Le jour du Nouvel An, une forte détonation a retenti dans l’ouest de la Pennsylvanie, peu avant 11h30 (heure locale). Le ciel, particulièrement couvert ce jour-là, n’a pas permis d’identifier immédiatement l’origine de cette explosion. Le service de surveillance des météorites de la NASA a confirmé qu’il s’agissait d’un météore de près d’un mètre de diamètre, qui a généré une importante onde de choc lorsqu’il s’est brisé en entrant dans notre atmosphère.
Ce premier janvier, le comté d’Allegheny, qui entoure la ville de Pittsburgh, a reçu de très nombreux rapports faisant état d’un fort boom et de secousses dans la banlieue de South Hills. Un éventuel événement sismique ou le tonnerre ont rapidement été écartés des causes possibles du phénomène. Si le ciel n’avait pas été si nuageux, le « coupable » aurait sans doute été immédiatement identifié : un météore d’environ une demi-tonne voyageant à plus de 72 000 km/h.
L’objet s’est désagrégé alors qu’il traversait l’atmosphère à une vitesse vertigineuse, générant une onde de choc enregistrée par une station d’infrasons voisine. « Les données ont permis d’estimer l’énergie à 27 tonnes de TNT », rapporte le Bureau de l’environnement météoroïde de la NASA sur sa page Facebook. Autant dire que le boom perçu par la population avait de quoi surprendre ! Les experts estiment par ailleurs que l’explosion a pu être près de 100 fois plus lumineuse que la pleine Lune.
Une onde de choc qui fait trembler les murs
L’année a commencé d’une bien étrange façon pour les résidents de South Hills et des régions proches, qui ont déclaré avoir entendu un bruit fort et avoir senti leurs maisons trembler. « Le boom était si fort qu’il a fait trembler ma maison à Verona. J’ai attrapé mon chien, car nous avons tous deux été surpris… J’ai pensé à un tremblement de terre, à un déraillement de train ou à un gros accident sur l’autoroute derrière ma maison », témoigne une personne, dont les propos sont rapportés par The Guardian. Le boom a été ressenti jusqu’au sud-ouest de l’Ohio selon d’autres témoignages.
Peu de temps après la déflagration, le National Weather Service de Pittsburgh, qui n’avait détecté aucun orage en cours, a rapidement suggéré que l’explication la plus probable de cette détonation était une explosion de météore, ce que le Meteor Watch de la NASA a confirmé dès lundi. « Si nous faisons une hypothèse raisonnable quant à la vitesse du météore (72 400 km/h), nous pouvons évaluer la taille de l’objet à environ un mètre de diamètre, avec une masse proche d’une demi-tonne », a déclaré l’agence. Une intense lumière aurait pu être observée si le temps n’avait pas été si nuageux.
Le bolide a également été repéré par la National Oceanic and Atmospheric Administration, via le satellite météorologique GOES-16, qui est orienté vers l’est de l’Amérique du Nord. Ce premier janvier, au moment de la détonation, l’instrument a enregistré quatre flashs successifs se déplaçant du nord au sud, selon une trajectoire rectiligne. Ce motif suggérait qu’il s’agissait bel et bien d’un météore se brisant à mesure de sa rentrée dans l’atmosphère — et non de foudre, qui ne se déplace généralement pas de cette façon.
Des événements relativement fréquents
À mesure que les météores se déplacent à moins de 30 kilomètres de la Terre, ils se brisent et produisent des infrasons à basse fréquence inaudibles pour les humains, explique Bill Cooke, qui dirige le bureau des environnements météoroïdes de la NASA au Washington Post. Le son se propage vers le bas, c’est pourquoi l’explosion a fait vibrer le sol et les maisons.
Il faut savoir qu’un météore de cette taille pénètre dans l’atmosphère terrestre tous les trois ou quatre jours. Mais notre planète étant majoritairement recouverte d’océans, ces objets venus de l’espace tombent la plupart du temps en toute discrétion, dans des zones où l’on ne peut ni les voir ni les entendre, souligne Bill Cooke.
Rappelons que de tels événements se sont également produits récemment en France : dans la nuit du 5 au 6 septembre 2021, un claquement suivi d’une éblouissante lumière avait secoué le ciel breton et normand. Selon les données du réseau FRIPON (Fireball Recovery and InterPlanetary Observation Network), le bolide pesait une centaine de kilogrammes et sa vitesse initiale était estimée à 21,5 km/s (soit 77 400 km/h). Un autre, qualifié de « long et lent » par la plateforme de surveillance, a survolé l’est de la France dans la soirée du 7 octobre.
Enfin, un bolide a illuminé le ciel français dans la soirée du 13 décembre, juste avant le pic d’activités des Géminides. D’une magnitude de -9, l’objet a été visible pendant plus de 7 secondes dans le ciel de toute la moitié sud de la France (l’autre moitié étant malheureusement recouverte d’une épaisse couverture nuageuse à ce moment-là). Et si vous êtes amateur d’événements célestes lumineux, sachez que les étoiles filantes de l’essaim des Quadrantides, dont le pic d’activité a eu lieu dans la nuit du 3 au 4 janvier, sont encore observables (direction nord-est) pendant quelques jours, jusqu’au 12 janvier.