’est. Il faudra cependant se munir d’une lunette astronomique ou d’un télescope pour distinguer les détails de ces deux planètes.
Le spectacle des Perséides devrait durer cette année jusqu’au 18 août. À savoir que l’année prochaine, les conditions ne seront pas aussi favorables : en effet, les Perséides coïncideront malheureusement avec une pleine lune, ce qui nuira grandement aux observations… Prochaine pluie de météores à ne pas rater : les Géminides, qui s’avèrent encore plus prolifiques, mais beaucoup moins « agréables » à observer (le pic de cet essaim survient à la mi-décembre, il faut donc être un peu plus courageux — et bien couvert — pour en profiter).