Alors que le déploiement de la 5G s’effectue progressivement — au 1er décembre, près de 31 000 sites 5G ont été autorisés par l’Agence nationale des fréquences (ANFR) en métropole, dont environ 21 000 sont déclarés techniquement opérationnels – certaines zones sont encore aujourd’hui peu ou mal couvertes par le réseau. Pour les personnes concernées, l’utilisation d’un amplificateur 4G/5G peut permettre de résoudre ces problèmes de connexion.
Comme son nom l’indique, le but d’un amplificateur (ou répéteur) 4G/5G est de booster le signal du réseau mobile pour permettre une meilleure réception ; concrètement, il capte le signal émis et le démultiplie. Le dispositif nécessite évidemment que le signal existe et s’avère donc inutile en zone blanche. Un tel appareil se compose d’une antenne de réception — à positionner là où le signal est maximal, orientée vers la tour cellulaire la plus proche — d’un amplificateur et d’une antenne interne, qui relaiera le signal amplifié.
Avant de se doter d’un amplificateur, il est important de se renseigner sur les fréquences utilisées par son opérateur. En France, la 5G est actuellement déployée sur plusieurs bandes de fréquences (selon le forfait 5G) : celles utilisées pour les réseaux 2G, 3G et 4G (les bandes « basses ») — à 700 MHz, 800 MHz, 900 MHz, 1,8 GHz, 2,1 GHz et 2,6 GHz — et deux nouvelles bandes, à 3,5 GHz et 26 GHz. Les fréquences basses ont une portée plus étendue et traversent mieux les obstacles, tandis que les fréquences hautes permettent de gérer davantage de trafic.
Une pratique qui requiert l’autorisation des opérateurs
Les amplificateurs 4G/5G se trouvent facilement sur Internet. À noter que si l’utilisation d’un tel dispositif n’est pas illégale, elle requiert toutefois l’autorisation du ou des opérateurs concerné(s). Utiliser un amplificateur sans cet accord constitue une infraction, soumise à une sanction pénale pouvant aller jusqu’à six mois de prison et 30 000€ d’amende. Un amplificateur mal configuré peut en effet perturber les fréquences environnantes, à l’instar d’un brouilleur réseau ; or, les antennes-relais sont capables de détecter ce type d’interférences et l’opérateur en réfère immédiatement à l’ANFR.
L’ANFR rapporte qu’elle est fréquemment sollicitée (près de 150 interventions par an) pour résoudre des brouillages de réseaux mobiles causés par des répéteurs installés sans autorisation. L’agence rappelle en outre qu’en tant qu’équipement radioélectrique, l’amplificateur doit être conforme à la directive européenne 2014/53/UE du 16 avril 2014, dite RED, et donc comporter un marquage CE. À savoir que le site Cartoradio.fr de l’ANFR — qui recense toutes les antennes émettant à plus de 5 watts déclarées sur le territoire français — permet de voir quels sont les opérateurs qui exploitent les différents sites autorisés, ainsi que l’emplacement et l’orientation de l’antenne relais la plus proche dans la zone géographique de votre choix.
Pour les plus curieux et bricoleurs d’entre vous, sachez qu’il existe tout de même des tutoriels en ligne permettant de fabriquer son amplificateur 4G fait maison, que l’on pourra tenter de reproduire ne serait-ce que par simple curiosité scientifique et pour un usage extrêmement bref. Le lien indiqué, qui propose de fabriquer un amplificateur à l’aide de deux boîtes de café, s’inspire d’une vidéo proposée par Popular Science, et s’adresse aux détenteurs de téléphone de type GSM (2G) ; la partie connectique est donc à adapter aux smartphones actuels, mais la procédure reste valide.
Choisir son amplificateur
Si vous souhaitez connaître l’intensité du signal mobile capté par votre téléphone, vous pouvez consulter les paramètres de ce dernier : pour un smartphone sous Android, rendez-vous dans la section À propos du téléphone > État > Réseau (la force du signal est indiquée en dBm) ; pour un iPhone, la procédure est un peu différente. Il s’agit d’un nombre négatif et plus il est proche de zéro, plus la connexion au réseau 4G/5G est bonne. Typiquement, un signal qui avoisine les -40 dBm est excellent, alors qu’un signal proche de -120 dBm est très mauvais.
Le choix de l’amplificateur sera essentiellement guidé par le type de réseau et de fréquences que l’on souhaite amplifier. À noter que chaque modèle peut étendre le signal d’une ou plusieurs fréquences (on parle ainsi d’amplificateur bi-bande, tri-bande, quadri-bande, etc.). Les tarifs varient évidemment en fonction de ces capacités (compter 150 à 200 euros minimum pour un bon amplificateur).
Le choix de l’antenne de réception du signal, qui devra être installée sur le toit ou sur la façade du bâtiment concerné, est lui aussi important : en zone urbaine, les experts recommandent d’utiliser une antenne omnidirectionnelle (il y a généralement plus d’antennes, donc le signal peut provenir de plusieurs directions) ; en zone rurale, une antenne monodirectionnelle peut être en revanche plus efficace, à condition qu’elle soit orientée dans la bande direction. Idéalement, le câble coaxial qui relie l’antenne réceptrice à l’amplificateur doit être le plus court possible (afin de limiter les pertes) ; il faudra en outre veiller à ne pas tordre ou enrouler ce câble pour garantir la meilleure réception possible.
Bien que coûteuse et strictement encadrée, l’utilisation d’un amplificateur 4G/5G peut être une bonne solution pour les personnes se trouvant dans des zones où la couverture réseau est faible. À noter que son usage permet, en outre, de réduire la puissance des ondes émises par les téléphones (qui est en moyenne de 250 mW maximum à 900 MHz) : la puissance du signal émis par un amplificateur est de l’ordre de 10 mW au maximum et sa proximité demande beaucoup moins de puissance pour s’y connecter.