Le réchauffement climatique, l’une des plus grandes menaces pour l’humanité, aurait selon certains experts déjà atteint son point de non-retour. Ses conséquences sont de plus en plus visibles à travers le monde, et pourtant, les enjeux restent encore incompris par beaucoup. Concernant les impacts majeurs, un récent rapport du gouvernement américain tire la sonnette d’alarme : il révèle que le niveau de la mer sur les côtes des États-Unis connaîtra une élévation historique au cours des 30 prochaines années. Dans 30 ans seulement, le niveau de la mer égalera la hausse totale observée au cours des 100 dernières années.
Agricultures extensives, industrialisations massives, surexploitation des ressources… sont toutes dues aux besoins de notre société surconsommatrice. Selon les scientifiques, l’humain est à blâmer, car ce mode de consommation a généré plus d’impacts sur l’environnement que n’importe quel autre facteur.
Au cours de son évolution, notre planète a en effet déjà connu des épisodes de dérèglements climatiques, mais il s’agissait de cycles de plusieurs milliers d’années. Cependant, depuis le milieu du XXe siècle (le début de l’essor industriel), l’homme a généré à lui seul plus de réchauffement climatique qu’au cours de tous les siècles précédents.
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Les émissions de carbone, les niveaux de pollution des océans, la fonte des glaciers… n’ont jamais atteint des seuils aussi critiques. Pour prendre quelques exemples chiffrés : la Chine émet à elle seule 9,9 milliards de tonnes de CO2 par an. Les États-Unis en émettent 4,5 milliards et l’Inde 2,3 milliards.
Les conséquences sont désastreuses et touchent déjà beaucoup de pays dans le monde. La hausse des températures à la surface des océans et l’accumulation d’humidité dans l’atmosphère conduisent à des catastrophes naturelles de plus en plus violentes. Si les puissances mondiales peuvent « encaisser » des dégâts à plusieurs millions de dollars chaque année, les pays les plus vulnérables, dont les infrastructures y sont encore moins préparées, ne possèdent pas la même marge de manoeuvre.
Conscients que des actions conjointes sont nécessaires, la NASA, la NOAA, l’USGS, ainsi que d’autres agences gouvernementales américaines, ont assuré la continuité des efforts de recherche en climatologie des océans et les travaux du GIEC. Si les derniers rapports sur l’élévation du niveau de la mer se concentrent sur le long terme, ce nouveau rapport est le premier à établir des estimations à très court terme.
« Ce rapport étaye des études antérieures et confirme ce que nous savons depuis longtemps : le niveau de la mer continue d’augmenter à un rythme alarmant, mettant en danger les communautés du monde entier », affirme dans un communiqué Bill Nelson, administrateur de la NASA. « La science est incontestable et une action urgente est nécessaire pour atténuer une crise climatique qui est bien engagée », ajoute-t-il.
Des estimations basées sur des données satellites
Intitulé « Global and Regional Sea Level Rise Scenarios for the United States », le rapport a été communiqué par le Jet Propulsion Laboratory, en Californie. Version mise à jour d’un ancien rapport datant de 2017, il s’agit d’une étude observationnelle qui permettra peut-être d’anticiper les impacts de la hausse du niveau de la mer.
Pour aboutir à leur estimation, les groupes de recherche se sont appuyés sur une étude très poussée des processus qui peuvent affecter les niveaux de la mer. Ils ont alors observé la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, ainsi que les interactions complexes entre l’océan, les terres et la glace. Ces analyses ont été rendues possibles grâce à des décennies de données satellites. Selon les chercheurs, cette compréhension a permis de fournir plus de précisions sur l’élévation du niveau de la mer dans un très court laps de temps.
D’après les données et estimations relevées, la fréquence et l’intensité des inondations côtières à marée haute, causées par cette hausse du niveau de la mer, seront très élevées aux États-Unis. Le rapport souligne également que si les émissions de gaz à effet de serre actuelles continuent d’augmenter, les températures mondiales atteindront un seuil critique, ce qui augmenterait à son tour la probabilité que la hausse du niveau de la mer d’ici la fin du siècle surpasse les projections de la mise à jour de cette année.
Par ailleurs, les chercheurs ont pu développer un outil de cartographie en ligne qui permettra de visualiser les projections de pics d’élévation du niveau de la mer, dans une zone localisée à travers les États-Unis. « L’espoir est que l’outil en ligne contribuera à rendre l’information aussi largement accessible que possible », déclare Ben Hamlington, chercheur au Jet Propulsion Laboratory et l’un des auteurs principaux du rapport mis à jour.
Observations sur long terme
D’après une interview rapportée par Space.com, la NASA compte mettre en place cinq grands observatoires dans les prochaines décennies. Ils devraient aider les chercheurs à mieux comprendre les interactions entre l’atmosphère, les glaciers, les masses continentales et les océans.
La mission spatiale Surface Water and Ocean Topography (SWOT) recueillera également les premières données sur l’élévation des niveaux des lacs, des rivières et des ruisseaux, en plus de ceux des mers. La NASA prévoit de lancer SWOT en novembre par le biais d’une fusée Falcon 9 de Space X.