Mark Zuckerberg l’a annoncé officiellement à la fin de l’événement Connect, la conférence annuelle de l’entreprise qui s’est tenue hier : sa firme s’appellera désormais Meta. L’événement a d’ailleurs été l’occasion, pour le PDG, de dévoiler les nouveaux objectifs et l’ambition de l’entreprise, qui seront désormais focalisés sur le développement de produits de réalité virtuelle et augmentée.
Comme nous l’expliquions il y a quelques jours, ce changement de nom sert également à positionner officiellement Facebook dans la construction d’un métavers — un monde virtuel et persistant en 3D, présenté par Mark Zuckerberg comme la plateforme informatique du futur. « Nous avons une nouvelle étoile du nord : aider à donner vie au métavers. Et nous avons un nouveau nom qui reflète toute l’ampleur de ce que nous faisons et l’avenir que nous voulons aider à construire », a-t-il déclaré.
Avant la conférence de jeudi, l’entreprise avait recouvert son emblématique signe « like » trônant à l’extérieur de ses bureaux de Menlo Park, en Californie, d’une toile géante – ce qui ne laissait plus aucun doute sur l’annonce à venir. Certains ont dès lors tenté de deviner le nouveau nom de l’entreprise et, détail amusant, le nom Meta avait été suggéré par Samidh Chakrabarti, l’ancien chef de l’intégrité civique de la société.
Un nom qui reflète davantage les ambitions du groupe
« Notre marque est tellement liée à un seul produit qu’elle ne peut plus représenter tout ce que l’on fait aujourd’hui », explique Zuckerberg. « Facebook », en tant que réseau social, continuera bien évidemment d’exister. Il rejoindra Instagram, WhatsApp ou encore Oculus, en tant que produit d’une nouvelle société mère : Meta. « Notre mission reste la même : rassembler les gens », précise le PDG. Le groupe s’est également doté d’un nouveau logo, le symbole de l’infini, légèrement déformé pour évoquer la lettre M.
Il est donc clair, à présent, que l’entreprise se concentre désormais sur la poursuite de son objectif ambitieux, à savoir construire un métavers. Un objectif qui ne date pas d’hier : en 2014, Facebook/Meta misait déjà sur la réalité virtuelle, en rachetant la société Oculus VR pour un montant de 2 milliards d’euros. Son dernier produit en date, l’Oculus Quest 2, mis sur le marché il y a un an, s’est vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, battant tous les records de ventes de casques de réalité virtuelle !
En juillet, le PDG déclarait dans une interview vouloir aller au-delà de l’image d’un « simple » réseau social, qui colle à la marque Facebook depuis sa création, ajoutant qu’il souhaitait évoluer vers une entreprise offrant « un ensemble d’expériences maximalistes et interconnectées tout droit sorties de la science-fiction ». « Au fil du temps, j’espère que nous serons perçus comme une entreprise du métavers. Je veux ancrer notre travail et notre identité dans ce vers quoi nous nous dirigeons », a-t-il déclaré.
Facebook compte déjà plus de 10 000 employés dédiés à la fabrication du matériel nécessaire au futur métavers — qui ne sera accessible que via des dispositifs de réalité virtuelle et augmentée ; selon Zuckerberg, ces casques VR/AR finiront d’ailleurs par devenir aussi omniprésents que les smartphones. En outre, près de 10 000 postes supplémentaires, dédiés au développement du métavers, viennent d’être créés en Europe par l’entreprise.
Cap sur la prochaine transformation d’Internet
Au cours de la conférence, Zuckerberg a dévoilé les dernières innovations de l’entreprise en matière de réalité virtuelle et augmentée ; il a également précisé sa propre vision du métavers, qui sera selon lui « la prochaine transformation » d’Internet. Celui-ci prendra la forme d’une nouvelle plateforme en ligne, dans laquelle les utilisateurs évolueront à travers leurs avatars numériques. Il sera possible de travailler dans des bureaux virtuels avec des collègues à distance, et même d’utiliser des versions holographiques de soi-même pour se divertir ou passer du temps avec ses amis.
Le PDG a par ailleurs évoqué la création de superpositions détaillées, qui viendront se greffer sur des espaces physiques existants. La plateforme comprendra aussi une version virtuelle de Facebook Marketplace, où il sera possible de vendre des produits et services numériques. Divertissement, shopping, travail collaboratif, éducation… en d’autres termes, un copier-coller de la « vraie » vie dans un monde virtuel offrant une expérience immersive complète. « Cette immersion et ce sentiment de « présence » vont bouleverser nos interactions à distance », assure Mark Zuckerberg.
Mais ce changement de nom et de direction est aussi (surtout ?) l’occasion de tourner la page sur les récents événements qui ont largement terni la réputation de l’entreprise. Depuis les révélations de Frances Haugen — qui accuse la société de favoriser les discours haineux via ses algorithmes pour augmenter ses profits — suivies d’une panne massive de ses services, l’entreprise est régulièrement la cible de critiques. Il apparaît aujourd’hui que Meta veut se détacher de Facebook : « avec Meta, vous n’aurez plus besoin, à terme, d’un compte Facebook pour utiliser nos services », promet le PDG.
Il faudra néanmoins patienter encore plusieurs années avant de pouvoir enfiler son casque VR tous les jours, pour plonger dans un monde virtuel en 3D. Des progrès sont encore nécessaires, tant du côté de la connectivité que du matériel, pour que le métavers voie le jour. En attendant, Meta devrait bientôt présenter un nouveau casque de réalité virtuelle, plus cher et plus perfectionné que l’Oculus Quest 2.
Présentation du projet de métavers publiée par Meta le 28 octobre 2021 :