Le parc éolien Hornsea 2, construit et exploité par l’entreprise danoise Ørsted, comprend 165 éoliennes, installées au large de la côte est du Royaume-Uni. Sa capacité est de 1,32 GW. Dès l’année prochaine, il devrait fournir suffisamment d’électricité pour plus de 1,3 million de foyers. Cette nouvelle source d’énergie s’inscrit directement dans les objectifs du gouvernement britannique, qui ambitionne d’atteindre un taux net zéro d’ici 2050.
« Le changement climatique est l’une des plus grandes menaces auxquelles le monde est confronté aujourd’hui, et nous pensons que la solution réside dans le déploiement de ressources énergétiques renouvelables à une échelle beaucoup plus grande que tout ce que nous avons vu jusqu’à présent », a déclaré dans un communiqué Duncan Clark, responsable de la région Royaume-Uni chez Ørsted. L’Europe est un acteur majeur de la production d’électricité d’origine éolienne, mais elle a rapidement été dépassée par l’Asie et l’Amérique du Nord.
En 2018, la Chine était le premier producteur d’électricité issue de l’éolien avec 365,8 TWh (plus de 28% de la production mondiale), suivie par les États-Unis (303,4 TWh, soit 24%) et l’Allemagne (126 TWh, soit 9%). Selon EDF, en 2019, le parc éolien français (terrestre) a produit 34,1 TWh soit 6,3% de la production d’électricité nationale (ce qui représente une progression de 21,2% par rapport à 2018). Le Grand Est, les Hauts de France et l’Occitanie totalisent à eux trois 60% de la production d’électricité d’origine éolienne. Sept parcs offshore sont en cours de développement et les premières mises en service sont prévues pour l’année prochaine. Mais c’est au Royaume-Uni que se trouvent les plus grands parcs éoliens offshore.
Plus de 800 km de câbles pour relier le parc au sol britannique
Le parc Hornsea 2, situé exactement à 89 km des côtes britanniques, vient d’être mis sous tension. Il sera pleinement opérationnel dès l’année prochaine. L’électricité produite par les 165 éoliennes de 8 MW, conçues par Siemens Gamesa, sera transférée au réseau national — à la sous-station onshore de Killingholme — via plus de 800 km de câbles au total.
Avant d’arriver à destination, elle transitera par la plus grande sous-station offshore à courant alternatif du monde, ainsi que par une station de compensation réactive. « La sous-station c’est le centre névralgique d’un champ éolien, c’est elle qui permet de récupérer le courant produit par les éoliennes et d’en élever la tension de 33.000 à 225.000 volts pour lui permettre d’être injecté dans le réseau électrique terrestre », explique Frédéric Grizaud, directeur d’Atlantique Offshore Energy, au magazine Mer et Marine.
La sous-station convertit l’électricité produite par le vent en haute tension pour qu’elle soit transportée avec moins de pertes. La station de compensation réactive se trouve à peu près à mi-chemin entre le parc éolien et les terres : elle permet quant à elle de limiter, voire d’éliminer les pertes de puissance et ainsi d’assurer l’efficacité de la transmission — de surcroît lorsque la longueur des câbles est importante, comme ici.
À noter que ce projet d’envergure fait suite au projet Hornsea One, un parc éolien de 407 km² composé de 174 éoliennes de 7 MW, situé à 120 km de la côte du Yorkshire — c’est le premier parc éolien construit aussi loin de la côte. Inauguré en 2020 en tant que plus grand parc éolien offshore au monde, il est capable de générer plus de 1 GW d’électricité (de quoi alimenter plus d’un million de foyers britanniques). Ce fut la première fois qu’une station de compensation réactive — une structure de près de 4000 tonnes — était installée en pleine mer.
Un secteur en plein essor au Royaume-Uni
Deux autres projets complémentaires sont également en cours : Hornsea 3, qui a obtenu une autorisation de développement en décembre 2020, permettra d’alimenter plus de deux millions de foyers supplémentaires ; Hornsea 4 est quant à lui en cours de planification. Ensemble, ces quatre immenses parcs éoliens devraient contribuer de manière significative à l’objectif du gouvernement britannique : atteindre « un taux net zéro » d’ici 2050, ce qui signifie que toutes les émissions de gaz à effet de serre du pays devront être compensées par des programmes visant à retirer une quantité équivalente de gaz de l’atmosphère. C’est l’un des objectifs écologiques les plus ambitieux du monde.
En 2019, la capacité installée mondiale de l’éolien offshore s’élevait à 29,13 GW, dont 9,7 GW était produit par le Royaume-Uni. Et pour cause, le pays est alimenté par de nombreux parcs offshore, qui se font de plus en plus puissants au fil du temps : le Greater Gabbard, d’une capacité de 500 MW, construit en 2008 au large du comté de Suffolk ; le London Array, de 630 MW, au large du Kent, en service depuis 2013 ; ou encore le parc Walney, de 659 MW, situé au large des côtes de Cumbria, opérationnel depuis 2018.
Dernier projet en date : le parc offshore du Dogger Bank — développé conjointement par les sociétés SSE Renewables, Equinor et Eni — qui regroupera trois sites distincts générant chacun 1,2 GW de puissance, localisés entre 125 et 290 km des côtes nord-est de l’Angleterre sur environ 8660 km². Ce parc utilisera des éoliennes Haliade-X de GE Renewable — considérée comme l’éolienne la plus puissante au monde (14 MW). À l’issue de sa construction, ce parc d’une capacité de 3,6 GW deviendra à son tour le plus grand parc éolien offshore du monde et produira suffisamment d’énergie pour alimenter jusqu’à 6 millions de foyers chaque année.