C’est un fantasme qui ne date pas d’hier. Être capable de voler seul en décollant de n’importe où… Des chercheurs de la WSU (l’université d’État de Washington) se sont récemment associés à la start-up Zeva Aero pour travailler sur le prototype d’une machine volante individuelle conçue pour décoller et atterrir à la verticale.
L’idée de base est on ne peut plus enfantine : concevoir un engin qui permette de se déplacer seul dans les airs, avec un dispositif peu encombrant. C’est pourtant ce vieux rêve que les chercheurs de l’université d’État de Washington s’efforcent actuellement de faire basculer dans la réalité en œuvrant aux côtés d’une start-up basée à Tacoma, Zeva Aero.
Non sans une certaine pointe d’humour, John Swensen, professeur agrégé à l’École de génie mécanique et des matériaux, décrit ainsi l’intérêt du projet : « Je dirais que si vous avez déjà essayé de conduire du centre-ville de Seattle à l’aéroport, je pense que c’est probablement une justification suffisante pour ce projet, là-bas ».
Blagues sur les embouteillages mises à part, les créateurs du projet envisagent toutefois dans un premier temps un usage proposé aux services d’urgence. Cette collaboration entre entreprise et université a aussi reçu le soutien du JCATI, ou Centre commun pour l’innovation en technologie aérospatiale, qui soutient les projets de recherche en matière d’aérospatial. Il propose également aux étudiants des opportunités d’apprentissage axées sur les milieux industriels.
Un premier prototype fonctionnel
En résultat de ces efforts conjoints, l’université de WSU affirme qu’un premier prototype fonctionnel a pu être produit. Il est capable de voler à près de 260 km/h sur une distance de quelque 80 kilomètres. Il se comporte comme un hélicoptère pour le décollage, qui s’effectue à la verticale, puis s’incline pour profiter d’une meilleure aérodynamique. L’engin aérien est entièrement électrique. L’entreprise Zeva Aero affirme aussi que la machine sera capable de se « garer » à la verticale, le long d’un mur.
Pour l’équipe du projet, un des grands intérêts de cette verticalité est l’économie de place, qui éviterait de devoir fournir à tous les utilisateurs des pistes de décollage engendrant des besoins d’espace et de construction démesurés. Sans compter que cela tuerait dans l’œuf l’intérêt revendiqué par l’entreprise : se déplacer directement et facilement d’un point à un autre. Actuellement, l’équipe de chercheurs, qui a intégré quatre étudiants, étudie les configurations aérodynamiques pour optimiser la poussée et les contrôles du véhicule volant.
Une navette volante personnelle : pourquoi maintenant ?
Certes, l’idée d’une machine volante qui permettrait aux humains de parcourir le ciel individuellement n’est pas nouvelle. Mais pendant longtemps, la question du poids a constitué un obstacle de taille. Soulever quelqu’un du sol pour le propulser individuellement était tout simplement une prouesse technique trop complexe à réaliser.
Aujourd’hui, l’allègement et la miniaturisation des matériaux rapprochent ce vieux fantasme de la réalité. « Il est possible d’avoir suffisamment de puissance dans des contenants plus petits. On peut donc installer plusieurs petites hélices qui permettront cette technologie de transport », a ainsi déclaré le professeur Konstantin Matveev.
Alors, la machine volante personnelle, c’est pour quand ? Comme souvent, les réponses à ce sujet ne sont pas très précises. Les chercheurs, quant à eux, émettent l’espoir que cela soit pour « bientôt ». Ils s’appuient cependant pour affirmer cela sur des éléments concrets. En effet, les avancées constantes en matière d’allègement des batteries sont pour eux un facteur qui va dans ce sens. « Chaque fois que quelqu’un fait une percée en stockant plus d’électricité dans un espace plus petit avec moins de masse, je pense que cela change la donne dans le développement de ce projet », déclare ainsi John Swensen.
Vidéo promotionnelle diffusée par Zeva Aero :